DROWNING POOL (usa) - Jasen Moreno (Avril-2013)
L'histoire de DROWNING POOL commence en 1996 lorsque C.J. Pierce (guitariste) et Mike Luce (Batteur), amis de longue date et originaires de la Nouvelle Orléans, se mettent en tête de créer leur propre combo. Pour des raisons de facilité, ils émigrent à Dallas au Texas où ils rencontrent, peu de temps, après Stevie Benton bassiste de son état. Pendant quelques temps, ils sévissent en trio en attendant de trouver la perle rare capable d'assurer les parties vocales. La rencontre avec Dave Williams sera déterminante, il viendra immédiatement compléter la formation. Le lascar s'avère être un chanteur hors pair doté d'un charisme exceptionnel. Nos amis enregistrent alors très vite une démo qui va leur permettre de se faire remarquer par SEVENDUST qui les embarque tout de suite en tournée avec eux à travers tous les Etats-Unis. Au retour de ce périple, ils enregistrent une seconde démo qui va leur ouvrir les portes des labels, ils signent avec Wind-Up Records et entrent illico presto en studio pour enregistrer leur premier méfait, Sinner. La galette est une vraie réussite et devient disque de platine en six semaines. Une énorme surprise due essentiellement au succès du single "Bodies" qui explose sur toutes les radios US. Le destin de ce titre sera à la fois exceptionnel et tragique puisqu'il créera une énorme polémique au dépend de DROWNING POOL. "Bodies", en raison de son texte violent (particulièrement la phrase "Let the Bodies hit the floor" mal interprétée), sera associé à la tragédie de Tucson en Arizona où, lors d'un colloque de Gabrielle Giffords, une élue du congrès américain, dix huit personnes furent blessées par arme à feux et six décédèrent à la suite de leurs blessures. Suite à ce drame, les membres de DROWNING POOL devront se justifier en expliquant que ce morceau traitait de la violence dans les concerts (notamment au niveau du fameux Pit) qu'ils dénonçaient et dont ils ne faisaient en aucun cas l'apologie. Comme si cela ne suffisait pas, la chanson sera utilisée par les militaires lors d'interrogatoires comme mode de torture musical dans les camps de détention à Guantanamo en 2003. Cette fois-ci, Stevie Benton devra s'excuser en arguant que leur musique a été utilisée hors du contexte pour lequel elle était prévue initialement. Après un tel carton, DROWNING POOL partira en tournée aux cotés de OZZY OSBOURNE, MÖTLEY CRUE et PAPA ROACH dans le cadre de la OZZFEST deux années de suite. Ils enchaînent alors les dates à un rythme effréné, surfant sur leur succès naissant jusqu'au 14 août 2002 où l'on retrouvera Dave Williams mort dans le tour bus suite à une crise cardiaque. Le gang est stoppé net et se retrouve plongé dans un profond désespoir. Ils décident, après avoir hésité de poursuivre l'aventure, et recrutent en 2003 Jason Jones à défaut de pouvoir obtenir Ryan McCombs. Ils retournent dans la foulée en studio et déboulent en 2004 avec leur deuxième galette Desensitized, qui s'avère beaucoup plus sombre que le précédent où nos Texans expriment toutes leurs frustrations ressenties suite à la disparition de Dave Williams. Ils enregistreront en 2003 le titre "In Memories" qui figure sur "Resilience" en hommage a leur camarade parti trop tôt. Malgré la réussite dans les charts de "Step Up", les ventes sont décevantes et ils décident de se séparer de Jason Jones le 14 juin 2004. Une fois de plus sans chanteur, ils dénichent un an après Ryan McCombs qui vient de quitter SOiL et qui s'avère disponible. Cette fois-ci, ils sont convaincus d'avoir enfin trouvé le vrai successeur de Dave Williams et espèrent pouvoir stabiliser la formation définitivement. Ils se remettent alors au travail et signent avec la maison de disque Eleven Seven Music et en profitent dans la foulée pour signer avec un nouveau management, bien décidés cette fois-ci à reconquérir leur place perdue. A partir de 2005, à