TARJA (fi) - Tarja Turunen (Juin-2013)
TARJA est une artiste à part entière qui nous vient d'un petit village de Finlande et qui a toujours su évoluer sans jamais se laisser enfermer dans une quelconque niche, bien au contraire. Dotée d'une tessiture exceptionnelle, elle a pu mettre son talent au service de l'Opéra pur, du Metal Symphonique, en passant par des chants de Noël qui l'ont rendue extrêmement populaire en Finlande. A tel point qu'elle a été élue voix de la Finlande par l'ancienne présidente du pays, Tarja Halonen. Elle a d'ailleurs participé par deux fois à la commémoration du Jour De L'Indépendance en 2003 et 2007, chantant l'hymne national pour plus de deux millions de téléspectateurs. Une vraie diva dans le sens pur du terme dont la destinée est remarquable car, au départ, rien ne la prédestinait à devenir l'emblème du mouvement Metal symphonique. Pour comprendre cet incroyable parcours, il faut revenir au tout début de son enfance lorsqu'à l'age de trois ans, sa mère découvre sa voix unique lors d'une célébration familiale. Immédiatement persuadée que sa fille dispose d'un don unique, elle l'inscrit dans la chorale de la paroisse de son village ! TARJA, dès lors, continuera les cours de piano et de chant tout au long de sa scolarité. A partir de quinze ans, les choses plus sérieuses vont commencer puisqu'elle va étudier la musique classique et perfectionner son chant lyrique dans différentes académies comme celle de Sibelius ou encore Savonlinna. Ces années seront déterminantes et lui permettront d'exprimer un panel d'interprétation allant de Whitney Houston à Aretha Franklin en passant par Sarah Brightman. Pour elle, le chant lyrique est une évidence et elle se dirige tout naturellement vers une carrière classique. Le destin en décidera autrement puisqu'en 1996, Thomas Holopainen, un ami d'enfance et camarade de classe, lui demandera de se joindre à son projet acoustique. NIGHTWISH était né et allait révolutionner la scène mondiale grâce à un mélange musical inédit alliant Metal et chant lyrique d'une rare intensité qui mélange des sentiments mélancoliques via une interprétation classique à tendance dramatique. Toutefois, notre princesse continue à travailler son chant en interprétant des œuvres de Verdi ou Wagner et poursuit en parallèle ses études de chant classique. En 1997 sort le premier méfait, Angels Fall First, qui leur permettra de se faire connaître en Finlande, notamment grâce au single The Carpenter. En 1998 déboule Oceanborn qui va provoquer un véritable tsunami dans le monde du Metal, la galette sera très vite disque d'or et imposera définitivement NIGHTWISH sur la scène finlandaise. Le gang enchaine très vite avec une série de singles qui se classent très haut dans les charts de leur pays. En 2000, Wishmaster sort et va devenir disque d'or en trois semaines, un exploit qui confirme qu'ils sont la pour durer. La reprise de Over The Hills And Far Away de Gary Moore fera un véritable carton même si l'enregistrement sera un énorme cauchemar pour Tarja. En 2002, ils enregistrent Century Child qui marque une progression significative puisqu'ils font appel, pour la première fois, à un orchestre symphonique sur plusieurs morceaux. Le disque est certifié or seulement deux heures après sa sortie et deviendra platine deux semaines après une surprise gigantesque. Alors que NIGHTWISH triomphe aux quatre coins du monde, des rumeurs de séparations circulent suite au mariage de Tarja avec Marcelo Cabuli, toutefois les dates s'enchainent et le 7 juin 2004 sort Once, petit chef d'œuvre réussissant le mixe parfait entre musique classique et Metal. Pour l'occasion, l'orchestre philarmonique de Londres a participé à neuf des onze titres. NIGHTWISH en vendra des palettes entières à travers toute l'Europe et deviendra le leader incontesté du Metal Symphonique. La tournée mondiale qui suivra sera grandiose et verra son public augmenter de jours en jours. Alors que tout semble aller