VOLBEAT (dk) - Outlow Gentlemen And Shady Ladies (2013)
Label : Vertigo Records
Sortie du Scud : 2013
Pays : Danemark
Genre : Groove Metal
Type : Album
Playtime : 14 Titres - 58 Mins
Après avoir pris d’assaut les ouïes de bon nombre d’entre nous et s’étant installé comme phénomène de mode pendant un certain temps, VOLBEAT semble bien cette fois-ci s’imposer comme une évidence avec ce style qui n’appartient qu’à lui. Loin malgré tout des clichés conventionnels par lesquels on aurait suspecté une descente aussi rapide que leur ascension, ils grimpent ardemment dans l’estime du milieu Metal et sans l’aide de grandes pointures. Effectivement, bien avant cet Outlow Gentlemen And Shady Ladies, nos Danois imposaient déjà une saveur encore méconnue dans l’univers des férus du son grinçant. Ils n’ont eu de cesse de proposer une grande originalité tout en respectant une efficacité rythmant les sensations d’amateurs de rock punchy. Depuis 2005, les albums s’enchaînent avec constance offrant fraîcheur et nouveautés sans renier pour autant leur marque de fabrique. La maturité ne dénaturera pas non plus les rouages de la bande à Poulsen et se chargera d’enrôler plutôt les plus septiques restés encore sur le bas côté. Indéniable bosseur et soucieux d’un certain perfectionnisme, Michael Poulsen (chant) va cette fois s’entourer d’entités qui n’ont plus rien à prouver elles non plus. Même si le départ de Thomas Bredahl ne sera pas passé inaperçu, elle n’aura pas eu l’incidence que les fans craignaient à savoir "la chute d’un mythe". Bien au contraire, oserais-je dire. Fort d’une volonté de résister coûte que coûte, le combo va recruter monsieur Rob Caggiano (ex ANTHRAX) en tant que coproducteur pour finalement s’installer et assurer la succession de leur ancien guitariste.
Une fois n’est pas coutume, avec brio VOLBEAT va peindre le paysage et l’univers de cet album à l’aide d’un instrumental laissant présager un bon vieux western dans lequel on risque à l’évidence de ne pas se reposer.
A l’image des grands producteurs de films à succès, ils vont nous délivrer une fois encore un tome aux parfums connus, empreint de leur patte catchy ce qui évidemment rassure, met l’eau à la bouche, mais laisse interrogatif aux vues des quinze pistes qu’ils étalent fièrement sous le chapeau du brigand ornant leur pochette.
Passé les deux premières épreuves officialisant que VOLBEAT est toujours celui qu’il prétend être on va savourer un « Dead But Rising » aux lignes exquisément lourdes en guise de toile de fond sur des accords Heavy.
Je dois bien avouer avoir cru dégoté moi aussi le tube radiophonique avec « Cape Of Our Hero ». Mais cette chanson s’incruste tellement facilement dans votre hippocampe (siège de la mémoire : petit rappel anatomique) que l’on ne peut la bouder. Au-delà du "facile" on ajoutera "efficace" même si, malheureusement, il jure dans un décor de western. Par chance, son escapade avec la gentille dame Sarah Backwood (« Lonesome Rider ») ne manquera pas de nous rappeler que nous sommes en fuite dans l’aridité d’un désert dissimulant bon nombre de bandits. A noter d’ailleurs que cette épopée est nettement mise en avant sur la deuxième moitié de l’album alors qu’elle peinait à s’instaurer en première partie.
On se délectera de l’entrée d’un invité de choix également. Et oui le conteur de « Room 24 » n’est autre que King Diamond. Poulsen ne s’étant jamais caché d’ailleurs de son admiration pour ce dernier. MERCYFUL FATE accompagnera l’homme pour un récit frémissant d’une texture plus Old School où les riffs aiguiseront davantage les aigües de son aîné.
Malgré quelques belles pépites savamment représentatives du climat que le groupe souhaitait mettre en avant, on assistera avec déception à un peu trop d’entracte dans la projection de ce vieux film. Des titres comme « Pear Hart », « My Body », ou encore « Lola Montez » pour ne citer qu’eux feront figure d’intrus dans le concept d’Outlow Gentlemen And Shady Ladies et si toutefois ils laisseront la part belle aux ambiances musclées du quatuor ils auront la fâcheuse tendance à enrober de sucre l’aspect hargneux que l’album se devait d’être et nous fera perdre le fil de l’histoire. Par chance, ils n’essouffleront en rien la vivacité des musiciens exultant comme au premier jour et portant allègrement le timbre si particulier de Poulsen.
Entre ravissement et déception, entrain et nonchalance, le charme Volbeatien opère toujours et l’album aussi long soit-il passera comme une lettre à la poste.
Ajouté : Mardi 18 Juin 2013 Chroniqueur : Line44 Score : Lien en relation: Volbeat Website Hits: 7332
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