Pour un premier album, il faut bien reconnaître que les Français d’Inner Visions ont mis la barre haut. Mais il est vrai aussi que les membres de ce groupe de Métal Mélodique sont loin d’être de parfaits inconnus. C’est en effet Dominique Leurquin, ancien membre de Dream Child et guitariste sur les tournées de Rhapsody, qui est à l’origine de ce projet avec son comparse, le claviériste Philippe Jaccoud. Se sont ensuite joints à la bande Patrice Guers, bassiste attitré de Rhapsody, qui joue également avec Patrice Rondat, Laurent Nafissi, batteur et ingénieur son aux studios NSR, et enfin le jeune chanteur Julien Jacquemont.
L’album « Control The Past » s’ouvre sur une petite mélodie au xylophone de type berceuse qui s’étoffe et s’enfle pour introduire « Big Brother », un féroce plaidoyer contre la télévision. On découvre alors la voix de Julien Jacquemont, chaude et profonde, tantôt mordante et accrocheuse pour mieux se faire harmonieuse par la suite. Voilà qui nous change agréablement des habituelles escalades dans les aigus. C’est un Métal sans prétentions ni fioritures inutiles mais direct et efficace. Avec son clavier et ses backings vocaux, on pourrait rapprocher le style et le son d’Inner Visions de ceux de Sonata Arctica. Le tout est un peu linéaire mais on notera un titre instrumental réussi, « Maze of Nowhere », et une belle ballade, « Wake Up With a Smile », romantique sans être mièvre et qui prend de l’ampleur sans tomber dans l’emphase.
Mais la vraie surprise arrive à la fin avec « When Will Be Kings », un titre qui se démarque vraiment du reste de l’album et qui doit vraiment bien rendre en concert. On en redemande ! Et si vous avez la patience d’attendre les trois minutes de silence (à la Sonata) qui suivent, revoilà notre thème de berceuse joué de plus en plus lentement, comme le jouet d’un enfant qui s’arrête. Une belle idée à mon goût, poétique et sobre.
Pour résumer, si Inner Visions n’a certes pas réinventé le genre, « Control The Past » est un premier opus bien prometteur. Nos Français ont un style qui ne demande qu’à s’affirmer ; un brin d’originalité en plus et ils tiendront la recette du succès. Alors, ne faites pas la fine bouche, éteignez vos postes de télévision et écoutez plutôt « Control The Past » !