l'instar de leurs amis de FIVE FINGER DEATH PUNCH, ils donneront une série de shows en IRAK et au KOWAIT afin de soutenir les troupes américaines alors en plein conflits. Ils établiront alors une relation très particulière avec les soldats du front et prendront à cœur de les défendre en s'engageant auprès de la fondation Lane Evans Mental Health, afin de les soutenir lors de leur retour au pays. Forts de leur convictions, ils présenteront une pétition à Barak Obama, alors sénateur, qui fera voter une loi afin d'assurer un suivi mental et physique pour les vétérans ayant participé à des guerres pour soutenir leur pays. Le 7 août 2007 sort Full Circle, produit par Funny Farm Records, entité dirigée d'une main de fer par Nikki Sixx, leader charismatique de MÖTLEY CRUE. "NoMore" extrait de Full Circle servira à la BO de SAW III. Ils enchainent immédiatement avec une série de concerts en ouverture de SALIVA aux USA. Dès 2008 ils composent, de nouveau déterminés à enregistrer un nouvel opus avec, pour la première fois, le même chanteur ! Pour faire patienter les fans sort un live, Loudest Common, Denominator qui regroupe tous leurs classiques. DROWNING POOL titre éponyme pour leur quatrième salve sera enregistrée dans le New Jersey en compagnie du producteur Kato Khandwala et sortira le 27 avril 2010. Toutefois, la motivation ne semble pas au rendez vous et Ryan McCombs quitte le gang pour rejoindre SOiL afin de partir en tournée européenne et célébrer le 10éme anniversaire de la sortie de Scars. Une fois de plus, les DROWNING POOL se retrouvent sans personne pour assurer les voix, un vrai désastre qui pourtant ne les stoppera pas plus que ça puisqu'ils se mettent immédiatement une fois de plus à la recherche d'un remplaçant. Cette fois-ci, l'heureux élu sera Jasen Moreno, un ami de longue date qui a ouvert de nombreuses fois pour eux dans le passé avec THE SUICIDE HOOK. Ils repartent en tournée estivale dès l'été 2012 et Resilience, produit une nouvelle fois par Kato Khandwala, voit le jour le 9 avril 2013. C.J. Pierce et Jasen Moreno étant de passage à Paris afin de promouvoir leur dernier né, MI n'hésita pas une seconde à soumettre au gril un Jasen très heureux d'être en visite à Paris afin d'en savoir un peu plus sur l'actualité et les pérégrinations de nos petits gars de Dallas. Magnéto Jasen !
Line-up : Jasen Moreno (Chant), C.J. Pierce (Guitares), Srevie Benton (Basse), Mike Luce (Batterie)
Discographie : Sinner (2001), Desensitized (2004), Full Circle (2007), Loudest Common Denominator (2009), Drowning Pool (2010), Resilience (2013)
Retranscription / Traduction : Vanessa et Erick Laulit
Metal-Impact. Bonjour, comment es-tu devenu le nouveau chanteur de DROWNING POOL ?
Jasen Moreno. Eh bien, en fait je connais ces mecs depuis plusieurs années avant même qu'ils ne soient signés par un label. Nous faisions partie tous les deux de groupes locaux à Dallas, je jouais dans PLASTIC TONGUE et THE SUICIDE HOOK et eux DROWNING POOL, donc nous nous connaissons depuis un bout de temps maintenant, je connais C.J Pierce depuis très longtemps ! Quand Ryan McCombs a quitté le combo, j'ai voulu passer une audition en toute discrétion, j'ai croisé les doigts pour recevoir un appel positif et je l'ai eu !
MI. Comment s'est passée l'audition ?
Jasen. Très simplement, j'ai envoyé quelques morceaux au management, je n'en avais pas parlé aux gars avant de le faire. Alors quand le label est venu poser des questions sur moi au reste du groupe, ils ont répondu qu'ils me connaissaient très bien, du coup ça ne semblait même pas être une vraie audition quand nous nous sommes rencontrés pour jouer les morceaux ! J'ai chanté quelques chansons et ça semblait juste naturel alors... Ca a vraiment été facile... ça s'est fait juste comme ça !
MI. Tu as ouvert pour eux de nombreuses fois avant de remplacer Ryan Mc Combs. Qu'est-ce que ça t'a fait de voir le groupe sur scène ?
