BIG BALLS COWGIRL (de) - From First To Last (2015)
Label : Timezone Records
Sortie du Scud : 22 mai 2015
Pays : Allemagne
Genre : Hard Rock
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 37 Mins
Je savais que même les Cow Girls avaient le blues... Bon, c'était à une autre époque, et la relation avec le bétail n'était pas la même... Mais une corrélation étrange vient justement d'être faite entre une partie de l'anatomie des dits bovins, et le caractère intrinsèquement viril des mêmes filles de ferme...
Alors comme ça, dans l'Ouest américain, les Cow Girls seraient sévèrement burnées ? Hum ?
Mais attendez, on me précise un détail... Nous ne parlons pas en fait des grandes plaines de l'ex Far West, mais bien des demoiselles vivant en Europe Centrale en fait, d'Allemagne plus précisément... Est-ce possible ? Est-ce le modèle d'Angela M qui stimule ses concitoyennes, au point que celles ci s'émancipent et revendiquent un côté masculin fort prononcé ?
A l'écoute de ce deuxième album des costauds BIG BALLS COWGIRL, le doute n'est pas permis... La virilité paritaire semble de mise outre Rhin, et From First To Last le prouve sans prendre de gants. Quelle claque !
BIG BALLS COWGIRL est un quartette né en 2010, à Meppen, et déjà responsable d'un séminal premier effort au nom prédestiné, Bulletride. Ce départ avait suscité bien des convoitises, de par son énergie Rock torride, et il faut reconnaître qu'en lui donnant pour suite une déflagration du même tonneau, les allemands ont assuré dans les grandes largeurs. L'image d'une femme forte, sûre d'elle, et de ses opinions est parfaitement adaptée à la musique du groupe, qui ne fait pas de détail et rentre dans le lard, sans pour autant être simpliste et bas du front. Mené d'une main de fer et d'une voix de velours par Katharina, qui vocalise rocailleux mais mélodique, BIG BALLS COWGIRL ne se contente pas de répéter les leçons séculaires du Hard Rock allemand gras du bide et redondant, mais s'offre le luxe d'un Heavy/Hard moderne, qui brille tout en restant bien râpeux, et qui se permet même quelques allusions externes fort bienvenues.
Alors le but est simple. Vous faire dodeliner de la tête en rythme, vous stimuler, vous donner envie de bouger, et à ce titre, l'ouverture "New Direction" est une entrée en matière parfaite. Riff grave et rebondissant, breaks fumants, refrain hyper fédérateur, le tout enrobé dans une production chromée qui n'en fait pas trop. Musiciens en place, hargne, lick de guitare accrocheur, c'est du velours, et le savoir faire (en français dans le texte) continue sur "Indifferent", qui justement, ne vous laissera certainement pas dans cet état d'esprit. Toujours menées tambour battant sur un up tempo sautillant, les affaires tournent rond, et l'addiction guette... Encore un refrain très travaillé mais pas bateau, un guitariste qui donne de sa personne, une section rythmique carrée mais inventive, et une chanteuse qui ne joue pas sa frimeuse mais reste solide dans ses harangues.
Mais dès "My Darkest Dephts", les choses changent. Climat feutré, ballade intimiste, feeling Néo Country pour un morceau superbe, qui combine avec brio puissance de feu et émotion. Arpèges délicats, soudain soutenus par un riff profond, avant que le final ne fasse quelques allusions au meilleur SCORPIONS avec en exergue, un super solo que n'aurait pas renié Matthias Jabs. D'ailleurs, cette approche western se retrouve sur l'intro du diabolique "Roses On Your Tombstone", qui démarre en douceur sur une guitare acoustique avant de partir sur les chapeaux de roues vers un Hard Rock moderne et ravageur, qui se permet même une incursion presque Néo pendant quelques secondes.
"Devil's Son" reste sur un terrain foncièrement Hard, plus que Heavy d'ailleurs, ce qui est la caractéristique de ce groupe dont le Rock est si puissant qu'il donne l'illusion d'être Metal. Et l'intelligence des musiciens est de varier les tempi, les ambiances, pour s'adonner parfois au joie d'un groove ternaire assez plombé, comme sur l'excellent "Last Orders", qui fourmille encore de petites trouvailles ad hoc, comme des patterns rythmiques inventifs, ou des sons de guitare inhabituels et joyeux.
Le morceau éponyme est à l'opposé de cette analyse, et se veut lourd tout au long d'une frappe compacte et sèche, qui fait même penser par instants aux belles DRAIN, et à leur Néo poisseux et oppressant.
"Goddess Of Doom" continue sa route sur un déhanché chaloupé et pourtant pesant, comme si les vieux roublards de ZZ TOP tapaient le boeuf avec le SAB' le plus léger.
"No Forgiveness", seconde ballade du disque, est aussi réussie que la première, et se contente d'un piano mineur pour laisser la voix doublée faire tout le travail d'émotion à fleur de peau... Seules quelques discrètes interventions de guitare viennent rompre ce tête à tête.
On termine l'aventure avec "Well-Hung" et son riff gras et plaqué, et "A Winter's Tale", qui fait frissonner un boogie Heavy de première bourre, sur lequel la voix acidulée de Katharina semble presque juvénile, mais néanmoins mordante.
Oui, lorsque le Heavy allemand ne se contente pas du minimum syndical, il peut offrir des innovations qui ne tombent pourtant ni dans l'excès ni la prétention, mais qui restent efficaces et ludiques. BIG BALLS COWGIRL est assez unique dans son genre, et mérite toute votre attention, ne serait ce que pour cette façon de jouer un Rock tendu qui tire sur le Heavy Metal sans jamais s'y engouffrer complètement. Mais loin d'être faux cul, les morceaux de From First To Last restent francs, accrocheurs, et presque tous des hits en puissance. Il est évident que live, la tuerie doit être intégrale, et la fête totale.
Je ne pensais pas dire un jour autant de bien d'un LP de Hard Rock allemand, et pourtant... Mais j'aime bien les Cow Girls, spécialement quand elles ont une grande gueule, et les arguments de leur arrogance. Et je vous garantis qu'avec BIG BALLS COWGIRL, vous n'êtes pas prêt d'avoir le Blues...
Ajouté : Samedi 24 Octobre 2015 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Big Balls Cowgirl Website Hits: 6522
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