SPANKING HOUR (it) - Divination (2013)
Label : Buil2kill Records
Sortie du Scud : 10 juin 2013
Pays : France
Genre : Southern Thrash Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 62 Mins
Moi je suis pour une bonne fessée. Les Catherine Dolto en puissance s'offusqueront surement de cette apologie de la fessée, il n'empêche qu'au sens propre (mais alors plutôt au lit) comme au sens figuré, ce châtiment corporel n'est pas toujours déplaisant. SPANKING HOUR (référence à FREAK KITCHEN ?) arrive d'Italie avec ses gros sabots indélicats, comme une mise en garde sur le sort qui nous attend. Des fesses endolories ? Et pourquoi pas GAPING HOUR ? Je vous le dis, ces mecs ont intérêt à assurer. Ceci étant, je ne me fais pas trop de soucis. Seth Siro Anton n'est pas du genre à signer des artworks pour n'importe quel groupe de bouseux (quoique, jurisprudence DAGOBA). Son style marbré et grandiloquent fait immédiatement effet, même s'il peut se révéler bizarre comme ornement d'un groupe de Southern Thrash Metal. C'est surement pour mieux surprendre, trois ans après un Revo(so)lution noyé dans la masse. La recette demeure inchangée. Un Bourbon, un PANTERA et ça repart. SPANKING HOUR a donc cette ambition d'être le nouveau-venu qui saura embêter la hiérarchie et ils sont plutôt nombreux à vouloir être gênants en ce moment.
Honnêtement, ça aurait pu être pire. SPANKING HOUR a de la bouteille, du professionnalisme, un son puissant et chaleureux qui ne cadre pas du tout avec un visuel austère et un brin morbide. Divination n'est pas homogène mais après tout, qui s'en soucie ? La bête se déchainera après 90 secondes de flottement, symbole d'une introduction à la sicilienne, la Camorra en moins. Et dès lors, il faudra du courage pour leur demander de la boucler. Parti sur un "Echoes Of Violence" viril et intransigeant, SPANKING HOUR débite, débite et débite encore, au point de s'épancher en long, en large et en travers dans des détails qui deviennent approximatifs. Franco, de sa voix suave et écorchée, tape en plein dans le registre sudiste, ne cessant d'évoquer un mix entre un Phil Anselmo fulminant et un Corey Taylor sous théine ("Symptoms"). En dépit de quelques variations sur "Parody", son timbre peine à divertir et enfonce cet album dans une forme de confort et de suffisance un peu dérangeante. Pourtant, il apparaît clairement que les Milanais disposent de ressources étoffées. Entre groove communicatif, passages très Heavy et breaks rythmiques martiaux, SPANKING HOUR ressemble davantage à un rouleau-compresseur pétaradant qu'à une deudeuche en fin de vie. Le problème de Divination, c'est qu'il est vraiment trop consistant, trop riche, trop m'as-tu-vu pour se digérer dans de bonnes conditions. Chaque morceau, excepté l'introduction, oscille entre 6 et 10 minutes de jeu, ce qui est absolument énorme pour un style musical qui autorise très peu d'ouvertures. Sans parler du fait qu'avec PANTERA, DOWN ou encore CROWBAR, on sait déjà à quoi s'en tenir. Définitivement, si cet opus dispose d'une dynamique convaincante, d'une production parfaite, d'un final grandiose ("The End" et de solos de qualité (celui de "Symmetries" est à tomber par terre !), on en restera là devant tant de données à assimiler, regroupées dans des paniers garnis dont on oublie le début avant d'en avoir écouté la fin.
Indiscutablement, il y a eu fessée. Pas celle qu'on attendait. Pour peu qu'on soit sensible au gros Thrash sudiste bien gras et hermétique, on pourra se prendre effectivement une baffe. SPANKING HOUR sait où il va et pourquoi il fait ça. C'est indiscutable. Quant à la perception qu'on aura de leur musique, c'est bateau à dire, mais ça dépendra vraiment des goûts de chacun. Sur la forme, on sera en tout cas unanimes pour dire que c'est bien foutu.
Ajouté : Samedi 08 Mars 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Spanking Hour Website Hits: 5864
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