Jasen. C'était super ! En fait, je connais tous les musiciens depuis un moment, je savais qu'ils allaient percer, c'était indéniable, ils avaient un vrai don ! Alors c'était toujours fantastique de les voir jouer ! Ils ont toujours eu cette énergie délirante qui faisait la différence.
MI. Et maintenant, quelle différence y'a-t-il depuis que tu fais partie de DROWNING POOL ?
Jasen. La différence, c'est que maintenant il y beaucoup de pression !!! Tu vois, à l'époque où j'étais fan je pouvais juste regarder et apprécier le concert et c'était un bon moment à passer mais maintenant... ce n'est pas une mauvaise tension mais on attend beaucoup de moi, je dois être à la hauteur que ce soit vis-à-vis de notre public, de nos fans, des autres mecs du groupe. Tu ne veux pas décevoir tu comprends !
MI. Tu viens d'arriver au sein de DROWNING POOL, as-tu pu participer à l'écriture des morceaux de Resilience ?
Jasen. Quand j'ai rejoins le groupe, j'avais beaucoup de morceaux déjà écrits ! J'écrivais les paroles et quand on a été plus impliqués dans la réalisation de Resilience, nous avons écrit ensemble et tout a été très vite nous avions beaucoup d'idées ! Les mecs me donnaient des paroles et j'en écrivais aussi, nous avons travaillé sur l'album en tant qu'un groupe à part entière ! C'était sympa, vraiment, il y avait une émulation incroyable, c'était très simple et rapide au niveau des compositions ! Ca semblait vraiment naturel !
MI. Tu veux dire que le travail d'écriture a été simple et rapide pour toi ?
Jasen. Oui, nous avons tellement écrit que nous avons déjà tous les morceaux pour le prochain album !
MI. C'est pour ça qu'il y a 15 morceaux sur le disque ?
Jasen. Oui ! Et vraiment, je te le dis, on pourrait en refaire un juste là maintenant, immédiatement sans aucun problème !!! Nous sommes comme une usine ! C'est génial ! C'est marrant !
MI. Que penses-tu apporter au groupe, autre que ton talent de chanteur ?
Jasen. J'espère que j'apporte de la fraîcheur, un nouvel air frais, dans les relations au sein du groupe. J'espère que j'arrive à faire afficher un petit sourire sur le visage de ces mecs ! Effacer les sentiments négatifs et apporter du positif, tu vois. J'essaie de sourire un max et heureusement, c'est contagieux !
MI. Effectivement quand on se penche sur le passé de DROWNING POOL, on constate que vous avez eu énormément de problèmes, il y a eu la mort de Dave, de nombreux changements de chanteurs, l'équipement qui vous a été volé deux fois... c'est fou !
Jasen. Oui, c'est comme un nuage noir qui les suivait partout, et j'essaie de m'en débarrasser, vraiment ! J'essaie de changer les choses ! Et ça fait du bien, en fait. Tout le monde sourit et est heureux et on passe de bons moments ! J'espère que la fête continuera très longtemps, jusqu'à la lune de miel ! [Rires]
MI. Ton premier concert a eu lieu le 8 Juillet dernier, quels ont été tes impressions lorsque tu es monté sur scène avec DROWNING POOL pour la première fois ?
Jasen. Ben, comme je te l'ai dit avant, j'ai ressentis tellement de pression ! Je pensais à ce qui se passerait si j'oubliais les paroles, si le groupe m'envoyait des trucs au visage, si tout le monde me détestait. J'ai tellement eu peur ! En fait, c'est tout ce dont je me rappelle... la peur ! Une grande peur !
MI. Et ton sentiment après le concert ?
Jasen. Du soulagement !!! Je me sentais soulagé que tout se soit bien passé ! Je me concentrais sur le fait de continuer à travailler comme ça ! Comme maintenant, tu vois, nous avons fait quelques dates depuis juillet, nous avons bossé dur et maintenant tout fonctionne à merveille.
MI. Quelle a été la réaction des fans ?
