S'amuser à deviner le style pratiqué rien qu'en regardant la pochette d'une production est un passe-temps auquel j'accorde un peu trop d'importance. Sauf que ce visuel en question (qui à titre personnel m'a flatté la rétine) n'est pas du genre explicite. Le mieux est encore d'écouter le tout pour pouvoir être fixé me diriez-vous.

Nada ! Même après m'être enfilé cet EP sorti en période estivale 2014, impossible de mettre la main sur ce que c'est. IN ENTROPY est le genre de formation qui joue fort et bien, mais dont on ne pourrait pas clairement définir ce que c'est. Vous prenez du Death, du Black, du mélodique, du je-ne-sais-quoi, vous mélangez le tout et vous laissez reposer pendant 24 minutes. Le résultat ? Une production qui part sur les chapeaux de roues avec de bien beaux effets techniques, des pistes soignées et rentres-dedans.

The Inner Chronicles est un EP qui vous en met plein les oreilles dès le début. Que ce soit avec des morceaux bourrins à la "Won't You Let Them Dream" ou des "Your Sedation" plus groovy, vous ne risquez pas de vous ennuyer une seconde. La formation ne cesse de vous solliciter avec ses nombreux changements de tempo et d'ambiance au sein d'une même piste.

Et c'est justement là que pêche le plus la galette. Sur cet EP, les gaillards semblent partir dans une optique bien précise : retenir l'attention en chamboulant, changeant, distordant leur musique. Il est vrai que de nos jours, l'auditeur lambda aura tendance à aimer les pistes efficaces plutôt que la répétitivité qui peut s'avérer redondante (WHEN ICARUS FALLS en tête).

Cependant, je ne pense pas que changer à tout-va les ambiances des morceaux est une solution en soi. Si des pistes trop simples peuvent effectivement devenir ennuyantes, des morceaux trop complexes auront plus tendance à crisper l'auditeur qu'à le faire adhérer. En ce qui me concerne, je n'ai malheureusement pas pu rentrer dans le monde de The Inner Chronicles.

Il se dégage de cette production une lourdeur quelque peu irritante et une hétérogénéité presque irritable ("The Pulse"). Même si les effets sonore sont de qualité, tout comme les instruments et les gueulantes, tout est mélangé de façon assez incohérente par moment, et je peux comprendre que certains aient lâché l'affaire malgré la faible durée de cette production.

Cependant, ce n'est pas pour autant que cet EP est mauvais, pour tout vous dire il en est même très loin. On reproche trop souvent aux jeunes groupes de ne pas avoir de personnalité. Ici c'est tout le contraire. IN ENTROPY nous montre ici un son qui a du caractère. Un mauvais caractère certes mais au moins, il est là ! Libre à chacun de se faire son propre avis. Cet écrit n'est ni plus ni moins que le mien.

Je me permettrais néanmoins quelques petites suggestions en tant que simple auditeur. Ne vous tracassez pas. Votre musique a de la tronche, les ambiances sont vraiment travaillées et tout est peaufiné. J'aurai pu dire que The Inner Chronicles est un concentré de talents mal exploité, mais je pense qu'il est trop tôt pour tirer cette conclusion... Même s'il faut admettre que le dernier morceau nous laisse présager de très bonne chose pour l'avenir. Ce dont je suis sûr, c'est qu'un peu de réflexion et d'homogénéité serait extrêmement profitable à IN ENTROPY. Je vous garde donc à l'œil !