VULCANO (br) - The Man The Key The Beast (2013)
Label : Renegados Records
Sortie du Scud : 18 avril 2013
Pays : Brésil
Genre : Blackened Thrash Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 34 Mins
J'aurais juré que dans la semaine suivant ma chronique de Drowning In Blood, au moins deux des cinq membres de VULCANO allaient mourir de vieillesse. Qu'elle n'est pas ma surprise, pratiquement deux ans plus tard, de retrouver les Brésiliens en parfait état de marche, sans déambulateur ni assistance respiratoire portative ! Ces légendes dans l'autre pays des shemales sont visiblement increvables, même si les deux membres "non-historiques" du groupe qui ont participé à cette résurrection (à savoir le guitariste Fernando Nonath et le bassiste Carlos Diaz) manquent à l'appel pour ce huitième album studio intitulé The Man The Key The Beast (et les virgules, c'est pour les chiens ?). Une étrangeté qui matérialise également quelques problèmes de communication au sein du combo, en dépit d'une réelle sympathie (cf. l'interview avec Zhema de novembre 2011). VULCANO, c'est le folklore métallique brésilien, le mythe le moins glamour des plages de Copacabana, le Dieu-le-Père d'une scène qui ressemble à un banc de poisson en perpétuel mouvement.
Et si le public brésilien voue un véritable culte à ce groupe en particulier, c'est parce qu'il a été le premier à pratiquer le Metal extrême en Amérique du Sud, au tout début des années 1980. Un pionnier, un visionnaire, les superlatifs manquent forcément pour décrire une entité aussi influente. Pourtant, au-delà de sa légendaire authenticité musicale, VULCANO a toujours été une formation limitée, qui s'est rarement contentée de faire plus que ce qu'elle sait faire de mieux, à savoir un Blackened Thrash Metal, typique de la production Metal auriverde. Dans la droite lignée de Drowning In Blood, bien qu'un peu plus franc du collier, The Man The Key The Beast déroule sans forcément marquer les esprits. Bien sûr, l'expérience de ces messieurs est détectable, presque palpable et la facilité dans l'écriture est évidente. VULCANO n'a pas une recette très originale pour cuisiner son Thrash (un peu comme on recense de recettes différentes de tiramisu en Italie), cependant, à la dégustation, c'est plutôt gourmand. De mémoire, j'irais même jusqu'à dire que ce nouvel album est bien plus dynamique, puissant et courageux que son prédécesseur, ce qui, sur la forme, est une excellente nouvelle pour ceux qui pensaient (comme moi) que Zhema allait s'effriter tel un lépreux lors son prochain concert. Au contraire, le charismatique guitariste continue son travail de sape, épuise sa riffothèque et en distille la substantifique moelle pour un résultat qui frôle à quelques reprises un vieux SODOM. Dans l'implication, dans la composition, VULCANO montre comme souvent son côté vieux con, avec cependant une petite touche horrifique sur le final du titre éponyme. Une innovation qui, semble t-il, aura été mal vécue par l'ensemble du groupe, lequel revient immédiatement sur "Dead Water" et "The Wizard" à des structures plus intégristes. Quelques solos typiquement Heavy émaillent les dernières minutes du disque, avec notamment une "Compulsive Gambler" gonflée à bloc, mais c'est sans générer davantage d'impact que s'achèvera The Man The Key The Beast.
Le Jean-Pierre Coffe du Thrash brésilien signe avec ce huitième full-lenght un retour épicurien qui prend parfois la forme d'un acharnement thérapeutique. Ceux qui connaissent VULCANO savent de quoi ils sont capables et ce dont ils sont capables suffira amplement au bonheur du métalleux old-school et de sa veste en jean patchée, mais pas forcément au mien. Ceci étant, pour l'ensemble de leur œuvre, de leur aura et pour cet album un poil supérieur au précédent, on sera unanimes pour leur accorder un total respect.
Ajouté : Mardi 11 Mars 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Vulcano Website Hits: 6320
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