KVELERTAK (no) - Erlend Hjelvik (Mars-2016/VF-EV)
2016, Année KVELERTAK ? Pourquoi pas. Le groupe norvégien fondé il y a dix ans dans une cave de Stavanger par deux étudiants fans de jeux de rôle et de Black Metal est en passe de devenir un phénomène musical qui transcende les genres et dont on parle même hors des sphères Metal. C’est ainsi que le dernier album, Nattesferd, sortant en mai, fait partie de la liste établie par Rolling Stone Magazine des albums les plus attendus de 2016. De passage en France, Erlend Hjelvik, frontman et cofondateur du groupe a accepté de répondre aux questions de Metal-Impact.
Line-up : Erlend Hjelvik (chant), Vidar Landa (guitare et piano), Bjarte Lund Rolland (guitare), Maciek Ofstad (guitare et chant), Marvin Nygaard (basse), Kjetil Gjermundrød (batterie)
Discographie : Kvelertak (2010), Meir (2013), Nattesferd (2016)
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Metal-Impact. Bonjour Erlend, peux-tu nous raconter l’histoire de ton groupe ?
Erlend Hjelvik. Nous avons commencé à jouer ensemble il y a dix ans. En 2006, j'étais étudiant et avec Bjarte (Bjartet Lund Roland, guitare), on jouait beaucoup à World Of Warcraft et des trucs du genre. On passait tout notre temps ensemble. On écoutait aussi beaucoup de musique et l'idée nous est venue de monter notre propre groupe. Au début c'était juste pour passer le temps entre potes. Nous étions aussi terribles qu'un groupe de débutants peut l'être. Mais avec le temps et la pratique, nous sommes devenus un bon groupe. Nous avons commencé à donner des concerts, un tourneur nous a repéré, puis un label... et voilà. Nous n'avons jamais eu l'ambition d'aller si loin. Jamais je n'ai pensé que cela pourrait m'amener à Paris pour donner des interviews... mais c'est arrivé !
MI. Qu'est-ce qui a changé quand KVELERTAK est devenu un groupe mondialement connu signé sur une major ?
Erlend. Cela n'a pas changé notre mentalité. Jouer de la musique est toujours la chose que nous aimons le plus et de laquelle nous voulons vivre. Nous aimons cette vie. Ce n'est pas une question que je m'étais posée avant que tu me le demandes mais je suis certain que je continuerai quoiqu'il arrive. De toute manière, je ne saurais rien faire d'autre.
MI. Qu'est-ce qui est le plus difficile à gérer dans un groupe de six musiciens ?
Erlend. Composer avec les personnalités de chacun. Chaque membre du groupe est différent. C'était plus difficile à nos débuts, quand nous sommes partis pour la première fois en tournée tous ensemble. Tu ne connais jamais bien quelqu'un avant d'avoir passé un mois avec lui dans un bus. Au début ça a pu être compliqué, mais maintenant on se connaît tous très bien et avec l'âge, on fait moins de conneries et on se prend moins la tête.
MI. Est-ce que KVELERTAK est un groupe démocratique ?
Erlend. Oui, nous avons un mode de fonctionnement très démocratique, mais cela dépend des sujets. Si on parle du merch, des artworks, c'est un sujet que je gère avec deux ou trois autres gars. On se répartit les tâches parce qu'on ne peut pas tout décider tous ensemble. La démocratie est un processus qui prend du temps. Par contre nous sommes tous sur la même longueur d'ondes avec l'orientation artistique du groupe et notre musique.
MI. Vous partez bientôt en tournée aux Etats-Unis. C'est votre sixième tournée américaine...
Erlend. Je ne sais pas exactement combien de fois on y est allés, mais tu as sûrement raison.
MI. Pourquoi est-ce si important pour vous d'être connus aux Etats-Unis ?
Erlend. C'est venu très naturellement car nous avons monté nos deux premiers albums avec des américains. Et puis nous connaissons pas mal de groupes américains, c'est donc très naturel pour nous de jouer aux Etats-Unis. C'est plus facile maintenant qu'on est signés sur un label américain (Roadrunner Records). Je ne peux pas imaginer ne pas tourner là-bas même si c'est plus compliqué à organiser qu'une tournée en Europe. J'adore jouer ici car il y a un gros public Metal et ils sont très sympa. Et pour couronner le tout, cette fois-ci, nous aurons un bus de avec couchettes pour les déplacements, ce qui est toujours mieux que de devoir conduire un mini-van entre deux concerts, vu les distances énormes entre les villes.
