TROPHALLAXY (ch) - Resilience (2013)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 28 mars 2013
Pays : Suisse
Genre : Power Metal symphonique
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 56 Mins
Que de chemin parcouru pour TROPHALLAXY depuis Unfairytale ! Vous le savez, je ne renonce jamais à me la péter un peu et ce lundi s’annonce bien pour moi car aujourd’hui plus que tout autre jour, les Suisses m’offrent une superbe occasion de ramener ma science. Ça va maintenant faire cinq ans que le nom TROPHALLAXY m’est familier. J’ai découvert le projet lors de l’été 2008 avec la démo susnommée, généreuse, agréable, mais bourrée d’amateurisme. Puis pour une raison que j’ignore encore, j’ai eu envie de poursuivre le suivi en m’accrochant à DawnFall, un premier album bien plus prometteur paru en décembre 2009. J’imagine que de rester scotché par un disque de Power Metal symphonique est une façon originale de faire son outing pour quelqu’un d’habitué au Grind et au Crust… Ou bien encore que de se jeter à cor et à cri sur Resilience, ce second full-lenght dont il sera question dans ce papier, signifie que quelque part, j’ai grandi en parallèle de TROPHALLAXY et qu’avec cinq ans de plus dans le crâne, j’ai bêtement voulu comparer nos progressions respectives. Un raisonnement idiot à reconnaître, mais qui ne saurait être justifié autrement.
Pour être honnête, cette formation helvète ne m’a jamais vraiment lâché. La faute à une seule création. « Lost On A Dying World ». Présente sur la démo Unfairytale, cette composition est celle qui trotte dans ma tête, me répétant « n’oublie pas le frisson que je t’ai donné et grave le nom de TROPHALLAXY dans un de tes deux neurones ». C’est justement pour ce frisson qu’aujourd’hui, Resilience a toutes les qualités d’un grand et tous les défauts d’un petit. Avec cette œuvre, les Suisses restent à leur place, celle d’un groupe en devenir qui construit sur la durée. Il y a un lien extrêmement étroit dans l’écriture entre ces différents morceaux et ceux présents sur DawnFall, comme si Resilience était un prolongement étoffé qui balaie d’un revers de main trois ans et demi de travail et donc, de silence. Qu’on soit d’accord, il s’agit de Power Metal symphonique. Pianos enflammés, arrangements orchestraux, claviers stellaires, cavalcades épiques, violons survoltés, tous les plus beaux atouts du style sont concentrés dans cet opus, qui pousse le bouchon jusqu’à sombrer dans les ambiances moyenâgeuses avec « Hellvetia », se rappelant au bon souvenir des regrettés HAGGARD. « Resurrection », qui s’échappe délicatement d’une boîte à musique, « Living Dead, Dying Alive », absolument magistrale ou encore « Nothing », timide transition, sont autant de moments percutants qui font de Resilience un disque varié. Constamment symphonique mais pas forcément toujours Power, il se démarque également d’une manière bien surprenante, en révélant furtivement des intonations qui penchent vers le Death Metal. C’est bien évidement flagrant dans la voix de Jonathan qui s’occupe des claviers et des « harsh vocals », mais ça l’est encore plus sur certains riffs, qui sont soudainement moins cœur d’artichaut. Je pense notamment à l’ouverture de « The Condemnation », ô combien couillue. Quant à la belle et plantureuse Joëlle Graz, d’album en album, elle s’affirme derrière le micro comme une cantatrice expérimentée, en totale harmonie avec la grandiloquence de la musique proposée. Ça n’a vraiment plus rien à voir avec ce que j’avais connu et je dois bien le reconnaître, c’est bandant d’être déboussolé ainsi.
Que de chemin parcouru pour TROPHALLAXY depuis Unfairytale ! Comment ça je l’ai déjà dit ? Tant pis, je le répète. Vous n’en avez surement rien à faire de mon ressenti personnel et vous avez bien raison. Pourtant, j’espère toujours secrètement vous avoir donné envie à trois reprises de donner sa chance à ce projet, qui en plus d’être talentueux, singulier, créatif, dispose désormais dans son chapeau de l’atout le plus précieux qui soit pour gravir les marches du succès : le professionnalisme. On se reverra une quatrième fois, c’est une certitude.
Ajouté : Jeudi 23 Mai 2013 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Trophallaxy Website Hits: 8278
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