Jasen. Les fans ont été supers ! Tu sais, parfois, il y a de ces fans qui sont les bras croisés dans la foule mais même à la fin des shows, tout le monde écoutait, prenait du bon temps et affichait des sourires en nous voyant avoir la banane en jouant ! Je souriais pour les détracteurs aussi, tu vois... enfin ils tendaient tous l'oreille et étaient attentifs. Certains groupes ont vraiment eu beaucoup de problèmes avec leurs fans après avoir changé de chanteur, mais moi je crois qu'on a des fans vraiment très loyaux ! Je leur suis reconnaissant pour tout ça parce qu'ils sont vraiment ouverts d'esprit. Je parle aux fans après les concerts et ils sont tellement sympas avec moi que c'est du bonheur.
MI. Tu chantes parfois de manière très claire avec une voix Rock et parfois très Heavy. C'est important pour toi de montrer ces deux possibilités que tu peux développer avec ta voix ?
Jasen. C'est naturel. Je veux dire que c'est ça que je fais ! C'est très important pour moi d'être quelqu'un de réel, d'être vrai ! Je ne veux pas tricher ou forcer ma voix. Les gens sentent quand c'est faux, donc c'est important pour moi d'être honnête. Ca a marché ! Sur l'album il y a des chansons très Heavy et d'autres plus douces où je chante avec une voix claire. J'ai pu faire un bilan et voir les concerts que je pouvais ou non faire.
MI. Tu as enregistré l'album dans deux studios différents : au New Jersey et à Dallas et travaillé en studio avec Kato Khandwalla, comment s'est passé l'enregistrement ?
Jasen. C'était super de bosser avec lui ! Moi c'était mon premier gros enregistrement, les autres mecs avaient déjà fait un album où ils avaient bossé avec Kato. Il y avait déjà une bonne ambiance qui s'était formée avec le groupe lors des précédents albums alors ça a été très facile pour moi de m'intégrer ! Il avait déjà tout préparé et je pense que Kato a presque pris des pincettes avec moi du fait que c'était ma première fois. Ca a été une très bonne expérience pour moi, des jours très longs avec beaucoup beaucoup de travail, je n'avais jamais travaillé comme ça avant ! Je devais chanter de longues heures durant chaque jour, 6 jours par semaine, mais c'est le travail de l'amour !
MI. C'était la première fois que tu bossais en studio ?
Jasen. A ce niveau là, oui ! C'est bon, j'en ai fini avec les producteurs locaux, quatre heures à chanter par jour et quelques heures seulement par semaine. Là c'est un contrat avec un vrai label qui te donne des moyens d'enregistrement qui sont colossaux. Et tu te retrouves avec un album diffusé mondialement, alors oui c'était ma première fois !
MI. Combien de jours tu as passé en studio ?
Jasen. Nous y avons passé 2 mois !
MI. 2 mois !!! C'est long. Et maintenant que l'album est terminé, qu'en penses-tu et que ressens-tu ?
Jasen. Je suis assez surpris. Je pense que c'est un bon album ! Bien sûr j'ai envie de m'exprimer et de partager mon sentiment par rapport à ce travail ! Je l'adore, j'en suis très fier et j'espère qu'il aura un bon accueil de la part du public !
MI. Quel est ton sentiment par rapport à la réaction de la presse ?
Jasen. Je suis anxieux parce que j'ai beaucoup à prouver, je dois justifier ma place au sein de ce groupe ! Je ne veux pas être mis de côté, je veux prouver aux gens et à moi-même que ma place est légitime et j'espère que Resilience me permettra de faire mes preuves !
MI. Sur cet album, il y a un superbe morceau "In Memories Of", en hommage à Dave Williams, le premier chanteur de DROWNING POOL, comment as-tu travaillé sur ce titre ?
Jasen. CJ et moi l'avons écrit. CJ m'a envoyé le morceau, il avait déjà écrit quelques paroles et j'ai rempli les trous ! Ca a commencé comme un hommage à Dave et ça a finit comme un hommage plus large, ça peut s'appliquer à n'importe qui, des fans, à n'importe quel être humain. Peu importe qui tu es, tu peux te sentir proche de cette chanson.
MI. Comment s'est passé l'enregistrement de cette chanson ? Tu connaissais Dave ?
Jasen. Oui je le connaissais !
MI. Quand on écoute le morceau, on ressent beaucoup d'émotion, comment as-tu fais pour retranscrire ce sentiment en chantant ?