MI. Vous allez tourner avec TORCHE et WITHE THRONE. Avez-vous choisi ces groupes car ils sont plus en phase avec la musique de Nattesferd que pouvaient l'être d'autres groupes avec lesquels vous avez tourné les fois précédentes ?
Erlend. Pas vraiment. TORCHE est un bon groupe. En plus, ce sont des copains mais surtout, c'est un super groupe sur scène. Si le groupe est bon en live, nous voulons tourner avec lui parce que quand tu as un bon groupe à venir regarder tous les soirs, c'est plus sympa. Si je dois prendre la route avec un groupe, je préfère que ça soit une formation que je prenne plaisir à regarder jouer tous les soirs, pas un groupe dont je me lasserai après un seul concert.
MI. Tu avais l'habitude de démarrer les sets avec un hibou empaillé sur la tête, est-ce que tu continues à le porter ?
Erlend. Non, le hibou a pris sa retraite, nous avons imaginé quelque chose de différent pour la tournée promotionnelle de Nattesferd. Quelque chose de plus psychédélique qui rappelle le casque porté par le personnage sur la pochette du disque.
MI. Il y a aussi un hibou sur cette pochette...
Erlend. Bien sûr, le hibou est notre mascotte, il devait être là.
MI. Quand vous êtes venus au Hellfest en 2014, tu ne le portais déjà plus, le public était d'ailleurs un peu déçu de ne pas voir le hibou.
Erlend. Je devais le porter mais au moment d'entrer en scène, la tête s'est détachée du corps, donc je n'ai pas pu l'utiliser.
MI. Ce problème mis à part, quels souvenirs gardes-tu de ce concert.
Erlend. On a joué très tard (1H00) mais l'horaire était parfait pour nous. Tout était parfait. C'est l'un des meilleurs shows qu'on ait donné. L'accueil était dingue. C'est toujours super en France mais cette fois-ci c'était hallucinant. Et puis il y avait tellement de groupes qu'on connaissait qui étaient là en même temps que nous. On a aussi passé du bon temps backstage et c'est toujours profitable pour le concert.
MI. Nattesferd, votre nouvel album, sonne très différemment de Meir. Qu'est-ce qui vous a décidés à évoluer vers un son plus organique et un peu vintage ?
Erlend. Nous voulions changer de façon de procéder parce que pour Kvelertak et Meir nous avions eu la même approche. Ces deux disques ont été enregistrés et mixés de la même manière et leur son est un peu trop propre, clinique. Je pense que Nattesferd sonne plus vrai, que le son ressemble plus à ce que nous produisons sur scène.
MI. Et qu'est-ce qui vous a décidés à produire cet album vous-mêmes ?
Erlend. Je pense que nous sommes un groupe très dur à produire parce que nous avons notre propre idée de la façon dont la musique doit sonner. Nous faisons confiance à notre instinct plus qu'à l'avis d'un producteur, aussi bon soit-il. Et puis Bjarte produit déjà les projets de plusieurs groupes, il nous a donc semblé naturel d'utiliser ses compétences pour notre disque.
MI. Sur Nattesferd, il y a une chanson baptisée "1985", qu'est-ce que cette année en particulier signifie pour toi ?
Erlend. C'est l'année où je suis né, mais cela n'a aucun rapport. Quand j'ai écrit les paroles de cette chanson, j'écoutais du VAN HALEN et j'ai juste commencé à penser aux années 80 et à toute la musique géniale qui a été créée à cette époque. Tout était mieux à l'époque. Les gens étaient plus heureux, la vie moins compliquée, nous avions tout ce dont nous avions besoin. Aujourd'hui nous avons internet, et même si nous n'aurions pas cette conversation aujourd'hui sans internet, je trouve que ça ruine l'esprit des gens, tu comprends ?
MI. Oui, tout à fait. Pour revenir à la musique des années 80. Quels sont tes groupes favoris de cette époque ?
Erlend. MAYHEM, MERCIFULL FAITH, PENTAGRAM, les premiers albums de BATHORY... et METALLICA... et puis SLAYER bien sûr.
MI. Il y a des traces de Black Metal dans la musique de KVELERTAK, est-ce intentionnel ou juste lié à vos influences ?
Erlend. C'est tout à fait intentionnel. J'ai écouté beaucoup de Black Metal. Quand j'étais adolescent, je n'écoutais que ça. C'est quand nous avons commencé à tourner avec KVELERTAK que j'ai commencé à écouter d'autres styles de musiques. Je chante dans un side project qui s'appelle DJEVEL. C'est un groupe de Black Metal fondé par des musiciens venus de cette scène. Notre batteur (Dirge Rep) jouait auparavant avec GORGOROTH et ENSLAVED. Je prends vraiment mon pied avec ce groupe.
