BLACK SABBATH (uk) - Vol. 4 (1972)
Label : Vertigo
Sortie du Scud : 25 septembre 1972
Pays : Angleterre
Genre : Heavy Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 42 Mins
Après trois années de tournées sans relâche et trois albums enregistrés rapidement et produits par Roger Bain, le quatuor de Birmingham s'accorde une retraite bien méritée pour travailler sur son quatrième méfait. Instaurant un rituel que le groupe reprendra sur la plupart des albums suivants, Tony, Bill, Ozzy et Geezer louent une immense villa sur les hauts de Los Angeles et s'y cloîtrent pour créer l'album Vol. 4. Cette préparation américaine est surtout célèbre pour les quantités hallucinantes de cocaïne qui ont été consommées par les locataires. Le gang qui carburait jusque là au hasch et aux médocs découvre la fée cocaïne sur la tournée américaine de 1971. Une grande histoire d'amour est née. Elle tiendra le combo en haleine pendant des années.
"Recording Vol. 4 was great. We had the Dupont house, the sun was shining, there was the swimming pool, women, everything. And coke, lots of coke. We had such a good time that we didn't want it to end." (Tony Iommi, 2012)
Si Master Of Reality était l'album de la maturité, Volume 4 est celui de la confirmation. L'enchaînement des dix pistes est d'une justesse diabolique. Allez savoir quel rôle la coke a effectivement joué dans le processus de création, mais le résultat est à la hauteur de l'investissement. Reprenant la recette consistant à enchaîner les pistes Heavy et des morceaux plus atmosphériques et expérimentaux, Volume 4 pousse les choses un petit peu plus loin que Master Of Reality. Les morceaux Heavy sont encore plus Heavy, les pistes expérimentales encore plus expérimentales. Le groupe jouit en effet d'une liberté accrue depuis qu'il a décidé de se passer des services de Roger Bain et d'auto-produire son projet. Cette liberté, ajoutée à une durée d'enregistrement bien plus longue que pour les trois premiers albums, de la coke comme s'il en pleuvait et personne pour les brider conduit les quatre brummies à tenter l'inédit, le bizarre. Ainsi, l'instrumental "Fx" qui est réalisé par Tony Iommi en faisant glisser son pendentif en croix sur les cordes de sa guitare. L'explication démystifie un peu le morceau. C'est une piste étrange avec un son extra-terrestre qui fait un peu peur (surtout à l'époque où ce type de son ne venait pas d'un synthétiseur). Toujours dans la série expérimentations, Vol. 4 est le premier disque du SAB à comporter des claviers : la balade "Changes" est interprétée par Tony au piano et Geezer Buttler au mélotron, deux instruments dont les deux grateux apprennent à jouer en autodidactes durant les sessions d'enregistrement. Et comme d'habitude, ces ouvertures vers d'autres univers ne sont que des interludes pour accentuer l'effet extra lourd des morceaux les plus Heavy qui sont eux-même les plus Heavy que le SAB ait composés jusqu'ici. L'imparable doublette "Supernaut" - "Snowblind", les lourdissimes "Cornucopia" et "Tomorrow"s Dream". Les amateurs de gros son ne sont pas lésés.
L'album aurait pu s'appeler Snowblind, mais le distributeur américain craint de heurter le public avec un titre qui fasse trop ouvertement l'apologie des drogues dures. Le disque est donc baptisé Volume 4, tout simplement. Pas décontenancés pour autant, le SAB décide de faire un petit clin d'oeil en guise de remerciement aux dealers de Los Angeles pour leurs excellents produits.
"That whole period was one of the most enjoyable times ever, and a song like "Snowblind" makes it clear that it was also because of a certain drug. That's why we wrote on the album sleeve "we wish to thank the great COKE-Cola Company of Los Angeles". (Tony Iommi, 2012)
Une ambiance au beau fixe, le vent en poupe, une liberté totale, la coke comme muse. Le quatuor de Birmingham est au top de sa forme et les drogues sont, pour le moment, de puissants booster à leur inventivité et à leur folie. Le résultat est un opus ambitieux qui mélange avec justesse le son classique de BLACK SABBATH et des innovations qui vont elles aussi à devenir des classiques du son du groupe : les claviers, les orchestrations, les ballades. Avec cet album, BLACK SABBATH place la barre de la qualité très très haut, et se donne un challenge de taille pour les disques suivants. Faire au moins aussi bien et idéalement repousser encore les limites.
Ajouté : Jeudi 10 Mars 2016 Chroniqueur : Rivax Score : Lien en relation: Black Sabbath Website Hits: 6782
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