AIRBOURNE (au) - Black Dog Barking (2013)
Label : Roadrunner Records
Sortie du Scud : 21 mai 2013
Pays : Australie
Genre : Hard Rock
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 47 Mins
On ne cherche pas toujours à être surpris dans la vie. On peut aussi se contenter de valeurs sures, de repères qui stabilisent, et les choses les plus simples deviennent alors les plus agréables.
Tenez, quand vous étiez adolescent. Je suis sur que les fêtes auxquelles vous participiez étaient toutes bâties sur le même moule. Des potes, de l'alcool à gogo, de la musique à fond, et un seul leitmotiv. Picoler, foutre le bordel, et se mettre la tête à l'envers...
Ne mentez pas, j'y ai participé aussi, et j'ai aimé ça ! Après tout, quoi d'autre ? Il faut savoir décompresser, et ce genre de manifestation festive fait office de soupape de sécurité pour oublier les tracas du quotidien.
Et dans la musique, le schéma est le même. On a de temps à autre envie d'innovation, de découvrir de nouveaux artistes, de nouveaux courants, pour apprendre, ingurgiter, susciter des émotions nouvelles. Une envie d'inédit...
Mais quoiqu'il arrive, on retournera toujours dans le giron de son groupe préféré, parce qu'il est le préféré justement, et qu'on s'y sent bien. Et certains groupes font en quelque sorte office de "fête privée", dans laquelle l'ambiance est toujours bonne, les amis contents de vous voir, et la musique parfaite.
Certains groupes ont bâti une carrière entière sur l'honnêteté de leur musique, sa franchise. Ils n'ont quasiment jamais étonné qui que ce soit, mais ils ont fédéré à leur cause une horde de fans prêts à les suivre n'importe où. Parce que ces derniers savent pertinemment qu'ils ne seront jamais déçus, que leur foi ne sera jamais trahie.
Les exemples ne manquent pas dans le petit landernau du Hard Rock. D'AEROSMITH à MÖTORHEAD en passant par SLAYER, SAXON et tant d'autres, nombreux sont les musiciens ayant choisi un style, s'y étant cantonnés, par goût, par prudence ou pour tout autre raison.
Et le cas le plus typique, le plus emblématique, restant les australiens d'AC/DC. Pas de surprise, pas d'expérimentation hasardeuse, des riffs, du plombé, du binaire, qui donne envie de secouer sa tignasse et de s'avaler une bonne pinte. Mais il fallait bien une relève à cette tradition. Un genre de fils digne de la réputation, qui pérennise l'héritage tout en le dynamisant. C'est pour ça qu'AIRBOURNE est né. Et dès que le bambin vit le jour, il s'attela à sa tâche.
En nous mettant un gros coup de pied dans les couilles. Ah ben oui, fallait pas le faire chier non plus avec ce biberon de lait... De la merde ! Envoie la binouze !!!
Allez assez de prose soutenue, back to guts !!! Parce que vous savez quoi ? Ce soir c'est la fête bordel !!! Nos potes sont de retour, trois ans après leur dernière fiesta qui nous avait laissés avec une bonne gueule de bois, et le moins que l'on puisse dire, c'est que s'ils ont pris le temps de la préparer, ça n'est pas pour rien ! Alors à vos verres bande de pochtrons, ça va valser sec.
Rien de nouveau sous le soleil bien sur, mais qu'est ce qu'on s'en tape ! Parce que Black Dog Barking, sous son artwork impeccable et son appellation idoine, est une sacrée rasade de tord boyaux dans la plus grande tradition australienne. Alors oui, des hymnes, des hymnes, encore des hymnes, des riffs touffus, la voix passée au papier de verre de Joel, la rythmique baston de Justin et Ryan, et du Rock N'Roll jusqu'à l'overdose.
Vous iriez vous en plaindre ? Pas moi, moi je m'éclate et j'emmerde les pisse-froid. AIRBOURNE, c'est mon exutoire, parce que c'est MON groupe, parce que je les ai découverts dès le début, et parce que je suis trop jeune pour avoir suivi AC/DC. Parce que quand j'écoute leurs albums, je me défonce, je ne réfléchis à rien, je me vide la tête, et ça me donne la pêche pour affronter la routine.
Et là encore, Joel et sa bande nous en donnent pour notre argent. Mais en plus, ils l'ont joué fine. Parce que loin de se contenter du sempiternel "plus fort, plus rapide, plus entêtant", ils ont travaillé leur truc au point de le rendre quasiment imperfectible.
La boisson est rude certes, mais plus diluée, moins râpeuse, mais plus addictive, et donc plus dangereuse. Loin de la linéarité qui pouvait être reprochée à leurs opus précédents, Black Dog Barking est plus aéré, plus modulé, et son effet n'en est donc que plus fort. Et si tout démarre sur un vieux titre retravaillé ("Ready To Rock", déjà présent sur leur album de 2004 sorti uniquement en Australie) qui vous emporte dans un tourbillon de Rock enivrant, c'est plus une marque de fabrique qu'un véritable aveu.
Produit par Brian Howes et enregistré fin 2012, Black Dog Barking se pose en bilan honnête de tournées incessantes pour la promotion de No Guts, No Glory, et fait suite à une courte pause que le quatuor s'est autorisé pour recharger ses batteries. Et ils en avaient besoin les bougres, vous le savez si vous les avez déjà vus en live.
Et sur album, le tarif est le même. De la folie, de la sueur, de l'envie et des petites histoires simples auxquelles on adhère sans se forcer !
Inutile de détailler ce nouvel effort, parce que vous savez déjà ce qu'il contient. Notons tout de même une emphase mise sur les mid tempo au détriment des burners qui ont fait la réputation du gang, mais désolé, "No One Fits Me (Better Than You)", "Animalize" plus AC/DC que le short d'Angus, "Back In The Game", au parfum plus KIX que nature, ou "Cradle To The Grave" valent bien tous les pétards mammouth déjà balancés par le groupe. Plus de nuance dans l'interprétation, des mélodies un poil plus travaillés, mais sans toutefois renoncer à ces refrains à l'emporte pièce, ni à ces chœurs vaillants et conquérants.
Avec en avant-garde un single impeccable ("Live It Up", sa longue intro menaçante et son up tempo diabolique), deux trois shots alignés pour être consommés cul sec ("Firepower", "Hungry" et ses premières secondes hispanisantes hilarantes, et bien sur la confession "Ready To Rock"), et son final éponyme qui vous finit la gorge et vous laisse en flamme, AIRBOURNE n'a une fois de plus pas manqué son coup, et honore ses hôtes de la manière la plus simple et la plus sincère qui soit.
Bon voilà, vous êtes invité. Ne faites pas la fine gueule, Joel et les autres détestent ça... Vous n'aimez pas ? Vous n'êtes pas à l'aise ? Trop "populaire" pour vous, du vu, revu, et rebattu ?
Casse toi connard, laisse nous entre amis, nous on se marre. Et on te pisse à la raie.
Rock N'Rooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooll !!
Ajouté : Lundi 23 Septembre 2013 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Airbourne Website Hits: 8416
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