MI. C'est le graphiste et dessinateur Ary Croper qui a dessiné l'artwork de Nattesferd, comment l'avez-vous choisi ?
Erlend. Il était au sommet de ma liste. Depuis que nous avons fondé le groupe, j'ai toujours voulu lui confier un artwork. J'adore ce qu'il a fait pour HIGH ON FIRE ou SLEEP. C'était le type parfait pour le job et il a fait un boulot génial. L'artwork convient parfaitement à la musique de l'album. C'est primal, avec beaucoup de nature, l'accord parfait avec notre son.
MI. Tu as les bras entièrement tatoués ainsi qu'une partie du torse, tu as beaucoup de tatouages animaliers...
Erlend. Et aussi pas mal de crânes...
MI. Comment choisis-tu les sujets et les tatoueurs ?
Erlend. C'est souvent des tatoueurs que je rencontre aux Etats-Unis, ils viennent me proposer un tatouage, je leur dis de faire ce qu'ils veulent. Je n'interfère pas, je leur fais confiance. C'est la même chose que pour l'artwork de l'album. Tu choisis un artiste dont tu aimes le travail, tu penses qu'il peut faire un truc parfait et tu lui laisses le champ libre. Ne pas interférer. C'est important.
MI. Tu as plus de tatouages depuis que tu tournes ?
Erlend. Oui, je n'en avais pas autant quand j'ai commencé mais pendant les tournées, on rencontre vraiment beaucoup de très bons tatoueurs, surtout aux Etats-Unis.
MI. Tu as de nouveaux tatouages en projet ?
Erlend. Ca fait un moment que je ne me suis pas fait tatouer mais je n'ai pas un projet en particulier en vue... Je ne suis pas pressé.
==================== ENGLISH VERSION ====================
Metal-Impact. Hi Erlend. Can you tell us the story of KVELERTAK?
Erlend Hjelvik. We started ten years ago, in 2006, we were just me and Bjarte (Bjarte Lund Roland, guitare) we were playing Word of Warcraft and shit like that in the basement we were living together. I was student and we listened to a lot of music together. We decided to start the band, just to pass time and for ourselves. We never had any ambition that we gonna end up here in Paris doing interviews but, that happened. It's been several years being a terrible band, just practicing, playing shows. It took a few years before we turned into a good band and then people paid attention to us, and then we got booking agent, record label... the rest you know.
MI. What did changed when KVELERTAK became a world known band signed on a major music label?
Erlend. It's still the same mentality. It's the thing that we love to do and it's the funiest thing I know, about making music and play shows. We're enjoying life in general, I would do it anyway. It's not something I thank about before you asked me, but I can't really see myself doing anything else. We try to do the shit. It's our lifestyle.
MI. What's the most difficult thing with a six members band?
Erlend. It's six strengh personnality. Everyone is kinda different. It was more difficult at the beginning but now we all know each other, how we work, we have to discover each other when we started touring because you don't really know your bandmate before sharing a tour bus for month with them. We're getting older and that's less bullshit now that it was before.
MI. Would you say KVELERTAK is a democratic band?
Erlend. Yeah, we're pretty democratic but it depends of what we're discussing. If we're talking about artwork, merchandising it's usually me and two or three other guys who discuss that kinda sutf. People gonna have different roles in the band. Democraty is taking long time sometimes but it's working for us. We're pretty much on the same page when it's comes to music, what the band should be in general, it's not like a big problem.
MI. You're going to United States soon. It's the sixth KVELERTAK American Tour
Erlend. I don't know how many times we've been there but you're probably right
MI. Why is it so important for KVELERTAK to be known in the US?
Erlend. I think it just fell natural like we built our first and second albums with american friends. We're pretty connected to a lot of american bands so that's natural to play in the US. It's more easy now since we're signed on an american label. I can't imagine not going over there but it's lot of hard work compared to Europe even if it's getting better every time. That's motivating. Now we're having our proper night liner. That's pretty new for us, that's easier than when we were travelling in a van with those huge distances between the cities. I just love play in the US, I like the people, we've got a lot more of Metal audience over there.
MI. Your new album sounds very different from Meir, how did you decide to evolve to this kind of vintage sound?
