MAKE THEM SUFFER (au) - Lord Of Woe (2010)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 25 septembre 2010
Pays : France
Genre : Deathcore symphonique
Type : EP
Playtime : 5 Titres - 25 Mins
Si jamais vous avez des nouvelles de WINDS OF PLAGUE, s’il vous plait, appelez la police. Surtout, n’agissez pas seul, Johnny Plague est un mec dangereux, armé jusqu’aux dents, un vrai loubard. Depuis la sortie du ridicule Against The World en 2011, on croyait le Deathcore symphonique orphelin de son tuteur légal. C’était sans compter sur la créativité d’un petit groupe australien du nom de MAKE THEM SUFFER. Donnant tout son sens à ce curieux cocktail musical, cette formation reprend mot pour mot les consignes laissées par leurs homologues américains sur leur meilleur brulot, le regretté Decimate The Weak de 2008. Et il va sans dire qu’au bout de ce premier EP plus que convaincant, répondant au doux nom de Lord Of Woe, on aura franchement de quoi oublier la carrière tumultueuse et déplorable d’un groupe aussi inconstant que WINDS OF PLAGUE.
Les MAKE THEM SUFFER ont tout pour eux. Jeunes, talentueux, inspirés, énergiques. Inutile de rajouter que cette sortie est à leur image. Des influences, il y en a forcément là-dedans, ce registre étant suffisamment propice aux comparaisons. Les synthés tout d’abord. Géniaux, fabuleux, virtuoses. Tenus par la ravissante Louisa Burton, une muse de beauté comparée à ce saumon pas frais d’Alana Potocnik, ils s’axent principalement sur des pianos endiablés qui ne sont pas sans rappeler les frasques de Mustis au sein de DIMMU BORGIR (« Summoning Storms »). Tout autour se greffent des arrangements à la sauce SOTHIS ou BISHOP OF HEXEN, qui versent davantage dans le symphonique mais jamais dans le grandiloquent. C’est là tout le génie de MAKE THEM SUFFER qui n’extrapole pas, qui ne surjoue pas. Pourtant, son répertoire sympho-pouêt-pouêt lui permet beaucoup de débordements. Mais non, c’est surement un peu borderline, mais ça ne chute jamais dans l’outrance ou l’arrogance. Cette musique est très froide, très épurée, s’inspirant ouvertement d’artistes qui ont fait les beaux jours du Black Metal symphonique, tout en restant Deathcore dans l’esprit. Dans les voix, dans les structures rythmiques décoiffantes, dans l’intensité engagée, il y a ce côté ABIGAIL WILLIAMS période In The Shadow Of A Thousand Sun. Le virage radical emprunté par Ken Sorceron fait froid dans le dos et on prie pour que MAKE THEM SUFFER garde cette authenticité. Parce que Lord Of Woe, quoi qu’on en dise, est un premier EP cohérent, qui se fixe une ligne de conduite et qui s’y tient. Il faut ajouter à cela l’originalité de leur style, qui à mon sens, se rapproche beaucoup de la définition la plus réaliste qui soit de l’expression « Deathcore symphonique ». Je pense que ces messieurs-dames sont conscients de leur potentiel et même si cette sortie est perfectible, je les remercie de ne pas s’être vautrés dans le confort de nappes de synthés grotesques trop vite. Cette humilité me plait.
Entre la passion et la raison, MAKE THEM SUFFER a donc choisi. Ce sera les deux. Forts de ce premier jet qui démontre une très grande aptitude à la musique extrême, ces Australiens se démarquent par leur sens de la musicalité hautement aiguisé. Le mélange choque autant qu’une boule de glace à la tomate confite et au thym pour accompagner un carpaccio de saumon en entrée. Si je vous raconte ça, c’est parce qu’on servait ça dans mon resto. Et, parole de cuistot, mais aussi de clients, le mariage était d’une grande subtilité. Exactement à l’image de ce qu’à su faire MAKE THEM SUFFER avec son Lord Of Woe.
Ajouté : Lundi 19 Novembre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Make Them Suffer Website Hits: 8706
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