CYANOTIC (usa) - Worst Case Scenario: Vol. 1 (2014)
Label : Glitch Mode Recordings
Sortie du Scud : 9 septembre 2014
Pays : Etats-Unis
Genre : Metal Indus / EBM
Type : Album
Playtime : Titres - Mins
En ces temps d'affrontement global, qu'il soit ethnique, religieux, politique ou social, il convient de réconcilier un peu tout le monde. Enfin, restons modestes, et contentons nous d'une frange ciblée de la population. Je m'adresse donc aux amateurs de musique électronique, et plus particulièrement aux fans de Metal Indus. Vous êtes nostalgiques de l'EBM des années 80/90 ? Du Manson le plus digital ? De SKINNY PUPPY, de FRONTLINE ASSEMBLY, BILE ? Du Rob ZOMBIE le plus technoïde ?
Alors j'ai quelque chose dans mes oreilles qui devrait tous vous combler et sur lequel vous devriez tous tomber d'accord...
Quoi donc?
Le dernier album des américains de CYANOTIC, Worst Case Scenario: Vol. 1.
Comme l'indique son titre, ce nouvel album est la première partie d'un projet global qui trouvera son achèvement l'année prochaine. Mais en attendant de pouvoir le savourer dans son intégralité, apprécions sa première moitié pour ce qu'elle est, à savoir un excellent album d'Indus à la sauce bien Metal, qui ne crache pas sur des influences EBM du meilleur goût.
Fondé en 2002 à Chicago sous l'impulsion de Sean Payne, CYANOTIC n'a cessé de faire parlé de lui, de façon directe ou indirecte. A l'instar de Rhys Fulber et sa créature, Sean à plus produit et remixé pour les autres qu'alimenté sa propre discographie. Ainsi, on retrouve sa patte sur un nombre impressionnant de réalisations diverses, mais seulement trois véritables albums originaux à son compteur, ainsi qu'une bonne pelletée d'Ep's, singles et collaborations. L'avantage de gérer son propre label, tout comme un paquet d'autres musiciens investis dans la musique électronique...
Mais qu'en est il alors de la musique contenue dans cette petite galette grise ? Comme je l'énonçais plus tôt, tous les ingrédients sont là pour rassasier la faim des amateurs d'électronique bien velue, dans la droite lignée des groupes cités précédemment.
Avec une production parfaitement adaptée au style, puissante, aux basses profondes collées à une boite à rythme cardiaque, des morceaux taillés sur mesure pour un dancefloor de l'enfer, Worst Case Scenario: Vol. 1 fait mouche, et oscille entre beats plombés soulignés par des guitares acérées, et moments plus calmes, presque Trip-Hop parfois.
La filiation avec FRONTLINE ASSEMBLY est plus qu'évidente, et pas seulement sur le monstrueux titre d'ouverture, "Force Resistance Stress Reaction". A tel point que retrouver le nom de Fulber à la production n'aurait rien d'une surprise. Mais si la comparaison s'impose, elle ne dégage en rien la responsabilité de Sean dans l'affaire, tant celui ci arrive à imprimer sa signature à l'ensemble et rendre son travail personnel. Pour les amateurs éclairés, Worst Case Scenario: Vol. 1 n'est qu'une étape de plus dans le processus de maturation que traverse le groupe depuis sa création. Chaque effort est une étape supplémentaire sur le chemin de l'acquisition d'une identité indéniable, et il faut reconnaître que ce dernier album s'approche dangereusement de la perfection, à tel point que l'on peut sans craindre le ranger auprès des classiques du style.
Et que Sean donne l'accolade au grand frère FRONTLINE (de nombreux exemples sont valables, mais le gigantesque "Reflex Action", et son tempo martelé appuyé par des guitares tranchantes en reste la meilleure illustration), qu'il ressuscite le fantôme du MANSON d'antan avec brio ("Sudden Fragments" aurait pu sans conteste faire partie du haut du panier dans Antichrist Superstar, tout comme "Alternative Dilemnas"), qu'il parte en virée avec un ORBITAL soudainement plus guilleret qu'à l'accoutumée ("Disconnect Me"), et que les deux tombent sur un Rob ZOMBIE goguenard et prêt à en découdre musicalement ("Signal The Machines" et son refrain vindicatif), tout se déroule sans encombres et offre une visite clés en mains de l'univers Metal Indus sans tomber dans l'emprunt flagrant.
Car Sean et ses acolytes ne se contentent pas de jouer la carte de la puissance, indispensable pour offrir le meilleur, mais soignent leurs arrangements, affinent leurs parties, et déroulent des chansons facilement mémorisables qui sont souvent soutenues par un rythme infernal et des gimmick accrocheurs ("Coping Mechanisms"), mais savent aussi ménager des instants de calme (l'envoûtant "Cause + Effect" digne d'une BO sci-fi), et achever le travail par un long final épique de plus de six minutes ("Borderliner"), aux effluves urbaines qui nous plongent direct dans la jungle des grandes villes étouffantes.
Worst Case Scenario: Vol. 1 laisse présager du meilleur quant à sa suite l'année prochaine. Si CYANOTIC continue sa progression qui se dessine maintenant comme une ligne droite tendue vers le ciel, on ne pourra qu'attendre l'excellence de cette séquelle, ce qui est pratiquement déjà le cas ici. Aussi efficace qu'un FRONTLINE, versatile comme un SKINNY PUPPY, puissant comme une armée de cyborgs armés jusqu'aux dents, CYANOTIC se classe de lui même au rang de référence d'un genre qu'il est pourtant difficile de faire évoluer. Seul le temps nous dira si Worst Case se retrouvera sur les étages des discothèques tout près de Millenium ou Too Dark Past mais il en a les moyens.
Ajouté : Vendredi 12 Décembre 2014 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Cyanotic Website Hits: 9486
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