Jasen. J'ai beaucoup pensé aux souvenirs que j'avais de lui, comme je te l'ai déjà dit, nous venons du même endroit, alors j'ai pensé à lui, à ces moments passés avec lui, ces pensées que j'avais dans le coeur et j'ai chanté du fond de mon coeur et de toute mon âme ! Comme je disais, il faut que ce soit honnête, c'est la seule façon de faire ! C'était naturel et c'est comme ça que c'est venu !
MI. Tu vas chanter beaucoup d'anciens morceaux sur scène, comment s'est passée la sélection ? Est-ce que tu as des préférences ?
Jasen. Je les chante toutes !!! J'étais un fan, enfin je suis d'abord un fan de DROWNING POOL ! Je suis le chanteur du groupe donc ce que je peux dire c'est que je vais toutes les chanter car je les adore ! Les autres mecs du groupe savent quelles chansons vont plaire au public et celles qui plairont moins. Alors ils me demandent souvent quel morceau j'ai envie de jouer, je leur réponds et c'est celui-ci qu'on va jouer pour ce concert. C'est simple, quelqu'un demande : "Qu'est-ce que tu veux jouer ce soir ?", et moi je leur donne mon choix. C'est une bonne collaboration !
MI. DROWNING POOL a enregistré quatre opus sans toi. Que penses-tu de Sinner ?
Jasen. Sinner est un de nos classiques ! Je me rappelle que lorsque j'étais à Dallas, j'écoutais cet album sans arrêt et que j'ai été emporté par sa force ! C'était magique et tu ne pouvais pas nier que DROWNING POOL avait quelque chose d'unique, c'était évident que ça marcherait pour eux ! Je n'arrête pas de te parler d'honnêteté, mais cet album est très vrai !
MI. Après il y a eu Desensitized !
Jasen. J'adore aussi celui-ci ! Il est très Heavy, je pense qu'il reflétait la musique et la phase par lesquels le groupe passait à ce moment là ! Avec la perte de Dave, les frustrations et tout, j'ai beaucoup aimé ! Beaucoup des chansons sont froides et j'ai adoré qu'ils continuent à jouer leur musique !
MI. Ensuite il y a eu Full Circle !
Jasen. Avec celui-ci, j'ai vraiment senti qu'ils essayaient quelque chose de nouveau, qu'ils tentaient de trouver une nouvelle direction ! Ryan a vraiment une voix très distincte, unique et ils ont voulu écrire en fonction de sa voix tout en développant quelque chose de nouveau.
MI. Et puis il y a eu le quatrième : Drowning Pool.
Jasen. Je pense qu'avec cet opus c'est juste qu'ils essayaient de construire quelque chose en relation avec leurs travaux d'avant, il voulait tenter de réécrire après la perte de Dave, et ils ont recommencé avec Jason Jones, à chaque fois c'était un challenge. Puis après qu'il soit parti, il y a eu Ryan et je pense que le fait de nommer l'album d'après le nom du groupe leur a permis de continuer d'écrire et de travailler ensemble, de continuer à exister malgré les difficultés. C'était en quelque sorte un nouveau départ, il pensait avoir acquis une certaine stabilité.
MI. Tout ça se termine avec le petit nouveau Resilience !
Jasen. Et bien, on est repartis vers de nouvelles aventures ! Encore un nouveau chanteur ! [Rires]
MI. Est-ce que tu te souviens du premier album que tu as acheté ?
Jasen. Oui, bien sur c'est: QUEEN: "The Greatest Hits".
MI. Qu'est ce qui t'as donné l'envie de devenir un musicien et plus particulièrement chanteur ?
Jasen. J'ai été élevé dans la musique. Ma mère m'a fait découvrir LED ZEPPELIN, QUEEN, les BEATLES et d'autres classiques... Mais quand j'ai entendu QUEEN, que j'ai découvert Freddy Mercury, je ne peux pas l'expliquer clairement, mais c'était comme des étincelles au fond de mon âme ! C'était comme un appel si tu veux et voilà, s'en était fini pour moi ! QUEEN, DURAN DURAN, IRON MAIDEN, à la base je voulais être un guitariste ! Je crois que c'est venu en regardant Dave Murray d'IRON MAIDEN jouer ses soli et les types de MAIDEN qui faisaient ces tronches bizarres sur scène. Mais j'ai été subjugué par la passion que Dave avait de jouer ! Et avec Freddy, je voyais le pouvoir qu'il avait sur la foule, cette présence extraordinaire qui lui permettait d'envoûter le public. Je me suis dit que c'était ça que je voulais faire !
