EVERGREY est en passe de devenir une référence dans l’exercice difficile du mariage des genres. Car tout est là : puissance, sensibilité, mélodies, émotion, originalité, complexité. Ce cocktail souvent indigeste réussit parfaitement aux Suédois dont le nouvel album ne manque pas de points forts.
L’ouverture de l’album est un exemple de cette maîtrise des genres. Une mélodie jouée du bout des doigts, un chant plaintif murmuré, puis soudain, un riff martelé explose et « A Touch Of Blessing » démarre magistralement. Cet adroit mélange se retrouve tout au long des 10 titres studio. Contrairement à beaucoup de groupes de Metal progressif, EVERGREY évite les changements de rythmes trop abondants ainsi que la démesure démonstrative. On sent que les Suédois ont confiance en leurs compositions et qu’ils s’en servent de base de travail pour s’ouvrir de nouveaux horizons créatifs.
Le summum de l’aboutissement étant trouvé avec « When The Walls Go Down », une longue complainte sur fond de cordes, bénéficiant d’une progression jouissive pour se terminer dans un orage de double grosse-caisses.
Les trois derniers titres sont des ballades acoustiques qui n’ont ni le mordant ni l’intérêt du reste de l’album, mais que certains considéreront certainement comme « la cerise sur le gâteau ».