APPOLLONIA (FRA) - Dull Parade (2014)
Label : Appollonian Industries
Sortie du Scud : 20 octobre 2014
Pays : France
Genre : Metal / Rock indé
Type : Album
Playtime : 7 Titres - 43 Mins
608. C'est le nombre de "likes" patiemment récoltés par APPOLLONIA sur Facebook au moment où j'écris ces lignes, soit 2400 fois moins que CHRISTOPHE MAE, 10 000 fois moins que SEPT FIONS D'ASSAUT, 100 000 fois moins que LADY CACA. Alors les gens, faites-moi plaisir : dans un monde où talent et célébrité sont devenus étrangers l'un pour l'autre, où musique et laxatifs se confondent, prouvez-moi que les réseaux sociaux peuvent servir à quelque chose, sortez-vous les pouces !
4. C'est le nombre d'albums à l'actif de ce trio bordelais encore largement et injustement méconnu. D'un substrat Post-Core tendance Sludge, a progressivement germé au fil des opus une bien belle plante, mariant à la perfection la puissance sonore d'un STONE SOUR, le psychédélisme d'un MASTODON, la géniale simplicité d'un QUEENS OF THE STONE AGE et la sensibilité mélodique d'un DEFTONES. Ce Dull Parade, moins braillard, plus concis et encore plus efficace est donc l'aboutissement d'une maturation totalement maîtrisée, la dernière borne sur le chemin de la perfection.
10. C'est le nombre de perles que recèle ce nouveau trésor, impeccable de sa première extrémité bien Metal et in-your-face, à la dernière, franchement Rock-indé. La transition de l'une à l'autre, savamment amenée, ne devrait pas choquer les fans de la première heure, tant le groupe a toujours cultivé l'éclectisme. Au demeurant, on ne peut que constater ce net adoucissement, déjà perceptible sur le remarquable Crimson Skies et encore accentué ici. Les structures se sont quelque peu simplifiées, délaissant toute tentation progressive ; le chant clair devient omniprésent et les mélodies plus franches. On ne s'en plaindra pas. L'efficacité s'en trouve renforcée, avec des morceaux taillés pour envoyer un maximum de bois : "On A Bed Of Sulfur" construit sur un énorme riff peu original mais diablement efficace provoque un headbanging immédiat alors que "Ammunitions Please", qui contient les couplets les plus rapides enregistrés par le trio à ce jour, se chargera d'assurer un pogo monstre en concert. Mais c'est avec le doublé gagnant "Everest" / "Elisaberri" que le génie d'APPOLLONIA explose au grand jour. Le premier invoque les forces divines d'un mariage rêvé entre MASTODON, PEARL JAM, TOOL et les SMASHING PUMPKINS et vous balance le tout sous la forme d'un mur sonore qui ferait passer RAMMSTEIN pour de la musique de chambre. C'est alors qu'intervient "Elisaberri", magnifique power-ballad au refrain merveilleusement ciselé, pour vous achever au sol. Rarement puissance et mélodie n'auront été aussi intimement et indissociablement liées.
Ecouter APPOLLONIA, c'est un peu vivre une belle histoire d'amour avec un rouleau compresseur de 30 tonnes. Et contre toute attente, ça fait un bien fou ! Bien sûr, le mixage surpuissant de Franck Hueso, déjà aux manettes sur Crimson Shades n'y est pas étranger. Toujours à a limite de la saturation, allant chercher bien profond dans les basses fréquences, il fait la part belle à une batterie qui cogne toujours là où ça fait mal, sans négliger les autres instruments. C'est tout bonnement jouissif mais pas caricatural pour autant. Cependant, c'est surtout le chanteur-guitariste Vincent Méry qui donne à cet album toute sa saveur. Lachant désormais totalement la bride à ses penchants mélodiques, quelque peu réfrénés sur le précédent, il nous gratifie de refrains à vous faire dresser les poils, chantés dans un anglais parfait et avec un timbre très personnel où l'émotion s'accompagne toujours d'une pointe de cynisme. Ses incursions dans le Rock indé en fin d'album parleront peut-être moins au public Metal mais pour quelqu'un comme votre serviteur, qui a tâté du PLACEBO avant de se convertir à FEAR FACTORY, elles ont la saveur d'une franche réussite et témoignent d'une réelle capacité à élargir son public. Le duo avec la chanteuse de LE A, autre talent bordelais à découvrir, est un régal.
3. C'est le nombre d'exemplaires de Dull Parade que j'ai commandés au Père Noël pour faire plaisir aux plus mélomanes de mes proches. En le réécoutant pour écrire cette chronique, je me dis que ce n'était sans doute pas assez.
Ajouté : Lundi 02 Février 2015 Chroniqueur : Cyco_Nico Score : Lien en relation: Appollonia Website Hits: 6836
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