THE BRIDAL PROCESSION (FRA) - Astronomical Dimensions (2010)
Label : Siege Of Amida Records
Sortie du Scud : 27 décembre 2010
Pays : France
Genre : Death Metal moderne
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 39 Mins
Pourquoi le reste du monde est-il jaloux de nous, français ? Parce qu’on a les plus belles moustaches ? Parce qu’on a THE BRIDAL PROCESSION ? Surement parce qu’on a les deux en fait et qu’en plus, un mec comme Steve Garner est la matérialisation physique de ce mauvais réflexe qu’est l’envie. Dernière ligne du décalogue mais aussi troisième dans la hiérarchie des péchés capitaux, l’envie a finalement trouvé sa place au sein de notre société. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas cette scène parisienne, THE BRIDAL PROCESSION est un nom qui impose le respect, encore plus depuis la sortie de son premier album, Astronomical Dimensions, au lendemain d’un lendemain d’un lendemain de Réveillon de Noël 2010 forcément un peu arrosé. Et il va sans dire qu’après de multiples effets d’annonce utiles pour patienter mais mauvais pour les nerfs, l’arrivée de cette promesse n’était pas de trop. Le futur était là, sous nos yeux.
Et grandiose, comme « Overtactive Minds » cette introduction très orchestrale, presque cinématographique et digne d’un brillant péplum qui ouvre la porte à un « Flesh To Flesh » titanesque. La première claque, elle s’inflige dans la précision. Précision dans la voix de Steve, d’une profondeur insoupçonnable et dans le placement chirurgical de chaque syllabe. Précision dans le riffing, complètement dantesque et savamment accompagné de claviers grandiloquents. Précision dans le jeu de batterie, tentaculaire. Précision dans la production. Mais avec à l’enregistrement Alexander Dietz, guitariste d’HEAVEN SHALL BURN, producteur pour NEAERA, MISERY SPEAKS, au mixage Daniel Castleman du Lambesis Studio, proche collaborateur de CARNIFEX, AS I LAY DYING, WINDS OF PLAGUE et au mastering Alan Douches du West West Side Music (CANNIBAL CORPSE, SIX FEET UNDER, WHITECHAPEL ou HATE ETERNAL), pouvait-il en être autrement ? Ce premier morceau est une violente bourrasque qui remue dans tous les sens mais plus qu’un tour de force, c’est l’exceptionnelle habileté de ces Parisiens à composer qui prend à la gorge. Les plans bestiaux et typiquement Death ne restent pas en tête bien longtemps. C’est plutôt l’utilisation de ces claviers pompeux qu’on garde en mémoire. Car il faut bien le dire, sur une création de l’envergure de « Pillage The Scavenger » ou de « Shroud Of The End », il y a du Mustis dans la facilité à manier le piano. Et ça bénéficie grandement à Astronomical Dimensions, qui jouit à la fois de cette virtuosité et de ces nuances kitsch qui tranchent avec la modernité apparente de leur Death Metal. Même le morceau éponyme, entièrement instrumental et qui mêle guitares passionnées, exotiques et symboliques fait des ravages au cœur d’une œuvre construite de bout en bout. De plus, la voix de chien fou de Steve porte cet album à bout de bras, même si elle a tendance à ralentir à certains moments, comme sur l’ouverture très Thrash de « Diminishing Lungs ». Pour finir, au-delà des arrangements complexes et théâtraux de cet album, il faut souligner son métissage exceptionnel, à l’image de l’introduction d’« Obsolete Machines », à la fois Heavy et orientalisée, qui pousse Astronomical Dimensions dans un brassage culturel absolument inédit pour un banal disque de Death Metal.
Alors simplement, corrigez-moi. Le mot « banal » n’a rien à faire dans une telle chronique. THE BRIDAL PROCESSION, c’est une force de la nature qui a refusé de se laisser embarquer dans un mouvement Deathcore de seconde main, dans un délire technico-algébrique sans solutions, n’écoutant que son instinct, peut-être primaire, mais foutrement létal. Comme chaque formation dotée d’un tel potentiel, THE BRIDAL PROCESSION attire les remous, exactement comme le sang attire les requins. A l’heure d’aujourd’hui et bien qu’un second album soit à l’ordre du jour, son nom ayant même déjà été révélé (Descent Into Arcologies), je ne sais pas si on en verra la couleur. Mais quoi qu’il puisse arriver, ces garçons peuvent déjà être fiers de nous avoir légué un debut album de la trempe de ce Astronomical Dimensions.
Ajouté : Mercredi 19 Décembre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: The Bridal Procession Website Hits: 7906
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