BLUTVIAL (uk) - Curses Thorns Blood (2012)
Label : Mordgrimm
Sortie du Scud : 23 juillet 2012
Pays : Angleterre
Genre : Black Metal
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 50 Mins
Comme toute une génération de musiciens, le guitariste Andy « Aort » McIvor a profondément été marqué par la toute première vague de Black Metal, voire même de tous ces groupes incontournables qui ont engendré le Metal Noir. Son groupe, BLUTVIAL, perpétue sans détour la tradition de cette ode sale, obscure, déchaînée. Après un EP (Full Moon Possession) et un premier album (I Speak Of The Devil), ce nouvel opus change un peu la donne puisque BLUTVIAL diversifie son discours, malgré une ribambelle de claques en ouverture.
Les fans de Black Metal dit « à l’ancienne » s’agenouilleront devant la rafale « At The Stones We Gather » / « Blackthorn Winter » / « The Immutable Hammer ». Le premier cité englobe tout ce que le Black, le Thrash (on pense à KREATOR) et le Heavy ont pondu de plus violent. Le deuxième, « Blackthorn Winter », emprunte autant à VENOM qu’aux répétitions abrutissantes d’un DARKTHRONE en état de grâce. Tandis que le guitariste / chanteur Ewchymlaen éructe et vocifère sa haine à n’en plus finir, « The Immutable Hammer » et son intro slayeresque finit de nous achever et enfonce le clou (c’est le cas de la dire), pompant sans scrupule le thème des Dents de La Mer pour en faire un riff terrifiant. Au risque de se répéter, cette triplette dantesque suscitera une jouissive nostalgie chez les adorateurs du Metal le plus primal.
Puis, soudainement, Curses Thorns Blood prend un virage inattendu, s’aventurant sur les chemins d’un Black plus progressif. Certains morceaux dépassent facilement les 7 minutes (« Three Curses », « A Light In The Forest », « Wethered And Broken-Mouthed »), et à bien y réfléchir, BLUTVIAL avait déjà tenté ce pari sur son méfait précédent, à l’instar des « Hiraeth » et autres « 1584 ». Si la malédiction infecte tout ce qui bouge avec « Three Curses », de par cette intense ambiance et ses savoureux changements de rythme, on ne peut pas dire que BLUTVIAL fasse mouche en rallongeant à outrance ses compos … La preuve, dans un registre écourté, le plus modéré voire presque Doom « Conspiracy Of Optimism » et ses relents de BATHORY mettent dans le mille, faisant la part belle à des guitares démentes et une approche quasi-expérimentale.
Mais il y a des règles à respecter, des limites à ne pas franchir. Personne n’a la science infuse des Lois non écrites du Black Metal, cependant un « Tirade Against Oversocialisation » paraît hors propos, trop léger, trop normal pour être appréciable, sans parler de ce riff qui semble sortir tout droit des années 70 … Ce qui amène la question suivante : vaut-il mieux un BLUTVIAL traditionnel, rendant hommage aux ténors de la puissance occulte et barbare, ou faut-il encourager le combo britannique à sortir des sentiers battus quitte à se planter ? « La violence est juste où la douceur est vaine », disait Pierre Corneille. Et moi, ce soir, j’ai envie que ça cogne, que ça saigne, et que ça hurle.
Ajouté : Mardi 27 Novembre 2012 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Blutvial Website Hits: 12068
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