PINKO (usa) - Oedipus Sex (2015)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 20 juin 2015
Pays : Etats-Unis
Genre : Post Harcore
Type : EP
Playtime : 8 Titres - 19 Mins
J'aime bien les trucs un peu foutraques, bancals, bricolés à la main, avec amour ou un dédain complet. Et j'aime aussi le Post Hardcore.
Vous me direz: "Ca, on le sait déjà."
C'est un fait.
Et si pour vous le prouver encore une fois, je vous emmenais à San Antonio, Texas ? Deuxième ville de l'état, surnommée "La petite Venise" à cause des canaux qui la traversent, c'est une cité assez jolie, dans laquelle vivent plus d'un million de personnes, la plupart normales je suppose...
Ce qui n'est assurément pas le cas de nos héros du jour...
Le moins que l'on puisse dire, c'est que PINKO n'aime pas les infos. Que savoir sur ce trio à part qu'il s'est formé cette année, qu'il est constitué de Alex Mendez (G/C), Jared Flores (B), et Ethan Campa (D), et que Oedipus Sex est son premier album/EP ?
Pas grand chose. A part qu'ils viennent de San Antonio, et qu'ils jouent un Post Hardcore à l'ancienne, version début des années 2000.
Un peu PAPIER TIGRE dans cette façon d'assembler des éléments disparates, pour la liberté de ton, un peu GIRLS AGAINST BOYS pour la fausse nonchalance, légèrement UNSANE sur les bords pour la virulence, difficile toutefois de ranger les PINKO dans une petite case bien propre. Ce qui tombe bien, puisque leur musique ne l'est pas.
Son sec comme un désert balayé par les vents chauds, guitares en retrait et légèrement graves, section rythmique compacte et étouffée, l'affaire est légèrement Noisy, un peu Art Rock aussi, mais laisse parler la poudre autant que la poussière.
Pas de temps à perdre avec une intro à rallonge, le morceau éponyme plonge directement dans le vif du sujet, et la trame générale est tissée sans attendre. Riff redondant et circulaire, rythmique casse gueule, chant en retrait, un peu narquois, thèmes qui changent régulièrement tout en restant uniformes à chaque cassure, le groupe met la pression et la fait monter au fur et à mesure. On pense à un JESUS LIZARD mois tordu et plus frondeur, un UNSANE mois glauque et plus drôle, en tout cas, ça tourne.
"Rat Trombone" reste moulé du même plastique un peu fondu, tout en s'énervant un peu plus. Hardcore sur le fond, de l'école Sudiste, donc bourbeux, torturé et nauséeux, parfois lourd et menaçant, comme un Sludge léger et urbain.
Le très direct "Skullboy Meet Fuckboy" s'amuse beaucoup de ses contretemps, avant de s'écraser complètement sur un refrain dissonant à outrance, presque faux dans la gamme mais terriblement ludique. Et les montagnes russes continuent, tout ça en moins de deux minutes.
"5, 8, 10, 13..." est bien évidement une suite illogique sur laquelle le trio s'amuse beaucoup. Ruades Néocore, et on retombe rapidement sur un thème tendu comme une corde à piano, glissant même par instants dans le chaos brûlant d'un amas de bruits blancs, qui se transforment soudain en pulsion radicale.
L'intermède instrumental "00" mène rapidement à la charge classique "Sensory Dysplasia", la plus caractéristique et emblématique du lot. Post Core jusqu'aux naseaux, avec sa guitare scotchée à une batterie en dents de scie, ce morceau revisite tous les tics du style en trois minutes, avant que "Commodity As Reality" ne pointe l'ironie du bout de son nez. Presque Alternatif dans l'esprit, ce titre revisite les mythiques late 90's, avec ses longs déroulés de guitare en écho, et ses heurts rythmiques incessants.
Ne reste plus à "Seduction Clinic" qu'à refermer la porte sur l'étuve, en faisant encore monter la température ambiante par l'intermédiaire d'un up tempo chauffé à blanc par des guitares incandescentes. L'emprunte LIZARD est toujours là, plus prononcée, quoique le final laisse planer le doute...
Oedipus Sex... Quel est donc le complexe de ces américains ? Tuer le père, OK, pourquoi pas, mais lequel ? En tout cas, leur premier effort montre une solide personnalité surtout pour un groupe à peine formé... Attendons de voir s'ils auront l'influence d'un PAPIER TIGRE chez nous ou d'un UNSANE aux USA...
Mais l'avaleur n'attends pas le nombre des bouchées alors gageons qu'ils les mettront double la prochaine fois, parce que dix huit minutes c'est un peu court messieurs !
Ajouté : Mardi 06 Octobre 2015 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Pinko Website Hits: 5430
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