MI. Tu as commencé à chanter dans les années 90, c'est de là que vient ton influence ?
Jasen. Oui, absolument ! C'est surtout Freddy Mercury et Bruce Dickinson qui sont mes héros. Ils avaient ce contact avec la foule, le public, et cette relation honnête avec leurs fans ! Avec Freddy on avait toujours l'impression qu'il s'amusait sur scène, qu'il y prenait beaucoup de plaisir ! C'est vraiment ce que je voulais faire, m'amuser ! Et puis il y a tellement de pouvoir et de respect qui se dégageait de Freddy, c'était unique ! J'ai toujours été dans l'optique de passer du bon temps en chantant, j'écoute le public et je chante avec eux, il y a une interactivité, donc tu peux me divertir, je peux te divertir... c'est vraiment bien ! C'est une sorte d'osmose qui existe entre toi et ton public, c'est magique ! C'est ce qui est très important pour moi dans la musique.
MI. Tu viens de Dallas au Texas, c'était facile de jouer du Metal dans cet état qui est très protectionniste ?
Jasen. Oui, c'était facile ! A l'époque, à Dallas, il y avait plusieurs clubs où il fallait vraiment êtres vus et il y avait des musiciens un peu partout qui jouaient leur musique. C'était une sorte de collectivité où tout le monde se connaissait, et on faisait pas mal de choses ensemble...
MI. Il n'y avait pas de concurrence entre tous ces groupes qui cherchaient à avoir du succès ?
Jasen. Bien, en fait, à Dallas, on est comme une famille ! On se connait tous, il n'y a pas de conflit ou de lutte brutale entre nous, la scène est tellement petite, c'est juste assez petit pour qu'on s'entende tous ! Il y a des compétitions, mais elles sont amicales...
MI. Bien, en fait, à Dallas, on est comme une famille ! On se connait tous, il n'y a pas de conflit ou de lutte brutale entre nous, la scène est tellement petite, c'est juste assez petit pour qu'on s'entende tous ! Il y a des compétitions, mais elles sont amicales tu vois...
Jasen. Oui, oui...
MI. Tu aimes les films d'horreur ?
Jasen. Oui, en fait je préfère plutôt les films de science-fiction.
MI. DROWNING POOL est vraiment impliqué politiquement et socialement, ils ont donné des concerts en Irak ou au Koweït pour les soldats américains, que penses-tu de cette initiative ?
Jasen. Je les admire pour ce qu'ils font car c'est pour les soldats et pas pour l'argent. C'est pour soutenir les militaires dans leur combat et je pense que c'est très honorable de faire ce genre de choses ! Comme tu l'as dit, il n'y a pas beaucoup de groupes qui font ces déplacements ! Je pense qu'ils sont très chanceux de pouvoir en faire l'expérience ! Je pense que c'est le moins que tu puisses faire pour des personnes qui ont quitté leur domicile au péril de leur vie pour servir leur pays. Je serai plus qu'heureux de pouvoir le faire aussi !
MI. Tu serais prêt à aller jouer dans des pays en guerre ?
Jasen. Bien sur, j'ai des membres de ma famille qui sont dans les forces armées. Je serais plus qu'heureux et content d'y aller !
MI. Ils ont aussi milité en faveur d'un suivi mental et physique des vétérans (au sein de la fondation Lane Evans Mental Health) lors de leur retour au pays et on fait signé une pétition qu'ils ont présenté à Barack Obama pour qu'une loi soit votée, que penses-tu de leur action ?
Jasen. A vrai dire, pas grand-chose. Je ne suis pas vraiment au courant. Avec le groupe on n'a pas vraiment eu le temps d'en parler, on était tellement occupés... Au début, avec l'audition tout était plutôt calme mais depuis que j'ai reçu ce coup de fil qui me signalait que j'étais pris, tout a été tellement vite, tu sais c'est du non-stop. Il a fallu enregistrer l'album, faire de la promo, ensuite faire une tournée puis une autre. Je n'ai pas vraiment eu le temps de réfléchir à la question mais les musiciens de DROWNING POOL sont très passionnés par tout ce qu'ils font et ils veulent nous rendre tellement plus, nous en donner toujours plus ! Ils aiment donner et faire de bonnes actions.