pour le mieux pour NIGHTWISH, TARJA est évincée du groupe sans ménagement après un concert à Helsinki le 21 octobre 2005. Un véritable séisme qui laissera des traces pendant de nombreuses années. Notre princesse est informée de son renvoi dans une lettre ouverte que Tuomas Holopainenl met en ligne sur le site de NIGHTWISH où il l'accuse de tous les maux. Un moment difficile à vivre qui la forcera à sortir de sa réserve pour se justifier. Elle donnera deux conférences de presse à Berlin et à Helsinki afin de répondre à ses accusations et donner sa version des faits. La belle décide de ne pas se laisser abattre et part se ressourcer à Buenos Aires avant de revenir en décembre pour interpréter toute une série de concerts de Noël, accompagnée de l'orchestre philharmonique de Sibiu. C'est un triomphe, elle en profite pour enregistrer son premier album solo qui regroupe des chants de Noël en finlandais intitulé Henkäys Ikuisuudesta. C'est un énorme succès, le disque deviendra platine seulement quelque mois après sa sortie. Consciente qu'il lui faut revenir à un style plus Metal, elle part enregistrer en Irlande avec des musiciens de talent accompagnés de James Dooley qui s'occupera de toutes les orchestrations. Elle en revient avec une pépite, My Winter Storm, qui sort en 2007 et va amorcer son retour sur la scène internationale. Pour la première fois, elle a participé à l'écriture de nombreux morceaux mélangeant, comme à son habitude, les passages de pur opéra au Metal ! C'est une vrai réussite, My Winter Storm sera disque de platine en Finlande, double platine en Russie et or en Allemagne, de quoi donner le tournis ! Elle partira dans la foulée en tournée en Europe, mais aussi en Amérique du sud, accompagnée du guitariste d'ANGRA, Kiko Loureiro. L'accueil est excellent, elle décide d'enregistrer un Ep The Seer et en profite pour faire un duo d'anthologie avec DORO. Elle sera invitée à chanter avec elle lors du show monumental célébrant les 25 ans de carrière de la reine du Metal, un must qui sera filmé pour le bonheur de tous les fans. Comme si cela ne suffisait pas, la belle enregistre un titre avec Klaus Meine «The Good Die Young" qui se retrouvera sur Sting In The Tail. Elle enchaîne très rapidement avec l'enregistrement de What Lies Beneath qui sort le premier septembre 2010. Là encore, c'est un coup de maître qui montre toute l'étendue de son talent et lui permet de s'engager dans une énorme tournée mondiale. Elle jouera au Wacken Open Air et au Graspop Metal Meeting et se permettra le luxe de faire certains shows accompagnée d'un orchestre symphonique. Ces concerts magiques lui donneront envie de continuer l'aventure et les dates du 30 et 31 mars 2012 seront filmées. Ils sortiront fin 2012 sous le nom de Act I, un concert hors du temps dans un cadre exceptionnel qui montre une TARJA à l'apogée de son art. Le fantastique accueil qui est fait à Act I lui donne l'idée de continuer cette série de prestations, ce sera The beauty And The Beat Tour qui commencera en juin 2012 pour se terminer en été 2013. Parallèlement alors, même que la tournée n'est pas terminée, la miss s'attaque à la réalisation de Colours In The Dark, elle profite d'un show à Bruxelles pour présenter deux nouveaux titres qui sont d'emblé extrêmement bien accueillis. Alors qu'elle est enceinte de la petite Naomi, elle part dans son pays d'adoption enregistrer à Buenos Aires ce qui va devenir Colors In The Dark. Elle participe aussi, pour son plus grand plaisir, au best of de Mike Olfield où elle accompagne le Maitre sur le morceau "Never Too Far", un moment inoubliable pour tous les aficionados du père Mike. Autant vous dire que lorsque MI a appris que notre beauté venait à Paris pour parler de Colors In The Dark, l'évanouissement n'était pas loin. Une rencontre envoutante sous le signe de l'humour, de la grâce et de la sérénité! Un moment magique avec une artiste exceptionnelle, sympathique et très conviviale. Magnéto TARJA !
