La paire fondatrice de ASIA se reforme, probablement pour payer ses impôts ; il n’y a pas d’autre explication à la sortie d’un album aussi convenu et piochant à ce point dans le passé.
Ce qui ressort en premier lieu de cette écoute, c’est l’incroyable mollesse de ces 10 titres (dont 6 ballades !). A chaque seconde on craint de tomber en catalepsie ! Wetton et Downes, à l’instar de Tatie Danielle, deviennent méchants en vieillissant : ils ont décidé de nous faire souffrir avec leurs compos léthargiques. Pas sympa. On me rétorquera que, ASIA, déjà, ce n’était pas le summum de la brutalité et on aura raison. Mais déjà, ASIA, je n’aimais pas, alors...
Le vrai problème ici, c’est que Wetton et Downes tournent en rond en nous livrant des morceaux qu’on croirait écrits 25 ans auparavant et qui, même à l’époque, seraient passés inaperçus du fait de leur insipidité. En son temps, Frank Stallone (le frère de Sylvester) écrivait des chansons de cet acabit pour des comédies musicales (notamment Staying Alive) qui étaient assez proche de ça et que la postérité n’a pas retenues. Les structures musicales empruntent des chemins archi-classiques indignes d’une telle carrière.
Alors, bien sûr, c’est très remarquablement interprété et la production est propre avec, avouons-le, une orchestration très professionnelle, mais après 30 ans de carrière n’étions-nous pas en mesure d’attendre davantage que ce minimum syndical soporifique ?