BLACK HATE... J'ai connu ce groupe grâce au split réalisé avec HAPPY DAYS (Children Of Failure en 2009) et déjà à l'époque, j'avais trouvé cette formation vraiment moyenne. Je me suis donc renseigné pour constater que j'étais très loin d'être le seul à penser ça des Mexicains. Ici, je m'attaquerais à la première démo du groupe, une démo éponyme. Avant toutes choses, je me dois de rappeler que le principe d'une première production pour un groupe est souvent de donner une bonne image de leur musique, afin d'acquérir quelques partisans à leur cause. Et ça, je crois que BLACK HATE ne l'avait pas compris.

Mais d'abord, BLACK HATE, c'est quoi, c'est qui ? C'était un one-man band qui avait tout pour correspondre au parfait stéréotype du projet de Black Metal cliché : one-man band (pour rester misanthropique, bien entendu), un mixage HORRIBLE (et je pèse mes mots), et évidemment, du corpse-paint, des spikes et tout le tralala. Alors, "l'artiste" qui accomplit ces méfaits au travers de BLACK HATE se surnomme "B.G.", alias Chris (ce qui est tout de suite moins "true"). A première vues, le Mexique n'est pas un pays très producteur en matière de Black / DSBM. Et pourtant, je ne conseillerai jamais assez DEORC, qui a défaut de BLACK HATE, sait faire de la musique !

Le principal défaut de cet album (je dis principal défaut, mais il n'y a quasiment que ça, simplement que celui-ci est le plus gros et le plus horrible) est le mixage. Mais quelle idée est venue au mec qui a fait ce disque ? A quel moment s'est-il dit "je vais enregistrer tous les instruments et toutes les voix à l'aide d'un seul micro, que je vais placer sous ce rocher-là, à 500 mètres" ? En fait, en y réfléchissant bien, il y'a énormément de défauts sur cette démo. Quelques uns au hasard : les "cris" qui ressemblent à une sirène de pompier, l'instru répétitive sans aucun intérêt, les différentes techniques de chants, non maitrisées par le chanteur, l'enchainement de tempos totalement incohérents en moins d'une seconde, la superposition de voix qui ne vont pas ensemble. Sérieusement, même Varg Vikernes, lors de l'enregistrement de ses premières démos avec BURZUM avait un meilleur son, alors qu'il enregistrait le tout à l'aide d'un dictaphone à cassette. Et encore, si ça s'arrêtait là ! Fans de DARKTHRONE, passez votre chemin ! Black Hate contient bel et bien une reprise du si célèbre morceau "Transylvanian Hunger" ... Et oui ! Non seulement ils font une musique quasiment inaudible (et dans le milieu du Black Metal, arriver à dire qu'une musique est insupportable, faut faire fort), et en plus ils massacrent de grands classiques (dans d'autres productions, le groupe fera également une reprise de LIFELOVER, ainsi qu'une de SILENCER...). Bref, de cris de singe en cris ressemblant vaguement à un chat qu'on égorgerait, "B.G." veut apparemment nous faire passer sa haine qu'il contient en lui. Pour ça, c'est réussi. Après avoir fini l'écoute de Black Hate, je n'ai plus envie de rien à part taper un mur tellement cet opus est inqualifiable. J'ai quand même eu une lueur d'espoir lors du dernier titre de ce CD, "Under Depression", dans lequel nous entendons un homme agoniser sur des accords qui me rappellent personnellement "Abigail", du groupe HAPPY DAYS. Mais évidemment, cette fausse joie ne peut durer, et après 5 minutes de morceau, la composition repart sur un "truc" inaudible comme on nous en a servi tout au long de cette galette.

Bref, j'ai beau chercher un quelconque point positif sur ce skeud, je n'en trouve pas. BLACK HATE est donc un groupe que je ne recommande absolument pas, sauf si vous voulez explorer les bas-fonds médiocres du Black Metal. Aucune recherche, des accords balancés hasardeusement sur le papier, une batterie qui tape n'importe comment, une basse inexistante, et une voix...Désastreuse. Ce n'est pas un bon départ pour ce one-man band mexicain, et malheureusement, la suite ne sera pas meilleure.