HERSCHER (FRA) - Pursuit (2012)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : juillet 2012
Pays : France
Genre : Noise Doom Metal
Type : EP
Playtime : 6 Titres - 24 Mins
Fans de Noise-Doom, comptez-vous. Là, vous êtes sur une planète où il fait nuit 365 jours dans l’année, et n’espérez pas un petit rai de lumière à travers la couche d’ozone. Cet album Pursuit est fortement déconseillé à celui qui se lève le matin groggy par une nuit de cauchemars, qui ne sait pas encore si c’est aujourd’hui qu’il va recevoir sa lettre de licenciement… ou le sms de sa petite amie qui le plaque. Votre café va vous paraître encore plus noir. Quel est ce combo qui incite à l’euthanasie ? Il faut aller chercher du côté des volcans endormis, Clermont-Ferrand, une formation atypique, récente, mais déjà bien encrassée de suie. HERSCHER aime également les sonorités d’antan, avec sa version vinyl de l’E.P., rien de tel que ce grattement au fil des microsillons ! Atypique, pourquoi ? d’abord c’est un duo basse-batterie, ensuite à leur actif, depuis seulement 2010, des concerts au Canada, Estonie, Belgique sans oublier certaines villes de l’hexagone.
René (batterie/chant) et Mathieu (basse) ont eu la bonne idée de confier l’enregistrement de leur E.P. à Serge Morratel, dont le REC studio a vu défiler IMPURE WILHELMIA, KNUT, LOFOFORA. Quand on voit la noirceur des compositions et le visuel de la pochette crédité à René, on se dit que l’antre du studio doit ressembler à une véritable mine de charbon qui sait être aussi fertile qu’un terril.
Lampe torche à la main je vous invite à descendre dans le boyau obscur de cet enregistrement au péril de votre vie, devil’s country.
Le premier titre qui s’annonce en morse sur la pochette est une parenthèse qui décline la marque de fabrique du combo, du Noise-Doom. Cette courte intro a le mérite de bien planter le décor et de revendiquer le style d’HERSCHER.
« Morr » prend le relais avec la même lourdeur, un rythme qui se module, mais il ne faut pas s’exciter quand même, les excès ne dépassent pas le moderato. Après ces quelques minutes d’écoute, je m’attends intuitivement à l’arrivée d’une ligne de chant, et elle arrive avec ce morceau « Guigui », une voix qui nous arrive d’outre-tombe, et qui tombe bien pour le coup, car elle apporte de la matière et de la richesse à l’interprétation des notes de musique sombres et lancinantes.
Le titre éponyme de l’E.P. « Pursuit » confirme la maitrise technique de René et Mathieu, morceau qui ravira les aficionados du genre. Le jeu de la basse n’est pas sans nous rappeler Rich Mullins de KARMA TO BURN.
« Drowning Giants » reprend cette ligne de chant que l’on a découvert sur le troisième titre, j’avoue que je me retrouve sur ce registre, ce genre de composition qui structure mieux le morceau et qui évite surtout le piège de la redondance, et d’un enregistrement par trop linéaire. « Echoes Of Mandala » qui en dehors de rappeler l’intérêt du combo aux figures géométriques chargées de symboles mystiques, confirme l’ancrage d’HERSCHER dans la noirceur de l’anthracite.
On souhaite maintenant à HERSCHER qu’il se prenne un bon coup de grisou pour que le duo s’éclate sur la production d’une prochaine galette pour le plaisir des morts vivants qui se shootent au Noise-Doom.
Ajouté : Mardi 27 Août 2013 Chroniqueur : Le Patriarche Score : Lien en relation: Herscher Website Hits: 8420
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