BLACK SABBATH (uk) - Never Say Die (1978)
Label : Vertigo
Sortie du Scud : 1er octobre 1978
Pays : Angleterre
Genre : Heavy Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 45 Mins
Dans les années 70, quand BLACK SABBATH sort un album, le nouveau bébé est aussi attendu et fantasmé que le dernier Star Wars le fut pendant l'année 2015. Au fil de sa décennie d'existence (et d'apogée), le groupe a écrit cahier des charges de l'album Heavy Metal que les fans souhaitent voir respecté. On peut donc mesurer leur déception en constatant, le 1er octobre 1978 que le nouvel album, Never Say Die, suit la voie de Technical Ecstasy le pénultième méfait, jugé un petit peu trop expérimental.
1978 est une salle année pour le SAB. Le groupe souffle sa dixième bougie dans le doute et la remise en question. Difficultés à trouver l'inspiration, échec du précédent album, explosion du Punk, problèmes financiers et juridiques avec leur management, Drogué, malade, fatigué, Ozzy Osbourne a claqué la porte sans crier gare pendant les répétitions préparatoires. Tony, Geezer et Bill ne songent pas un instant à faire un break, d'autant plus que le studio d'enregistrement a déjà été réservé et payé ! Le trio décide donc de recruter un remplaçant à Ozzy. C'est Dave Walker, chanteur de SAVOY BROWN qui hérite du poste. Il participe à l'écriture de quelques chansons et le SAB interprète même une version alternative de "Junior's Eye" à la BBC. Mais Ozzy regrette sa décision et réintègre finalement le groupe. Exit Dave Walker. Le quatuor s'envole pour Toronto où doit être enregistré le disque. Les chansons écrites avec Dave Walker sont conservées mais Ozzy refuse de les interpréter en l'état. C'est donc Bill Ward qui chante sur "Swinging the Chain" tandis que les paroles de "Junior's Eye" et "Over to you" sont remaniées. Sur la première, hommage d'Ozzy à son père récemment disparu, la mayonnaise prend bien. "Junior's Eye" est la plus belle chanson de l'opus, et la plus émouvante. On ne peut pas en dire autant de "Over to you", pourtant bien groovy et remuante mais manquant cruellement d'enthousiasme et de jus.
Never Say Die est un album composé au jour le jour et il lui manque la cohérence d'ensemble des précédents méfaits que le combo avait pu longuement répéter et construire avant la session studio. Les anglais choisissent à nouveau de le produire sans aide extérieure se privant du recul et de l'avis distancié qu'un producteur aurait pu éventuellement apporter au projet. Le résultat est une succession de chansons disparates et hétéroclites et pas le bloc cohérent qu'étaient les premiers albums. Il y a bien sûr un nouveau lot d'innovations et d'expérimentations (toujours plus de claviers, de la synthpop de "Johnny Blade" et cette étrange la tentation de Jazz sur "Breakout) mais elles sont comme sappées par leur manque de lien avec le reste de la galette.
Pour faire une nouvelle analogie cinématographique, la discographie de BLACK SABBATH, c'est comme les James Bond. Les équipes changent, l'esprit reste. Quand on considère chaque film mis en perspective de l'oeuvre dans son ensemble, tous les épisodes, même les plus moyens trouvent leur place. Il en va de même pour cet album. Avec 35 ans de recul, si l'on met Never Say Die en perspective de la carrière du SAB, le résultat n'est pas aussi catastrophique qu'il a pu y paraître. Certes le projet n'atteint pas les sommets de Paranoid, Master of Reality ou Sabbath Bloody Sabbath. Mais il réserve quelques bonnes surprises.
Malgré son titre sonnant comme une promesse d'éternité, le groupe frise le dépôt de bilan durant la tournée 1979 à cause d'un Ozzy de moins en moins gérable. Le groupe finit par l'éjecter pendant la préparation de l'album suivant, "For being too out of control--even for us" dira Bill Ward.
La première période de BLACK SABBATH, que certains d'entre nous considèrent comme son âge d'or, vient de prendre fin. Et tandis que le Madman s'en va décapiter des chauves-souris en solo, Tony, Geezer et Bill essayent de survivre à la défection de leur frontman historique en lui cherchant un remplaçant.
Ajouté : Vendredi 05 Février 2016 Chroniqueur : Rivax Score : Lien en relation: Black Sabbath Website Hits: 6356
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