MI. C'est le genre d'actions avec lesquelles tu es d'accord ?
Jasen. Oui, évidemment ! Je pense que c'est très important de donner autant que tu reçois ! Demain n'est pas quelque chose que l'on te donne, tu n'es sur de rien, alors j'ai réalisé que je devais travailler et que je ne devais pas me laisser pourrir par ce que je suis. Peu importe la façon dont on peut donner à notre niveau, on essaie ! Je pense que tout le monde devrait faire la même chose.
MI. Tu es celui qui écrit les textes, quels sont les thèmes qui t'inspirent ?
Jasen. Tu sais, j'écris avec mon cœur et je vais puiser dans mes émotions. Et sur Resilence je n'ai pas entièrement écrit les paroles. Les autres mecs ont aussi composé ensemble ! Mais pour les paroles que j'ai moi-même écrites, et comme je te le disais plus tôt, elles viennent d'un désir de prouver de quoi je suis capable. Je me sens tellement impatient à l'idée de me présenter aux yeux et aux oreilles des fans et de ne pas lâcher le reste du groupe et de rendre ma famille fière de moi. C'est vraiment ce que je veux. Certains écrivent et parlent de la frustration qu'ils ont de leurs précédentes expériences mais pas moi.
MI. Toi tu préfères rester positif ?
Jasen. Oui, j'essaie ! Je suis content d'être là et je sais que ce n'est pas forcément évident d'écrire dans un groupe de Metal.
MI. Tu aimes parler de choses positives ?
Jasen. Oui, mais bien sur il y a certaines chansons, pas toutes, qui sont un peu plus sombres mais il y en a aussi d'autres qui sont plus positives, ce sont des morceaux pour faire la fête, boire un coup et passer du bon temps !
MI. Le dernier single : "Saturday Nights", c'est un titre pour faire la fête et prendre du bon temps ! C'est ta philosophie ?
Jasen. Oui, mais en fait c'est Stevie Benton qui l'a écrite ! C'est à propos de la vie que tu as quand tu es toute la journée sur les routes, lorsque tu es en tournée, c'est difficile de faire la différence entre chaque jour de la semaine, alors tous les soirs au final, c'est comme un samedi soir ! Tu te lèves, tu fais le show, et c'est comme un très long weekend, un samedi fabuleux, une fête géante !! Ca ne s'arrête jamais. C'est fou !
MI. C'est cool ! Tu as pris soin de toi, de ta voix sur la tournée ?
Jasen. Autant que j'ai pu le faire, oui ! Nous sortons d'une tournée de 6 semaines, c'était vraiment la plus longue que j'ai faite, on jouait 6 à 7 fois par semaine avec un seul jour de repos, c'était plutôt difficile mais j'ai essayé de prendre soin de ma voix en buvant du thé, beaucoup de thé. Je n'ai pas beaucoup fait la fête, mais j'ai beaucoup apprécié le fait d'être sur scène tous les soirs ! Je vis le moment présent ! Je n'ai pas essayé d'éviter les bons moments en tout cas c'est sûr ! Quand je me trouve dans une bonne ambiance, je continue dans cette optique, et ce n'était pas difficile à trouver avec DROWNING POOL, alors j'en ai bien profité.
MI. Une dernière question pour terminer, si tu avais le choix, avec quel groupe aimerais-tu partir en tournée ?
Jasen. Je crois que j'aimerais beaucoup jouer avec les DEFTONES, je les apprécie énormément et je pense que nous ferions un super concert ensemble. Il y aussi un combo au Japon qui s'appelle les VAMPS avec qui j'aimerais vraiment jouer ! Est-ce que je peux faire l'ouverture d'IRON MAIDEN ?! [Rires]
MI. Merci, c'était très cool !
Jasen. Merci à toi, c'était très sympa.
Ajouté : Jeudi 12 Septembre 2013 Intervieweur : The Veteran Outlaw Lien en relation: Drowning Pool Website Hits: 17138
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