Line-up : Tarja Turunen(Chant/Piano), Alex Scholpp (Guitare), Kevin Chown (Basse), Mike Terrana (Batterie), Christian Krestschmar (Claviers), Max Lilja (Violoncelle)
Discographie : Henkäys Ikuisuudesta (2006), My Winter Storm (2007), The Seer (2008), What Lies Beneath (2010), In Concert Live At Sibelius Hall (2011), Act 1 Live In Rosario (2012)
M-I Interviews du groupe : Tarja Turunen (Juil-2011), Tarja Turunen (Juin-2013)
Retranscription / Traduction : Erick Laulit
Metal-Impact. Te souviens-tu de ton concert à Paris, au Bataclan le 28 février 2012 ?
Tarja Turunen. Oui, parfaitement, c'était un grand moment et je me rappelle que l'on transpirait beaucoup ! [Rires] ... Mais comme à l'accoutumé, l'accueil de mes fans français fut incroyable et c'était aussi fort qu'à chaque fois, je me suis beaucoup amusée.
MI. Tu es actuellement en pleine tournée The Beauty And The Beat, ce sont des concerts uniques puisque tu es accompagnée d'un orchestre symphonique !
Tarja. Oui !
MI. Comment se passe la tournée ?
Tarja. Cette tournée de The Beauty And The Beat a été exceptionnelle, ce fut un énorme succès dans tous les endroits où nous avons joué avec Mike Terrana, l'orchestre symphonique et les chœurs. Ce fut un gros challenge pour toutes les parties investies dans le projet car nous jouons au début du show de la musique classique et durant la seconde moitié on plonge dans du pur Rock. Ca a réellement été fantastique de travailler avec plusieurs orchestres et chœurs et surtout des chefs d'orchestres qui ont su explorer ce qu'il y avait derrière la musique Rock. Bien sûr, ils connaissent la musique classique sur le bout des doigts mais quand ils abordaient la musique Rock ils devaient se surpasser. Nous avons une profonde envie de retravailler ensemble et de faire beaucoup plus de concerts sur la base de The Beauty And The Beat car c'est un show qui pourrait se dérouler n'importe où et c'est la raison pour laquelle nous avons filmé le show en République Tchèque, pour avoir l'opportunité de refaire ces spectacles, ce que nous adorions faire.
MI. Cela veut-il dire qu'il va y avoir un nouveau dvd live, peut-être à Noël ?
Tarja. Je ne sais pas vraiment quand mon label Earmusic a décidé de sortir ce dvd, j'espère très vite car, étant actuellement en tournée et en promotion de mon nouvel album, ça serait excellent de combiner le tout. Je n'ai pas eu le temps de voir de photos encore et je pense m'occuper de ce dvd et travailler à son élaboration dès mon retour à la maison en juillet.
MI. En 2012, tu as fait une tournée européenne puis tu as enchainé sur des concerts accompagnée d'un orchestre, est-ce que c'est plus difficile d'interpréter des morceaux classiques que Rock ?
Tarja. J'ai beaucoup travaillé ma voix durant ces deux dernières années, avec intensité, plus que dans toute ma vie. Ma voix s'est développée, s'est améliorée et je me sens très libre en ce qui concerne le chant aujourd'hui. Mais sans l'aide de mon professeur de chant, je ne serais pas là aujourd'hui, sérieusement ! Elle a fait beaucoup pour moi, nous avons travaillé d'arrachepied et donc je me sens plus à l'aise dans le cadre du chant lyrique à présent. Mais cette confiance s'exprime également quand je chante du Rock, bien entendu, c'est parce qu'il s'agit du même instrument, c'est moi qui diffère dans l'utilisation de ma voix. C'est primordial pour moi d'essayer encore et toujours pour rendre tout plus simple. La tournée The Beauty And The Beat fut très éprouvante pour moi, au point de vue vocal car je passe de la musique classique au Rock dans le même concert. D'habitude, quand j'enchaine un concert Rock et un spectacle symphonique, j'ai deux à trois semaines de repos avant d'être en mesure de chanter du classique, mon corps est épuisé, ma voix également à cause des prestations Rock. Mais après deux semaines de repos, si j'ai fait une tournée de musique classique, je peux directement enchainer avec des concerts Rock ! [Rires] C'est la seule différence notable. Chanter du classique requiert un corps fort et sain et l'instrument ne doit pas être souillé, il doit être frais. Durant les prestations Rock, j'essaye de faire appel beaucoup moins à cette technique de chant que j'ai étudié et appris, car sinon je m'épuise plus rapidement, je cours, c'est beaucoup plus intense physiquement que la prestation scénique concernant le chant lyrique. C'est harassant.
