VARIOUS ARTISTS (jp) - Beatles Meets Kiss (2012)
Label : Glucose Recordings
Sortie du Scud : 11 Novembre 2012
Pays : Japon
Genre : Hard Rock Pop
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 36 Mins
Il n'y a qu'au Japon qu'on peut tomber sur un truc pareil... Quoique le mélange des genres radicalement opposés a déjà fait pas mal d'émules à travers le monde...
Qui a pu oublier le fantasque Richard Cheese et ses reprises lounge de standards alternatifs des années 90, ou HAYSEED DIXIE et leurs versions Bluegrass/Country bouseuses d'AC/DC et KISS ? Personne, vous le savez très bien.
Alors sachez qu'après un traitement très Southern Chicken, Paul Stanley et Gene Simmons ont connu en 2012 un hommage tout à fait différent, qui j'en suis sur, à largement du donner le sourire au ténébreux bassiste cracheur de sang...
Gene n'a jamais caché son amour pour les BEATLES. En tant que fils des 60's, il a toujours assumé cette passion et cet héritage, et son but n'a toujours été que d'être aussi célèbre et célébré que les Fab Four. Il est parvenu à son but à force de travail et de foi, même si KISS n'a jamais vu ses chansons disséquées ou être considérées comme des monuments de la musique populaire... Mais après tout, l'avis du public et des fans n'est il pas le plus important ?
Si.
Alors ce disque a en effet du lui titiller la corde sensible...
Sorti dans une indifférence et transparence symptomatique des produits japonais qui ne sont pas destinés à l'exportation, ce Beatles Meets Kiss est un exercice de style assez rigolo, et surtout très bien fait, un peu comme si YELLOW MATTER CUSTARD entrait en collision avec les hommages de KISS sortis au début des années 2000.
La troupe (un quintette pour honorer deux quartettes, c'est étrange quand même..), est composée de musiciens aux noms délicieusement américains, James Fairchild, Leland Orr, Steve Pettinger, Danny Morgan et Miles Davenport. Pseudos ? Artistes US expatriés ? Malgré des recherches assez poussées, je n'ai pu trouver de réponse à cette question.
Toujours est-il que leur démarche est simple. Reprendre les standards Kissien (comprenez les tubes des années 70 en grande majorité), comme s'ils étaient interprétés par John Paul, George et Ringo. C'est ludique, rigolo, primesautier et printanier, mais là où l'affaire devient un véritable tour de force, c'est que la plupart du temps, ça fonctionne très bien.
L'idée n'est pas si bête après tout. Seules quatre petites années séparant le dernier album des BEATLES (Let It Be, enregistré en 69) et le premier album de KISS (1974), l'entreprise n'avait rien d'incongrue. Alors ça déroule sans encombres, un peu comme un groupe de covers exotique et inventif, qui plaque les accords Hard Rock du Baiser sur les structures et déliés des fils de Liverpool.
Parfois, c'est subtil est finaud. Ainsi, le classique de Peter Criss, "Beth" est traité façon "Let It Be" bien sur, avec lourds accords de piano plaqués et emphase lyrique, tandis que le contemporain "Lick It Up" se voit décoré des arpèges Heavy qui introduisaient le séminal "Ticket To Ride". Bien vu !
On trouve aussi en plein milieu du discoïde "I Was Made For Loving You" les guitares et les choeurs de "A Hard Day's Night", Alors que "Rock And Roll All Nite" prend de faux airs de 'In My Life", avec son approche intimiste, limite Bontempi quand même...
"Shout It Out Loud" reste très fidèle à l'original malgré sa déformation en ballade romantique digne des MONKEES, "Hard Luck Woman" singe "Day Tripper" et "We Can Work It Out", mais le meilleur moment est sans conteste le lifting de "Strutter", qui ressemble à s'y méprendre à un hit tout droit sorti des 60's, avec son trio de voix veloutées et son solo synthétique irréel.
"Deuce" de l'ami Ace reste le plus Rock du lot, et semble n'avoir pas subi grande transformation, à part dans son approche vocale, en directe lignée des premiers tubes des BEACH BOYS.
Evidemment tout ça reste assez loin de notre Hard Rock... A peu près autant que Richard Cheese ne l'était du Grunge, et bien sur, il faut prendre cette sucrerie pour ce qu'elle est... Il faut accepter le fait que les riffs tranchants d'Ace ont été remplacés par les guitares carillonnantes de John et George, mais une fois la surprise passée, on s'y fait sans aucun problème, avec un grand sourire en coin...
Un joli bonbon offert par le pays du soleil levant sur un joli plateau doré, joué impeccablement, sans prétention mais offrant sa dose de plaisir indéniable.
Plaisir coupable ? Trahison ?
Peut être, mais on peut aussi voir ça avec un minimum de dérision.
Après tout, l'humour scousien des BEATLES était une de leur marque de fabrique, et KISS n'a jamais craché sur une bonne blague, aussi mercantile soit elle.
Alors pour contrer les esprits chagrins, je paraphraserai le Joker...
"Why so serious?"
Ajouté : Jeudi 29 Octobre 2015 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Hits: 6050
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