WHITESNAKE (uk) - Live In 1984 - Back To The Bone (2014)
Label : Frontiers Records
Sortie du Scud : 7 novembre 2014
Pays : Angleterre
Genre : Hard Rock
Type : Live
Playtime : 13 Titres - 75 Mins
Il y a déjà trente ans, en 1984, sortait l'album Slide It In de WHITESNAKE. Oui en effet, le temps passe vite... Ce disque, à priori juste une étape de plus pour le groupe à l'époque, allait représenter un véritable tournant dans sa carrière, et permettre enfin à David "Lust" Coverdale de toucher du doigt son rêve le plus absolu, conquérir l'Amérique.
Les débuts de WHITESNAKE, suite au split de DEEP PURPLE avaient commencé sous des augures puristes. Des mid 70's jusqu'à cette fameuse année 1984 (enfin, un petit peu plus tôt pour être précis...), Coverdale et sa bande n'étaient que Blues torride et puissant. Mais conscient que les portes de la gloire ne s'ouvriraient que s'il consentait à édulcorer un peu sa passion, David commença alors à orienter ses compositions vers un son moins brut, avec une approche plus US du Hard Rock. Le mélange était intéressant, et fonctionna. Slide It In fit un carton aux Etats-Unis, ouvrit en grand le hangar du Billboard au groupe ainsi que le vestiaire de MTV. Bang, success. Mais une fois de plus, une fois le LP sorti des cartons, le serpent blanc avait déjà opéré sa mue.
Exit Micky Moody le pote de toujours, excédé par l'attitude indifférente de Coverdale à son égard, alors que les deux compères s'épaulaient depuis 76. A sa place, le lieutenant lubrique recruta un jeune prodige de la six cordes, beau comme un ange, John SYKES. Colin Hodgkinson mit aussi les voiles, pour d'autres raisons, et Neil Murray prit promptement sa place.
Car il était temps maintenant de souffler sur ces braises qui étaient prêtes à s'enflammer au moindre courant d'air. Battre le fer tant qu'il était chaud, et jouer partout, mais surtout là ou le public attendait, en masse. Aux USA bien sur, la terre d'asile.
Avec un line up pareil, Coverdale sentait qu'il avait toutes les cartes en main. Pensez donc, John Sykes, Mel Galley, Neil Murray, Jon Lord et Cozy Powell, c'était plus qu'un backing band, mais bien une véritable unité de guerre prête à fusiller n'importe quelle foule de ses balles Hard Bluesy. Les snipers ultimes, la dream team de l'époque.
Bien sur, tout ne se passa pas sans heurts, chose impossible avec Coverdale. Galley se blessa, et fut viré sans ménagement. Réduits à cinq, les survivants finirent par agiter leur mouchoir en signe d'adieu à Jon Lord, qui lui aussi fit son sac. C'est donc sous la forme d'un quatuor que la troupe continua son périple, et aujourd'hui, nous est proposé un témoignage de cette incroyable aventure qui transforma WHITESNAKE de Blues band accrocheur en attraction phare de la scène Rock internationale.
Live In 1984 - Back To The Bone, est à la base un coffret, réunissant DVD et CD, mais je ne traiterai que la partie audio, ne possédant pas encore son pendant visuel. Qu'importe. Le CD à lui seul à de quoi vous procurer un sacré lot de frissons dans l'échine, même avec un tracklisting à répétition. Car il est en effet constitué de trois parties bien distinctes. La première - soit les pistes 1 à 9 - collecte le meilleur des bootlegs sortis cette année là. La seconde propose trois morceaux joués au festival "Super Rock '84", qui dévoilait cette année là aux spectateurs réunis au Seibu Stadium une affiche explosive, avec en sus de WHITESNAKE, Anvil, Bon Jovi, Scorpions, et le Michael Schenker Group.
La dernière offre un medley de plus de seize minutes ("Gambler", "Guilty Of Love", "Love Aint' No Stranger" et "Ready An' Willing"), point final de la participation de Lord au groupe puisqu'il est extrait de son dernier concert avec le SNAKE.
Cette dernière partie est d'ailleurs celle qui souffre du son le plus faible, digne d'un pirate en effet. Mais sa valeur historique (quoique bien connue des fans) justifie sa présence ici, ne serait ce que pour entendre une dernière fois le regretté Jon caresser ses ivoires sur des morceaux fabuleux.
Mais le reste, et même si l'on retrouve deux versions de "Love Aint' No Stranger", "Ready An' Willing" et "Slow An' Easy", c'est une extase totale... Le groupe est en place, prêt à bondir sur le public, et on pourrait presque se retrouver trente ans en arrière, sur le devant de la scène, en train de brailler notre admiration du maître tout en s'éblouissant les mirettes des talents conjugués de Sykes, Lord, Murray, Powell, Galley et Coverdale. Production énorme, énergie sexuelle palpable, c'est l'apothéose de WHITESNAKE, et surtout, le point final apposé à sa première partie de carrière.
Pour beaucoup, Slide It In et la tournée qui s'ensuivit représentèrent l'équilibre parfait entre le SNAKE de la première époque, et le monstre Heavy US qui n'allait pas tarder à faire trembler les charts avec son légendaire Whitesnake 1987.
Et même si le line up préféré de nombreux aficionado reste le quintette Vandenberg, Coverdale, Sarzo, Campbell et Aldridge, j'affirme que ce groupe là, à ce moment là, était invincible, et Back To The Bone le prouve sans conteste possible. Il suffit d'écouter la version orgasmique du classique des classiques "Crying In The Rain" pour s'en persuader. Si Coverdale la ressortira des placards trois ans plus tard pour la "rafraîchir", jamais elle n'atteindra les sommets atteints par les interprétations live de cette époque. Huit minutes de bonheur sensoriel à l'état pur, elle justifie à elle seule dans cette version étirée l'acquisition de ce coffret.
Le reste est sans reproches, mais comment aurait il pu en être autrement ? Mais mettez le CD dans la platine, et laissez vous porter, c'est beaucoup plus simple...
Back To The Bone, en tant que témoignage d'une époque charnière, est d'importance. Sa qualité musicale ne fait qu'augmenter sa valeur, et enterre définitivement le bien vilain Live at Donington 1990 sorti il y a trois ans, qui m'avait laissé une très désagréable impression. Mais à l'écoute de ces concerts de 1984, un petit arrière goût amer m'est resté dans la bouche... Car comme David le signale lui même, difficile d'imaginer que la moitié du line up du début de la tournée n'est plus des nôtres... Cozy Powell, Mel Galley, Jon Lord nous ont quitté tous les trois, laissant orphelins des millions de fans à travers le monde...
Alors, quel plus bel hommage au talent de ces musiciens, que de les réécouter encore une fois, au meilleur de leur forme, jouer des morceaux extraordinaires, aux côtés d'un des plus grands chanteurs que le Hard Rock a connu ?
Vous pourrez toujours aller pleurer sous la pluie après si le coeur vous en dit...
Ajouté : Mardi 03 Février 2015 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Whitesnake Website Hits: 5970
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