MI. Tu veux dire que c'est un challenge que de passer d'un registre à l'autre durant le même concert ?
Tarja. Oui.
MI. Comment fais-tu ? [Rires] J'ai lu que les chanteurs d'opéra, à la fin d'une prestation devaient prendre soin de leur voix avec une attention toute particulière !
Tarja. Constamment. J'ai dû beaucoup sacrifier dans ma vie à cause du genre de chanteuse que je suis. Je suis une voix qui fait à la fois du Rock et du lyrique, c'est ce que je suis, c'est ma façon permanente d'être et de vivre. Je suis ce type d'interprète et je dois faire avec. Ce n'est pas comme si j'étais un guitariste et que je laissais mon instrument dans un coin [Rires] ... Je la porte avec moi je ne peux donc pas m'en débarrasser comme ça ! [Rires]
MI. Oui, c'est totalement diffèrent. Chaque année tu participes à des shows de Noël en Finlande, c'est un peu de la science fiction pour nous ! [Rires]
Tarja. [Rires] Oui et je continue à les faire...
MI. C'est incroyable car on n'a jamais vu ce genre de prestation en France !
Tarja. Je sais, je sais. Nous avons envie un jour de venir ici en France avec ce concert The Beauty And The Beat et j'adorerais aussi venir faire mes spectacles de Noël ici mais vous ne partagez pas les mêmes traditions que nous avons en Finlande. Par exemple, tous les artistes dans notre pays font des concerts de fin d'année, toutes les salles sont prises et c'est fou là-bas, tout est rempli et tout le monde y va. C'est dans la norme là-bas, c'est une véritable coutume très populaire. J'aimerais faire ce genre de concerts ici. Je le fais en Allemagne où je peux jouer mon spectacle de Noël, alors tu vois, c'est diffèrent en fonction des pays où tu joues. Je sais aussi que mes fans voyagent beaucoup et il y a énormément de français qui se sont déplacés à ces concerts en Finlande pour me voir durant ces spectacles de fêtes car ils apprécient tout autant de voir dans des cadres et environnements atypiques. C'est toujours moi mais interprétant d'autres styles et je pense que mes fans aiment vraiment ça.
MI. C'est incroyable car tes fans ne viennent pas uniquement à tes concerts Metal mais ils se déplacent aussi pour voir tes shows lyriques !
Tarja. Oui et nous avons évolués ensemble. Sérieusement, bien entendu que ma musique telle qu'elle est aujourd'hui dans mon nouvel album a aussi changée une fois encore. Mais je pense qu'en même temps, je me pousse toujours au défi et j'entraine tout autant mes fans et tous ceux qui m'écoutent à éprouver leurs propres personnes afin d'arriver à la conclusion qu'ils ont grandi à mes cotés. Tout comme j'ai grandi avec la musique encore une fois, comme eux ont évolué avec moi et c'est incroyable d'avoir autant de personnes aussi loyales derrière moi. Et ils sont, tout comme je les percevais déjà au début de ma carrière solo, pour moi ils étaient mon vent et mon orage et ils sont toujours présents, là, incarnant mon ouragan et me soutenant en permanence.
MI. J'ai lu qu'en Finlande tu ne pouvais plus arpenter tranquillement les rues en raison de ta popularité ?
Tarja. Oui, ce fut l'une des motivations de mon départ vers l'Argentine. Buenos-Aires est une grande ville dans laquelle je vis actuellement. Et là-bas, je suis totalement inconnue. Je peux donc dessiner mon espace ainsi que mon intimité tel que je le désire.
MI. La transition de la Finlande à l'Argentine fut elle simple ? Est-ce qu'il y a beaucoup de disparité entre les deux cultures ?
