AVANTASIA (de) - The Mystery Of Time (2013)
Label : Nuclear Blast Records
Sortie du Scud : 29 mars 2013
Pays : Allemagne
Genre : Power Metal mélodique
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 62 Mins
Si l'on en croit les dires de Monsieur Tobias Sammet il y a quelques années, The Scarecrow devait sonner la fin d'AVANTASIA. Mais après quelques rebondissements bien prévisibles, le leader d'EDGUY a retourné sa veste, une double suite a vu le jour en 2010, pour le meilleur (The Wicked Symphony) et surtout le pire (Angel Of Babylon). Si l'on pensait naïvement que l'Opera Metal du gusse pouvait lui servir de récréation et de défouloir épique, puisqu'EDGUY donne dorénavant dans le "Bombastic" comme le chanteur allemand aime le définir lui-même, la vérité est tout autre, les styles de son groupe d'origine et de son projet annexe se confondant avec une confusion certaine. Et pour tout dire, AVANTASIA n'a plus grand-chose à voir avec de l'Opera Metal...
En dépit d'une splendide pochette réalisée par Rodney Matthews (illustrateur attitré de MAGNUM) qui laisse espérer un retour à un album au moins grandiloquent voire fantastique, dans le sens premier du terme, The Mystery Of Time ne comblera pas, encore une fois, les fans de la première heure. "Sleepwalking" fera office de gifle de rappel, ce duo affreusement aguicheur ne retenant que le mauvais côté d'un "Lost In Space", la griffe du songwriter en moins, les pré-requis commerciaux bien mis en avant. La prestation de Cloudy Yang (d'habitude fidèle à son poste de choriste), en duo avec Sammet, n'apporte d'ailleurs pas grand-chose. A l'inverse, la présence des autres invités suscite la curiosité.
Et c'est là le principal point fort d'AVANTASIA : Sammet profite à mort de la notoriété du bidule pour se permettre de convier à peu près qui il veut. Même si le résultat peut parfois laisser perplexe. Entendre Joe Lynn Turner (SUNSTORM, ex-RAINBOW) singer Ian Gillan à ce point sur l'accéléré "The Watchmaker's Dream", sans oublier l'orgue Hammond de Ferdy Doernberg (clavier d'Axel Rudi PELL), ne nous rend pas dupe. Le refrain est chouette, pas de problème, mais Tobias a beau scandé partout qu'il est fan de l'album Slaves And Masters (1990, seul opus du Pourpre Profond avec Turner), il semble évident que le chanteur allemand n'a pas pu se payer l'original. Alors, un peu comme quand il confie l'imitation de Ronnie James Dio au méconnu Oliver Hartmann en 2000, il a engagé la copie... qui s'en sort malgré tout pas trop mal.
Mais la vraie surprise se nomme Eric Martin. Le chanteur de MR BIG, qui n'intervient à notre grand regret que sur un titre, tire la ballade "What's Left Of Me" vers le haut, sa voix faisant passer tellement d'émotions et de feeling que même le somptueux solo (joué par Sascha Paeth ou Oliver Hartmann) est un cran en dessous. Au rayon des nouveaux venus, on note aussi l'intervention remarquable de Ronnie Atkins (PRETTY MAIDS), chanteur sous-estimé et typique de Heavy Metal, tout à fait à sa place sur le pêchu "Invoke The Machine". Dommage que le titre en lui-même ne casse pas trois pattes à un canard, et voilà une réflexion valable sur les ¾ de l'album. Certains accusent même Sammet d'aller pomper chez les autres pour combler un cruel manque d'inspiration, et ce ne sont pas les orchestrations ou chœurs à la NIGHTWISH ("Black Orchid", "Dweller In A Dream") qui prouveront le contraire.
Alors au moins Tobias peut compter sur ses commandants en second, ces guests qui depuis le temps se sentent comme des poissons dans l'eau : Michael Kiske s'éclate toujours dans le registre du Speed mélodique et sauve le navire du naufrage ("Where Clock Hands Freeze", "Dweller In A Dream"), tandis que Bruce Kulick (ex-gratteux de KISS) se permet de se la jouer un peu ("Where Clock Hands Freeze"). D'autres en revanche sont tombés dans le piège du morceau qui ne leur convient pas du tout... On attendait beaucoup de la présence de Biff Byford, mais le frontman de SAXON se retrouve utilisé à contre-emploi, sur un lourdaud "Black Orchid", devant s'adonner à des envolées lyriques étrangères à son registre. Finalement, The Mystery Of Time souffrirait-il de l'absence de Jorn Lande ?!! Ou souffrirait-il simplement de l'autosatisfaction prétentieuse de son géniteur ?
Quand on écoute un mélodique et progressif "Savior In The Clockwork", la question demeure entière. Comment ce mec fait-il pour composer de belles chansons comme celles-ci et se contenter de créations très moyennes pour le reste ? Cet album se laisse écouter mais sans plus. A n'en pas douter, The Mystery Of Time porte la signature Sammet, le titre d'ouverture ("Spectres") en atteste. Comme d'ailleurs le final en grandes pompes, "The Great Mystery", qui voit Joe Lynn Turner exceller sur les passages les plus groovy, le trop rare Bob Catley (MAGNUM) briller au rythme du Rock mélodique à piano qu'il affectionne. Et que dire de ce refrain prodigieux... Il faut attendre le dernier titre pour respirer à nouveau l'air du pays d'AVANTASIA. Dommage.
Discographie complète de AVANTASIA :
The Metal Opera (Album - 2001),
The Metal Ppera part II (Album - 2002),
The Scarecrow (Album - 2008),
The Wicked Symphony (Album - 2010),
Angel Of Babylon (Album - 2010),
Angel Of Babylon (Album - 2013),
Angel Of Babylon (Album - 2016)
Ajouté : Mercredi 03 Juillet 2013 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Avantasia Website Hits: 8980
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