FIVE FINGER DEATH PUNCH, rien que le nom m'amuse !
Lorsque j'ai vu cet album arriver sur mon bureau je me suis juste demandé pourquoi j'avais dit oui. Tout ce que je peux détester dans la music business est réuni dans ce condensé de calibrage commercial américain.
En premier lieu le look. Un batteur qui depuis quelques mois fait tout pour ressembler Jacoby Shaddix de PAPA ROACH, et le copyright est plutôt réussi. Un bassiste à la barbe improbable tout droit sortie de Pirates des Caraïbes par l'intermédiaire du personnage de Davy Jones, mais sans trucage. Tatouages en avant pour tout le monde, Dreadlocks, mini crête, chapeau de tombeur et Dress Code à la Djeuns qui doit faire mourir d'envie tous les ados en manque d'identité.
Une production léchée signée Kevin Churko (OZZY OSBOURNE et CELINE DION entre autres...), qui ne laisse aucune place à la surprise. La batterie est tout simplement insupportable tant elle est retravaillée, il n'existe plus rien d'humain dans les coups qu'auraient pu (du) donner Jeremy Spencer. Reprogrammation, quantisation et que des trucs en "ion" permettant de robotiser au maximum la peut-être performance du cogneur. Voix méga compressée qui laisse un côté Crooner à chaque intervention en clair d'Ivan Moody.
Guitares accordées en Drop qui laissent place à des riffs tous plus entendus les uns que les autres et permettant la simplification à outrance du message musical.
Rien, mais absolument rien ne peut me plaire dans cet album et ce ne sont pas les invités surprises qui pourraient me faire changer d'avis. Tout est encore fait là pour donner une légitimité stylistique avec la présence de Rob Halford en ouverture ou encore celle de Max Cavalera pour montrer qu'on est des supers méchants violents à souhait. Pour les macho je t'envoie un coup de Maria Brink à la poitrine proéminente, pour les casquettés surfeurs d'argent un petit flow de TECH N9NE et pour le côté Core Legend une faciale de Jamey Jasta. Tout suinte la calculette à Dollars, pouah ça puire !
Mais voilà la musique reste de l'art, et l'art c'est très subjectif !
Si une telle recette théorique fonctionnait cela se saurait et tout le monde l'appliquerait.
Oui FIVE FINGER DEATH PUNCH dégage une odeur nauséabonde de paramétrage à billets, mais sa musique est tout simplement jouissive. On retrouve du Heavy à la grosse sauce Américaine "Lift Me Up", du Metalcore à t'arracher la nuque "Burn MF", du RAP métissé Metal "You" et "Mama Said Knock You Out" avec des cavalcades verbales de haute volée, des B.O. pour Blockbuster avec "M.I.N.E (End This Way)" que n'aurait pas renié Iron Man ou encore "Wrong Side Of Heaven" que l'on aurait pu retrouvé sur n'importe quel épisode de la saga Batman ou Twilight.
Une fois passée cette sensation, on se laisse porter par ces compositions, on se laisse surprendre par une petite ritournelle sifflée seule lors de ta douche journalière en espérant que personne ne t'entende, on se laisse imaginer être dans la fosse en train d'hurler en cœur les refrains dune efficacité atemporel je cite :
"Burn Mother Fucker burn, in Hell Mother Fucker Burn !"
"I stand alone, I'm no Hero, and I'm not made of Stone"
"But I know that I.M. SIN, I.M. SIN, I.M. SIN, I.M. SIN !"
Et je t'en passe et des meilleures.
Alors cela va peut être te paraître étrange voir décalé, mais le seul comparatif qui me vient à l'esprit est MÖTLEY CRÜE période Girls, Girls, Girls. Non pas pour la musique, mais pour absolument tout le reste, l'image, le style, la provocation, l'irrévérence, la production et les shows.
Car une chose tu ne dois jamais oublier petit Padawan, le plus grand talent de FIVE FINGER DEATH PUNCH est probablement sa manière de composer, mais il ne serait rien sans Ivan Moody. La véritable force de ce combo et ce chanteur exceptionnel d'intensité, d'émotion, de créativité, de générosité et de variabilité.
Et tout ce que j'ai pu dire avant peut être jeter en pâture aux chroniqueurs du monde entier, cet album est la meilleure grosse production américaine depuis SIXX A.M. et une tournée commune serait des plus destructrices.
Ca fait du bien de se laisser surprendre, n'est-ce pas Mesdemoiselles ?