Tarja. Des différences de cultures, oui bien sûr mais aussi beaucoup de similitudes. La mélancolie en Argentine est pratiquement identique à la mélancolie qui existe en Finlande. Dans ma patrie, si tu prends le métro, personne ne parle, c'est très calme alors que si tu compares avec un pays d'Amérique du Sud comme le Brésil, tout le monde dans le métro est expressif, ils font des : "Haahhahhah" (Elle mime une conversation) ou encore en Italie où c'est similaire, les gens sont bruyants et sont là : "Blablablabla". Par contre, les argentins eux, sont aussi très silencieux. Mais ils sont beaucoup plus ouverts d'esprit, c'est une culture tournée vers l'extérieur et plus curieuse que la culture finnoise, comme tu vois, il y a de nombreuses ressemblances. Ils aiment la mélancolie, ils aiment les mélodies tristes tout comme en Finlande.
MI. Est-ce que tu penses que le fait de résider en Argentine influence ton écriture ou ta façon de penser ?
Tarja. Je le crois, oui. C'est une part de moi et de ma vie. Je me sens sûre de moi là-bas et m'y sens bien. Je me suis trouvé une nouvelle maison. Bien sûr que cela m'a affecté, moi et mon cœur et peut-être que cela représente les nouvelles couleurs que j'insuffle dans Colors In The Dark.
MI. En parlant de cet album tu as de nouveau collaboré avec ton ami Tim Palmer, tu ne voulais pas changer une équipe qui gagne ?
Tarja. Oui, il a une nouvelle fois collaboré avec nous mais cette fois-ci uniquement pour mixer l'album à la fin du processus. Tim n'était pas mon choix de prédilection. J'ai une dream team avec mes musiciens. C'est une équipe avec laquelle je travaille depuis fort longtemps déjà et toute la conception et production qui en découle a été tellement simple pour moi à superviser car on se connait très bien. Lorsqu'on s'est assis avec les guitaristes Alex Scholpp ou Julian Barrett pour travailler sur les arrangements guitares, c'était d'une simplicité inouïe car on se connait par cœur. Ils savent ce que j'aime et depuis le temps aussi surement ce que j'abhorre. Ce fut une situation similaire avec tout le monde. Même avec Tim, quand on est arrivé à la partie mixage, il a travaillé avec moi auparavant et il connait donc ma musique et mon monde. Ce fut simple, cool et plein de confiance et surtout naturel.
MI. L'année dernière, tu es devenue mère, je suppose que ça a bouleversé ta vie ?
Tarja. Devenir mère, oui, d'accord. Je n'ai jamais envisagé de tenir ça secret, je veux dire, ce n'en était pas un. Mais, vu que personne ne le soupçonnait, à part peut-être quelques fans, qui devaient avoir une petite intuition par rapport à ça car j'ai fait une tournée durant les cinq premiers mois de ma grossesse, avec mon groupe et je me souviens de certains fans que j'avais embrassé et qui étaient venus me voir directement pour me dire : "T'es enceinte !!" Et moi : "Quoiiii, Nooooon, j'ai juste mangé trop de pizzas !" [Rires] ... J'ai préféré utiliser le ton de l'humour concernant ce sujet du genre : "non, quoi ?". Puis la production de l'album a débuté durant le dernier mois de ma grossesse, pour cette raison Mike Terrana et Alex Scholpp sont venus à Buenos-Aires pour l'enregistrement de notre nouveau disque, cela s'est passé de façon très naturelle. Toute cette situation de devoir donner naissance à un enfant en ce monde est assez unique pour moi. Je ne me suis jamais cachée nulle part mais il y eu un nuage protecteur au-dessus de ma vie. J'ai eu l'opportunité d'avoir mon intimité que j'ai pu partager avec mon enfant et ce fut merveilleux. Par la suite, à la fin de l'année, quand j'ai participé à ma première tournée en Finlande et que je voyageais pour la première fois avec mon bébé, je me devais de faire savoir aux gens que ... j'arrivais avec un paquet ! [Rires] Les médias finnois ont dit : "Quoi ? Tarja à un enfant ?" "A-t-elle adopté cet enfant ?" [Rires] Ce fut et c'est merveilleux d'être une mère et de voir grandir ma fille, de s'apercevoir qu'elle est aussi voyageuse que ses parents, c'est un bonheur de tous les jours. Bien sûr que ça a un effet sur ma vie mais Colors In The Dark était déjà terminé à sa naissance et nous parachevions la production lors de sa venue au monde. Elle n'a donc pas eu beaucoup d'influences sur la conception de l'album. Mais j'ai dû l'enregistrer pour l'une des chansons : "Lucid Dreamer", je devais le faire car elle a eu un de ces petits moment de fofolle alors je me suis sentie obligé de le faire.
