Si je vous dis Black Metal Symphonique bien entendu les premiers noms qui vous viennent à l’esprit sont DIMMU BORGIR, CARACH ANGREN, EMPEROR et j’en passe volontairement tant la liste est longue, mais connaissez-vous les Belges, oui j’ai bien dit Belges, de SAILLE ? Le combo fondé en 2008 n’a pas mis moult années à produire quelque chose de consistant à se mettre sous la dent puisque dès 2011, ils nous offraient le premier né Irreversible Decay. Opus novice et pourtant déjà bien affirmé. Alors pour preuve que cet album n’était pas un coup d’épée dans l’eau, ils lui feront succéder Ritu.

Qu’on se le dise la Belgique a enfanté un monstre féru de légendes sombres et violentes. L’ambiance guerrière est donc mise en avant avec une once de férocité symphoniquement maîtrisée. Il assoit l’œuvre dans un contexte mythologique et les histoires qu’ils nous transmettent ici sont magistralement mises en musique.

Troisième morceau de l’opus « Fhtagn » à la rythmique nonchalante et enivrante nous emmène dans une transe qui n’est pas sans rappeler l’excellence de certains titres de ROTTING CHRIST sur Aealo habité lui aussi d’intenses incantations. Pour ne pas cesser de nous prouver leur vertu, ils vont nous faire flirter avec le Doom dépressif sur l’introduction de ce bel adage qu’est « Sati » aux accents orientaux enfermant quelques aubades timides d’une pseudo Shéhérazade qui s’avère au final être une pauvre martyre périssant dans les flammes et oui merci Wiki…… pour m’avoir dévoilé le secret du sacrifice des veuves.

Les six sorciers de SAILLE parviennent à créer un climat oppressant sur chacune de leurs effluves et deviennent pour le coup un véritable grimoire, berceau des légendes les plus obscures.

L’orchestration est parfaitement calibrée ne prenant d’assaut ni les guitares agressives ni la lourdeur des percussions. Manifestement les messieurs sont eux-mêmes possédés par leur musique tels les propres personnages de leurs histoires.

Il y a de la beauté dans chaque chose aussi dramatique soit-elle et les neuf titres de Ritu en sont les messagers. Ils embellissent les tragédies épiques leur donnant ce caractère puissant bien connu du genre. Ils démontrent également que le premier volet des Belges n’était effectivement pas un coup d’essai. Ils regorgent très certainement de prouesses encore cachées, mais comme pour chaque secret seul le temps nous les dévoilera et leur découverte n’en sera que plus belle.