Erlend. We wanted to do things in a new way because for Kvelartak and Meir we had the same approach, and were recorded in the same way. I guess I would say it's more clinical, it sounds great, but I think the new record sounds more real, like what we sound in real life. We've been touring for so many years now and felt natural to use the experience that we got on stage. It's a lot more fun to do things that way. I think it gives more character and soul to the record.
MI. Why did you decide to produce the album all by yourself?
Erlend. We worked with Nick Terry but his role was more sound engeneering. I think we're a really hard band to produce because we have our own idea of how things should sound. We trust our own instinct a lot more that anyone else so it's just gonna be that way anyway. Our guitarist Bjarte is producing a lot of bands so it makes sense to use that kind of experience that he has for us.
MI. Would you keep producing your next record by yourself or try to work with an external producer?
Erlend. That's a difficult question, we haven't discussed so far, it's too soon, we're just thinking about the new album, so we'll see what we feel like after doing this record on stage for one or two years.
MI. Speaking of the song "1985", what does this particular year means for you?
Erlend. I was born then but that's not why. When I wrote lyrics, I was just listening to VAN HALEN and I just started thinking at the 80's, and all the great music. Basically, everything was better in those years. I'm not an old man but I think people were more happy in those years. Things were less complicated. We had everything we needed. Internet is kinda ruining peoples mind even if I won't have this conversation with you without internet, but...do you understand what I mean?
MI. Perfectly.
MI. What are your favorite Metal bands from the 1980's ?
Erlend. MAYHEM, MERCIFULL FAITH, PENTAGRAM...the first BATHORY album which are my favorites... and also METALLICA of course, and SLAYER... so much good stuff in the 80's...
MI. We can hear some hints of Black Metal in your music. Is it intentional?
Erlend. Yes it is because I listened a lot more Black Metal at the beginning of KVELERTAK. That was a big part of my life, when I was a teenager. It just like after we started touring that I began listening to different stuff. Now I have a Black Metal band on the side that's called DJEVEL. This is Black Metal I play with some guys who have been playing Black Metal for years. Our drummer (Dirge Rep) used to be in bands like GORGOROTH and ENSLAVED. I get a good release doing this on the side.
MI. Speaking of your live sessions. You're beginning your sets with an owl on the head. Are you still doing this?
Erlend. It's gonna get retired. We have something new. It's look more psychedelic, it's more like the helmet the character is wearing on the new album's artwork.
MI. There's also a kind of owl on this artwork.
Erlend. it's our mascot, so it has to be there.
MI. When you came to Hellfest in 2014, we were desapointed not seing the owl at the beginning?
Erlend. Because I was about to put it on and the head fell of so I couldn't use.
MI. How do you remember this venue.
Erlend. That was perfect. It was one the best show we did out. The reception was insane. It's always good in France but it was just amazing experience to be there. There's so many bands that we know and love. Good times backstage.
MI. You're touring in the US with TORCH and WITHE THRONE. Did you choose the band you're touring with this time regarding to the evolution of your sound in your last album?
Erlend. Not really. If it's a good band, we want to tour with him, TORCH, we've toured with them before and we're very good friends and I think they're a great live band. Basically if the band is good live we wanna bring them on tour because it's just inspiring for us and more fun to be on tour when you have a good band that you can watch every night so it's really important. If I'm gonna be on tour for a month don't I want to be with a band I'll would just see at on time on stage. It should be a band that you want to see every night.
MI. For Nattesferd, you worked with Ary Croper. Why did you choose this particular artist for the artwork?
Erlend. He's been on the top of my list ever since we started, I've always paid a closed attention to what he's doing because I love his stuff for HIGH ON FIRE or SLEEP. That's the first person I thougnt. Just the perfect man for the job. The cover fits the music perfectly. It's primal, with a lot of nature, it's perfect for our kinda music.
MI. Speaking of your tattoos. You've got a lot of tattooes on the arms. Most of them are animals...
Erlend. Some skulls too.
MI. How do you choose the subjects and the tattoo artists?
Erlend. There are different guys, lots in the US. I just tell him what he want, I don't interfer, I trust. It's the same approach that for the album artwork. You just pick a person that you thing he's gonna make the perfect cover or the perfect tattoo. It's gonna be best if you don't interfer too much and let the person do his thing. That's important.
MI. You've got a lot more since you're touring?
Erlend. Yeah, I didn't have that much when I began but during our touring we met a lot of good tattoo artist, especially in the US.
MI. You have new tattoos in projects?
Erlend. It's been a long time since last time, but I don't have a project. I'm not in a hury.
Ajouté : Mercredi 18 Mai 2016 Intervieweur : Rivax Lien en relation: Kvelertak Website Hits: 8072
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