MI. "Lucid Dreamer" est une chanson incroyable avec un long break, peux-tu me dire quelle est l'histoire de cette chanson ?
Tarja. J'aimerais être une rêveuse lucide ("Lucid dreamer"), dans le sens où je serais en mesure de contrôler mes rêves, se serait dingue car il existe des personnes avec la capacité de le faire et j'en ai d'ailleurs parlé avec des gens qui ont la faculté de contrôler leurs rêves. C'est fascinant ! Ca a donc été une source d'inspiration pour moi et j'ai voulu casser la chanson en son milieu comme pour apporter une séquence de rêve ou de cauchemar en jouant avec l'orchestre, avec les éléments en cristal que j'ai fait rajouter et tu peux entendre par moment. C'est d'ailleurs un artiste français, Thomas Bloch (RADIOHEAD, TOM WAITS, MARIANNE FAITHFUL), qui joue de tous ces instruments en cristal. Il joue de l'harmonica en verre (Glassharmonica) ou d'autres instruments aussi terrifiants comme des paniers en cristal (Crystal Bachet). C'est un artiste impressionnant qui a une renommée internationale et qui a travaillé avec de nombreux grands chefs d'orchestre. Et j'avais ma fille pour hurler un peu et créer ce cauchemar qui s'impose dans ce genre de situation. J'adore ça et cela m'a fait prendre conscience que j'aimerais aussi énormément composer la bande originale d'un film un jour, je pense que cela pourrait s'avérer facile pour moi de voir une image et d'écrire une musique en fonction de ce qui défile à l'écran.
MI. En ce qui concerne ton nouveau single : "Victim of Ritual" peux-tu me dire qui sont ces victimes ?
Tarja. Je pense qu'il existe beaucoup de victimes dans le monde. Une majorité de personnes vivent en suivant des petits rituels, cela peut être des rites dont tu n'as pas même conscience de répéter et qui sont inscrits dans ta vie de tous les jours. Ils te nuisent peut-être déjà sans que tu t'en rendes compte. C'est ce qui a été l'inspiration de l'histoire autour de "Victim of Ritual". Mais encore une fois, c'est une chanson positive en fin de compte car elle a tout en commun avec moi, je veux dire musicalement parlant et tu peux entendre qu'il y a une lourde influence classique comme "Le Boléro de Ravel" qui est très présent sur ce morceau mais il y a aussi le poids des guitares et leur agressivité quand elles arrivent au cœur de la chanson. Il y a même des notes électroniques à la fin du morceau et j'aime cette sensation de cassure que tu peux créer tout au long d'une chanson. Et si tout cela parvient à me surprendre cela surprendra également mes fans, je n'en doute pas.
MI. Merci. Pour terminer qu'aimerais-tu dire d'important avant que l'on se sépare ?
Tarja. L'an prochain, s'il vous plait, s'il vous plait, s'il vous plait (trois fois dans le texte), soyez patients à mon égard, vous, personnes magnifiques ici en France. L'an prochain, je ferai une tournée dans votre beau pays et d'ailleurs nous travaillons très dur à la préparation de nombreuses dates à travers l'hexagone, plus que jamais dans ma carrière, je veux venir en France. Alors, je tiens à dire que je vous aime, vous tous mes fans français et je vous remercie pour toutes ces années pendant lesquelles vous m'avez soutenue.
Ajouté : Mardi 15 Octobre 2013 Intervieweur : The Veteran Outlaw Lien en relation: Tarja Turunen Website Hits: 20070
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