KING KARMA (ca) - Mama's Pride (2008)
p>Label : Mausoleum Records
Sortie du Scud : 23 mai 2008
Pays : Canada
Genre : Hard Rock
Type : Album
Playtime : 14 Titres - 58 Mins
Etre un groupe de Rock à succès (ou presque) et tenir une page Facebook avec 49 j'aime (statistiques officielles au 8 novembre 2013), c'est pas sérieux. C'est pourtant le quotidien des Canadiens de KING KARMA, qui s'épanouissent dans l'ombre des réseaux sociaux. Peut-être sont-ils trop vieux pour ces conneries, mais ils ne sont manifestement pas assez séniles pour décrocher d'avec le Hard Rock. Mama's Pride a désormais cinq ans d'âge et ses géniteurs en ont à vue d'œil dix fois plus. Et aucune nouvelle. Le téléphone sonne dans le vide, la boîte aux lettres déborde de publicités pour des promos sur le sirop d'érable, nul ne sait où diable s'est volatilisé le quatuor. Et à demi-mots, on le regrette. Car plus qu'un second album visant à succéder à l'éponyme de 2005, ce disque est un hommage conséquent au monde du Rock, un héritage venu d'un tout petit groupe qui aurait pu devenir tout grand, si seulement...
Et alors que l'impression de faire la biographie de quelqu'un qui n'a jamais vraiment existé point en moi, l'écoute de Mama's Pride va me donner de bonnes raisons de poursuivre. On va y aller à la cool, parce qu'après tout, on n'est plus à ça près et que c'est surement ce que les Canadiens auraient voulu, à en croire cet opus tranquille et un brin flegmatique, qui fleure bon le soleil sudiste et le Jack. Pourtant, KING KARMA vient de beaucoup plus loin, et se démerde plutôt bien pour créer l'illusion. Leur disque se compose grosso-modo d'une douzaine de morceaux qui naviguent entre Hard Rock furieux, Southern Rock goguenard et Rock bluesy pluriculturel. Leur jeu musclé, plutôt piquant, tranche d'avec la décontraction affichée par certains morceaux comme "Revolution Man" ou "Don't Take The World Out On Me". L'alchimie est d'ailleurs plutôt intéressante dans la mesure où KING KARMA est une formation totalement inconnue au bataillon qui s'est échinée, dans l'anonymat le plus complet, à élaborer une musique plaisante et attractive. Si on avait besoin d'une preuve que Mama's Pride s'est structuré avec le cœur et la passion, on la tient désormais. Pour le reste, pas de grande révolution en vue. Les structures sont volatiles, dignes d'un MOLLY HATCHET, LYNYRD SKYNYRD ou BLUE OYSTER CULT en petite forme. On tape du pied, on pourra peut-être claquer des doigts, mais rarement ce Rock envolé n'engendrera le frisson ultime, digne du feeling le plus old-school qui soit. Et dans la mesure où, je le répète, KING KARMA est vraiment un projet musical sans prétentions, c'est loin d'être dramatique. Le seul vrai bémol concernera le chant de Shaun Williamson, certes d'une grande justesse mais trop tendre et naïf, en décalage sur certains passages vraiment couillus. La longueur du disque pourra aussi être rédhibitoire. On se serait volontiers passé de certains morceaux transparents au profit des deux titres bonus enregistrés avec leur ancien chanteur, dont la vaporeuse et non moins excellente "Lady White" (je vous laisse savourer la surprise).
Est-ce que Mama's Pride est comme une branlette ? Désolé d'être cash mais je dirais que oui. Ça fait du bien, de temps en temps, de tomber sur une rareté, sur des mecs qui ont encore la passion du Rock et qui l'interprètent sagement, sans faire de vagues, pour le bonheur de celui qui aura la chance de croiser leur route. Ils ne seront assurément pas les plus nombreux (49, donc ?) mais ils auront dans les oreilles et peut-être dans le cœur quelque chose que les autres n'ont pas. Impossible de mettre un nom dessus et c'est surement mieux ainsi.
Ajouté : Mercredi 02 Juillet 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: King Karma Website Hits: 10596
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