DEATH ANGEL (FRA) - Ted Aguilar (Juin-2014)
En cet été 2014, la date du Hellfest sera finalement la seule maintenue par le groupe sur leur tournée européenne (certaines mauvaises langues diront que c'est lié au cachet que Ben leur a lâché). Malgré l'annulation de leur tournée, c'est un Ted Aguilar affable qui répond à nos questions. Parlons musique, parlons business !
Line-up : Mark Osegueda (chant), Rob Cavestany (guitare), Ted Aguilar (guitare), Damien Sisson (basse), Will Carroll (batterie)
Discographie : Heavy Metal Insanity (demo – 1983), Kill As One (demo – 1985), The Ultra-Violence (album – 1987), Frolic Through The Park (album – 1988), Fall From Grace (live album – 1990), Act III (album – 1990), The Art Of Dying (album – 2004), Archives & Artifacts (compilation – 2005), The Long Road Home (compilation – 2007), Killing Season (album – 2008), Sonic German Beatdown (DVD live – 2009), Relentless Retribution (album – 2010), The Dream Calls For Blood (album – 2013)
M-I Interviews du groupe : Mark Osegueda (Juin-2012/VF-EV), Ted Aguilar (Juin-2014)
Metal-Impact. Vous annonciez récemment l'annulation de votre tournée estivale. Peux-tu nous en dire plus ?
Ted Aguilar. On n'a pas arrêté de tourner dernièrement... On a laissé gérer notre tournée européenne par un agent mais à notre retour d'Australie et d'Asie, on a dû se rendre à l'évidence : il y avait un problème d'adéquation entre la logistique et les finances, des trous entre certains shows... On a essayé de faire au mieux pour ne pas annuler, mais cela n'a pas été possible. Depuis, on a repris les choses en main avec un nouvel agent et un nouveau management.
MI. Dirais-tu finalement que la musique est un business comme un autre ?
Ted. Bien sûr. Au bout du compte, c'est un business. Nous aimons jouer mais si nous n'étions animés que par l'amour de la musique, nous finirions ruinés et nous ne pourrions plus faire au final ce que nous aimons.
MI. Tous les membres du groupe vivent-ils aujourd'hui de leur musique au sein de DEATH ANGEL ?
Ted. Certains d'entre nous ont encore un boulot à côté, mais moins contraignant que par le passé, ce qui avait pu nous poser quelques problèmes à l'époque car ce n'est pas évident de conjuguer les tournées et sa vie professionnelle.
MI. Pour beaucoup de groupes, il y a eu un changement ces dernières années, la principale source de revenus ne venant plus de la vente de cds mais des tournées. Est-ce le cas pour vous aussi ?
Ted. C'est clair que ce serait plus simple si les gens achetaient les cds (rires). Mais les fans purs et durs continuent de le faire et de venir aux concerts. Sans eux, nous ne saurions pas là.
MI. Tourner en permanence, ça ne finit pas être fatigant, voire lassant ?
Ted. Je ne vais pas te mentir, nous ne sommes pas des robots. Ce n'est pas tous les jours facile d'être sur la route, mais on fait ça depuis tellement longtemps que l'on finit par s'y faire.
MI. Dans une interview donnée à un de nos confrères, vous faisiez part du sentiment que vous n'aviez pas la renommée que vous méritiez. Arrêter le groupe, pour ces raisons, vous a-t-il déjà traversé l'esprit ?
Ted. Dans les mauvais jours, sur les tournées, ça peut arriver. Mais pour notre avant-dernier album, Relentless Retribution, on ne peut pas se plaindre : ça fait trois ans que l'on tourne pour sa promotion !
MI. Vous avez composé The Dream Calls For Blood pendant votre tournée. Vous avez travaillé, me semble-t-il, une quinzaine de morceaux. Maintenant que l'album est sorti, cela veut-il dire que vous avez encore du matériel non exploité ?
Ted. Nous avons un morceau inexploité : nous ne savons pas encore s'il figurera sur notre prochain album ou si nous le sortirons sous forme d'EP. Une seule chose est sûre : nous avons un "thrashumentary" qui va sortir. Il est enfin terminé (ndr : sa sortie était annoncée depuis 2012). Il reprend l'histoire du groupe depuis ses débuts. Ce sera notre prochaine sortie.
MI. Pour revenir à votre musique, qu'est-ce qui anime la rage qui s'en dégage ? car il faut bien l'alimenter...
Ted. Il y a bien évidemment les galères qu'on peut avoir les uns les autres dans notre quotidien. Se retrouver sur des festivals, avec d'autres groupes, cela peut aussi être une vraie source d'inspiration.
MI. Justement, quand tu assistes au concert d'un autre groupe, c'est le fan qui prend le dessus ou le musicien ?
Ted. Je suis définitivement un fan. Quand nous avons tourné avec KREATOR, je me souvenais encore me rendant chez le disquaire du coin en 1987 pour acheter Pleasure To Kill. Je devais pratiquement me pincer tous les jours pour m'assurer que c'était vrai.
MI. Et le fan que tu es va dans le pit ?
Ted. Ça fait longtemps que je n'y ai pas été. Cela me démange, mais j'ai peur de me péter un truc. Mais j'aime quand même être au plus près dans la fosse pour ressentir toute l'intensité du show.
MI. La nouvelle génération pourrait être qualifiée de "switch generation" : difficile de rester sur un contenu longtemps, elle a besoin de zapper, elle télécharge un morceau de tel groupe ici, de tel autre groupe là. Comment vis-tu cette évolution ?
Ted. Je dirais que c'est la vie, faut s'adapter aux nouvelles modes et nouveaux modes d'écoute. C'est devenu tellement simple aujourd'hui de télécharger de la musique, de découvrir et faire découvrir sa musique alors qu'avant tu devais envoyer des cassettes ou des cds par la Poste. En cela, je trouve qu'Internet apporte beaucoup. J'étais plus réticent avant mais je me dis que pour ceux qui téléchargent, cela peut aussi leur donner envie de venir nous voir en concert... et acheter un t-shirt.
MI. Il y a deux ans quand vous étiez venus, vous aviez joué l'intégralité de The Ultra-Violence. Faut-il également s'attendre à un show particulier ce soir ?
Ted. Je ne dévoilerai rien sur notre prestation sur cette édition 2014, mais pour revenir sur notre concert d'il y a deux ans, c'était à l'occasion des 25 ans de la sortie de The Ultra Violence et je dois dire que rejouer cet album dans son intégralité nous a aussi inspirés dans l'écriture de The Dream Calls For Blood. Cela nous a donné un coup de jeune !
MI. Tu es originaire des Philippines. Votre tournée est passée par là-bas ?
Ted. Oui. Nous avons participé au Pulp Summer Slam. C'est la troisième fois qu'on jouait aux Philippines. C'est extra de jouer là-bas. Trois d'entre nous sont originaires de là-bas : nos shows sur place ont une dimension sentimentale particulière.
MI. Gardes-tu un regard particulier sur la scène Metal philippine ?
Ted. Quand on tourne là-bas, des jeunes groupes nous remettent des cds. On fait en sorte de tous les écouter, il y a du bon et du moins bon, mais on se rappelle que nous aussi on est passés par là. Will, notre batteur, se balade avec un sac plein de cds et il écoute vraiment tout. Y a des groupes qui j'apprécie particulièrement, par exemple SKYCHURCH, qui mérite le détour.
Ajouté : Jeudi 30 Octobre 2014 Intervieweur : Le Comte de la Crypte Lien en relation: Death Angel Website Hits: 17741
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