Après l’EP «Queen of the reich » puis les excellents albums « The warning » et « Rage for order », le groupe Queensrÿche, influencé autant par Iron Maiden que par Pink Floyd, sort en 1988 l’album « Operation Mindcrime », album novateur et premier opéra Metal.

Quand cet album sort, il s’agit d’une véritable révolution (c’est le cas de le dire !) dans le monde du Metal. En effet, avec ce concept album très ambitieux, Queensrÿche se démarque de s autres groupes en abordant des thèmes très graves et sérieux tels que la manipulation (« Operation Mindcrime »), la drogue (« The needle lies »), la religion (« Spreading the disease »), la révolution (« Revolution calling », « Speak ») ou encore l’amour (« Breaking the silence », « I don’t believe in love »). Cet album raconte l’histoire d’un jeune junkie, Nikki, manipulé par un docteur machiavélique à la tête d’une organisation révolutionnaire, qui lui fournit de la drogue et lui ordonne d’assassiner des leaders politiques. Les paroles ont donc une grande importance et sont particulièrement réussies et poignantes. La musique est sophistiquée, technique, variée mais surtout très mélodique et accrocheuse, notamment sur les refrains, et l’auditeur n’a aucun mal à se plonger dans la psychologie torturée du personnage principal. Le chant de Geoff Tate est magistral d’un bout à l’autre et c’est un pur bonheur de le voir chanter ces titres en live, tant son interprétation est passionée et théâtrale. De l’ouverture énigmatique « I remember now » ; en passant par les tubes «Revolution calling » et « Operation mindcrime » ; le fabuleux « Suite sister Mary » ; le speed « The needle lies » ; les émouvants « Breaking the silence » et « I don’t believe in love » ; le très bel instrumental « Waiting for 22 » jusqu’à l’apothéose « Eyes of a stranger », l’album est une succession de titres inoubliables et pas une seule chanson faible ne vient interrompre ce festival.

« Operation Mindcrime » est vraiment une pierre angulaire du Heavy Metal qui a inspiré de nombreux groupes, et c’est personnellement mon album préféré, je ne m’en lasserai jamais, l’histoire prend aux tripes et fait naître une multitude de questions, car les nombreux problèmes qu’ils évoquent sont toujours d’actualité. Et c’est peu de dire que j’ai été comblée pendant le concert du 29 juin 2004 à l’Elysée-Montmartre, lorsque le groupe a joué l’album dans sa quasi-intégralité ! Donc si vous aimez le Metal mélodique et fort en émotions, vous savez ce qu’il vous reste à faire. Et j’attends avec impatience le deuxième volet de ce chef d’œuvre, annoncé pour 2005, en espérant qu’il sera la hauteur du premier (mais ce sera très difficile de faire aussi bien !).