SERENITY (at) - Codex Atlanticus (2016)
Label : Napalm Records
Sortie du Scud : 29 janvier 2016
Pays : Autriche
Genre : Power Metal symphonique
Type : Album
Playtime : 14 Titres - 64 Mins
Oyez, oyez braves gens, et surtout vous, fans de SONATA ARCTICA et KAMELOT... Si vous aussi, vous trouvez que ces deux combos marchent au ralenti depuis presque une décennie, alors il est peut-être temps de vous pencher sur le cas de SERENITY. Le combo autrichien publie son cinquième album, Codex Atlanticus (un titre qui conviendrait plutôt aux Suédois de SABATON !), et nul doute qu'il saura combler les admirateurs des groupes précités.
Pour ce nouvel opus, SERENITY continue à faire appel au fidèle producteur Jan Vacik (qui signe la plupart des compos avec le groupe), et, c'est une habitude, base la plupart de ses paroles sur des évènements historiques, en l'occurrence ici sont évoqués la vie de Leonard DeVinci et l'héritage qu'il nous a laissé. Mais c'est plutôt au niveau du line-up que des changements sont opérés. Exit Clémentine Delaunay, la chanteuse qui accompagnait au micro le leader Georg Neuhauser sur War Of Ages (2013). Le bonhomme s'éclate désormais avec une autre chanteuse (Charlotte Wessels de DELAIN) au sein de son projet annexe PHANTASMA, on comprend pourquoi il ne ressent plus le besoin d'être épaulé par une voix féminine dans SERENITY. Néanmoins, la pulpeuse Amanda Somerville (AVANTASIA, KISKE/SOMERVILLE) apporte sa contribution sur l'intro de Codex Atlanticus et "The Perfect Woman", et la moins connue Natasha Kosch se charge de quelques chœurs.
Quant à Clémentine Delaunay, elle a définitivement rejoint les rangs de VISION OF ATLANTIS, effectuant le chemin inverse de Christian Hermsdörfer (guitares) qui intègre SERENITY en lieu et place du membre historique Thomas Buchberger. Mine de rien, voilà plus de 10 ans que Buchberger œuvrait pour SERENITY... Son départ n'entraine aucun bouleversement car le trio Neuhauser / Hermsdörfer / Vacik perpétue le style de SERENITY sans aucun problème. Il y a déjà la voix de Neuhauser, toujours aussi proche de celle de Tony Kakko (SONATA ARCTICA)... Neuhauser a beau moduler son organe (plus agressif pendant les couplets de "Sprouts Of Terror"), ou singer Tobias Sammet au point de susciter le doute sur la participation du leader d'EDGUY ("Spirit In The Flesh"), tout ça prête parfois à confusion. C'est la raison pour laquelle le bassiste Fabio D'Amore pousse également la chansonnette (notamment sur "Spirit In The Flesh" ou "Sprouts Of Terror", encore) avec un timbre qui lui est propre (on croirait un chanteur de générique pour dessins animés des 80's, énorme !), histoire de se distinguer un peu.
Il n'empêche, lorsque déboule ce "Follow Me", l'affiliation au Power mélodique crève les yeux, et au risque de se répéter, ce titre serait issu d'un Silence ou d'un Reckoning Night, il n'y aurait rien de surprenant. L'aspect orchestral en plus, peut-être. Ce qui n'enlève rien à la qualité de ce qui est proposé ici, car "Follow Me" et aussi "Reason" constituent de belles pépites du genre. Et ce qu'il y a d'appréciable avec SERENITY, c'est la diversité de ses compos au sein d'un style pas si fermé que ça, finalement. "Iniquity", mid-tempo épique truffé d'arrangements symphoniques et de chœurs qui auraient enchanté Prokofiev, éclairerait tout type d'albums d'Opera Metal. La ballade "My Final Chapter" (proposée sous d'autres versions sur les éditions limitées de Codex Atlanticus) marque l'étape la plus douce de l'opus, violons et flûtes apportant un plus indéniable à la mélodie et à la voix de Georg, sans parler du joli solo de Christian Hermsdörfer (impeccable tout au long de l'opus, c'est une bonne pioche pour SERENITY). "The Order" aurait pu prendre le même chemin, or c'est là que l'un des autres points forts de SERENITY : ne pas se cantonner à un rythme unique sur une chanson, ne pas s'enfermer sur une seule ligne mélodique.
Ainsi "The Order" alterne allure de ballade et passages plus accélérés, sans négliger cet air qui rentre dans la tête pour ne plus en sortir. "Caught In A Myth" joue de ses couplets aérés, de ses ponts avec chœurs médiévaux et de ses riffs à la KAMELOT pour offrir un joyau qui rendra Thomas Youngblood fou de jalousie. On comprend pourquoi, il y a quelques années, le guitariste américain avait offert à Georg Neuhauser le poste de chanteur de KAMELOT... Et la suite donne raison au frontman autrichien : enchainer aussi facilement les variations de tonalité sur le rentre-dedans "Fate Of Light" démontre que Neuhauser s'épanouit au sein de son groupe à lui et repousse ses propres limites.
Il ne faudra pas toujours pousser le bouchon trop loin, parce que ce duo avec Amanda, tout magique qu'il est quand la blonde américaine s'époumone, pompe sans complexe le "I'd Do Anything For Love" de MEAT LOAF et les structures qu'affectionnait les mecs de QUEEN. Et certains titres font office de remplissage ("Spirit In The Flesh"), alors tout n'est pas parfait. Ce qu'on va retenir de ce Codex Atlanticus, c'est qu'après le mitigé The Deviant Hearts de PHANTASMA, on y retrouve un Georg Neuhauser à son meilleur niveau, continuant à mener, années après années, son SERENITY vers les sommets.
Ajouté : Jeudi 03 Mars 2016 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Serenity Website Hits: 6400
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