NINE SKIES (FRA) - Dark Void (2013)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 2013
Pays : France
Genre : Metal Pop Atmosphérique
Type : EP
Playtime : 3 Titres - 13 Mins
Il faut que je vous parle du Petit Chaperon Rouge en pays niçois. En dehors d’aller porter régulièrement des petits pots de confiture à mère-grand, dans l’arrière-pays d’Ugolin, la petite Anne-Claire prenait des cours d’alto, et de solfège au Conservatoire. Après le rituel des maladies infantiles, elle a attrapé des virus médicalement diagnostiqués LED ZEP, PINK FLOYD. La contamination venait de son grand frère tombé dans un bouillon de culture underground. Les années passant, et la peur du loup surmontée, on approchait du septième ciel, en l’occurrence de NINE SKIES, pour donner vie, et mettre en musique les compositions de la studieuse, et non moins prolifique Anne-Claire.
Eric, en comparse idéal, fort de son expérience au sein de RDSK, qui a splitté suite à l’affaire du Sofitel de New-York, et de son implication actuelle dans le combo Metal MILDGARDR, apporte les ingrédients chant, guitare, batterie, arrangements sur les partitions, et écriture proposées par Anne-Claire.
A l’image politico-socialo-économique de notre période, les textes véhiculent beaucoup de mélancolies, et de rage réfrénée sur les ressorts actuels de notre société. Des compositions plus intimistes ont également leur place, des drames et des combats personnels avec des addictions de diverses natures. Le constat est tel, que l’espoir ne pointe pas encore son nez à travers les compositions d’Anne-Claire, ce qui explique en partie le côté sombre de la jaquette du digipack proposé aujourd’hui par NINE SKIES, mais l’espoir est au bout de l’échelle, le bonheur se conçoit dans l’élévation des aspirations de chacun, et une dématérialisation des valeurs de référence, ça m’arrange aussi de dire cela car à plus de cinquante ans, je n’ai toujours pas de rollex au poignet.
L’EP transmis me conforte dans l’idée d’aborder un nouveau combo par un support physique qui, à travers son art-work, ses photos, illustrations, donnent une première impression sur le professionnalisme ou l’amateurisme du groupe. Là, le travail est soigné, le format digipack valorise l’offrande musicale de NINE SKIES, j’use à volonté le terme d’offrande car il est cohérent, et en phase avec le côté mythologique des projets parallèles d’Eric, le dieu Odin, par exemple, étant omniprésent chez MILDGARDR.
Notre duo ne se livre pas seul à l’exercice, car nous trouvons dans les crédits, la présence d’Aliénor, chanteuse de MILDGARDR, qui place sa voix dans le morceau « Last Winter », et P. Sovieri pour les parties de basse. Les notes du sax de Laurent Benhamou viendront apaiser le mal-être et douleurs enfantés par le titre « She’s Gone ».
Tourne la galette….avec le titre « Dark Void » on découvre la musique éthérée de NINE SKIES qui contraste avec la noirceur du texte, constat sociétal désespéré. Le texte et la musique s’opposent, se disputent la place, comme un couple au lit qui veut tirer la couverture à soi. Le son est bon, et chaque ligne d’instrument à sa place, pas de cannibalisme à l’horizon dans la production et le mixage.
« Last Winter » se dévoile sous un aspect plus gothique, la polyphonie d’Aliénor et d’Eric donne de la profondeur au chant. On note avec ce titre, et au travers de cet EP, la volonté de NINE SKIES de présenter un éventail de leur possibilité musicale avec une orientation qui reste à confirmer.
Anne-Claire confesse une influence de groupes comme OPETH, PORCUPINE TREE, y trouvant une inspiration musicale et d’atmosphère, on lui donne l’absolution sans autre contrition.
« She’s Gone », le titre qui suit, est du domaine de l’intime souligné par la complainte du saxo, encore une facette de NINE SKIES, une musicalité plaintive, atmosphérique.
Les dernières notes se dissipent dans le crépuscule du soir, logo que l’on peut lire sur la pochette. On est certes éloigné des groupes habituellement chroniqués dans Metal-Impact, mais je vous préviens, on se retrouve aussi désoeuvré qu’après l’écoute d’un Doom bien plombé, car NINE SKIES vous entraîne dans une ambiance dépressive, noire, comme rendu comateux par une overdose de valium. Nous souhaitons à NINE SKIES de trouver la lumière avec de l’inspiration et des compositions imprégnées d’un peu plus d’espoirs, d’optimisme afin de ne pas les suspecter d’être une entreprise de démoralisation. On leur donne rendez-vous, demain, à « l’aurore du matin », car avec cet EP, le duo a su nous montrer son savoir-faire, tout en apposant sa propre signature.
Ajouté : Dimanche 15 Septembre 2013 Chroniqueur : Le Patriarche Score : Lien en relation: Nine Skies Website Hits: 8158
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