Aux épreuves de Physique du baccalauréat 2015, il faudra traiter de la question suivante: Le Drakkar, modèle belge, origine 1983 a t-il une flottaison plus éprouvée que le canot pneumatique au doux nom d'hérétique d'Alain Bombard ? En tous les cas, bien supérieure à celle du Titanic, assurément. Pendant les années 90, le groupe est sorti des écrans radar, on l'a cru touché et coulé au cours d'une bataille navale.
Croiser dans le triangle des Bermudes aurait pu être fatal à DRAKKAR. Nous sommes soulagés de constater que les membres de l'équipage n'ont pas tous sombré corps et âmes, refusant de se laisser séduire par les chants des sirènes, ou bouffer par les requins que sont les capitaines de l'industrie.
Courant 2012, une bouteille à la mer nous informait d'une remise au goût du jour, iodé d'un X-Rated enrichi, remasterisé, lancé comme une bouée aux fans, moussaillons de la première heure. Fin 2014, le DRAKKAR est à nouveau à flot, certain de faire de belles prises en lançant son nouveau filet Once Upon A Time... In Hell! dans les bas-fonds sombres du Heavy / Speed Metal. Laissez-vous attraper ! Pas question pour DRAKKAR de rentrer bredouille au port...
Il ne faut pas oublier que DRAKKAR, créé il a plus de 30 ans, a assuré des premières parties de mastodontes comme QUEENSRYCHE, METALLICA, OVERKILL ou encore SLAYER.
Fin des années 80, la presse spécialisée ne manquait pas de les comparer à HELLOWEEN, référence un peu surannée à ce jour, confirmant toutefois l'influence de la scène teutonne dès l'origine du combo.
Enfin, depuis mars 2013, Fab "Leny" Vanbellinghen, le chanteur d'origine a rejoint le groupe. Le line-up est aujourd'hui stabilisé, soudé pour faire face aux prochains anticyclones. Et que vogue le drakkar contre galères, vents, et marées !
Revenons à l'album Once Upon A Time... In Hell!
Avec le 1er titre instrumental, en intro, "Enter The Darkness", visualisez cet étudiant chinois, seul, sur la place Tian'anmen en 1989 devant les chars, et maintenant imaginez-vous seul devant une panzer division qui fonce droit sur vous...c'est ce que vous éprouverez à l'écoute de ce morceau de DRAKKAR. Le ton est donné, et ensuite les morceaux s'enchainent sans vous laisser de répit comme le blaste de la batterie de Jonas Sanders.
A noter aussi que la configuration à la MAIDEN, trois guitares, donne du relief et de la puissance au jeu et à l'interprétation des titres de l'album.
La production de qualité met en avant la section rythmique, implacable, burnée, un vrai rouleau compresseur, les chœurs sont omniprésents et apportent un côté guerrier sur des refrains vengeurs dès le titre éponyme "Once Upon A Time... In Hell!".
Avec "Lost" nous sommes ligotés dans notre camisole de force aux mailles de fer tricotées par Thierry Delcane sur le manche de sa guitare lors du solo. Et ça n'arrête pas de galoper, de frapper dans "Yerushalayim A.D. 1096" avec les croisés de Godefroi de Bouillon chevauchant sur Jérusalem, et ça n'arrête de saigner avec la nuit de la Saint-Barthélémy.
"Never Give Up" se révèle être un morceau plus poignant avec son alchimie de chant possédé avec les chœurs en appui, et des soli de guitare bien inspirés, même impression avec "War", ici Londres, les sanglots longs des violons de l'automne... un titre qui sent la poudre mêlée de sang, un bel hommage de DRAKKAR aux combattants de tous temps... avec la voix de Leny aux cordes grattées à la toile émeri. "A Destiny That Does Not Heal", "What's Going On?" sont dans la même veine: Son puissant, riff familier et efficace, chœurs "va-t-en guerre", quelques breaks parcimonieux... schéma classique certes mais qui fait du bien quand on a un excédent de tension, d'animosité à évacuer juste avant les vacances.
A la fin de l'album, à n'en pas douter, vous serez sous assistance respiratoire.
Le DRAKKAR ressuscité, à la flottabilité, et étanchéité maintenant éprouvées, a décidé de vous faire boire la tasse, mais Once Upon A Time... In Hell! vous donnera la grande claque salvatrice pour retrouver vos esprits...