Tchort est un musicien accompli est fort d'un passé musical plus que prometteur, il est à l'heure actuelle un musicien talentueux et reconnu jouant dans trois formations assez différentes mais bien présentes dans les sphères du Metal. Aujourd'hui, je me suis intéressé à sa participation plus qu'active au sein de Green Carnation, il nous présente donc le troisième album du groupe sorti sur leur nouveau label qu'est Season Of Mist…

Line-up : Tchort (Terje Vik Schei) (guitar, lyrics and composer), Anders Kobro (drums), Bernt A Moen (piano and keyboard), Stein Roger (bass, guitars and composer), Bjorn Harstad (guitar), Kjetil Nordhus (vocals and composer)

Dicographie : Journey To The End Of The Night (Album - 2000), Light of Day Day of Darkness (Album - 2001), A Blessing In Disguise (Album - 2003)


Metal-Impact. Cela fait 13 ans que le groupe existe et pendant les dix premières années le groupe a subit quelques flottements. Peux-tu résumer ce qu'il s'est passé ?

Tchort. Le groupe a été créé en 1990. On a fait pas mal de concerts et on a enregistré une démo en 1991 avant de nous séparer en 1992, puis de nous reformer en 1999.

MI. Pourquoi as-tu décidé de lâcher le groupe pour rejoindre Emperor qui évolue dans un autre registre ?

Tchort. En fait, le Metal qu'on jouait avec Green Carnation était déjà extrême lorsque j'ai intégré Emperor, alors le changement ne m'a pas semblé si brutal que ça. Le fait de hurler au lieu de grogner, ou d'utiliser des claviers et des mélodies en plus grande quantité ne m'a pas vraiment donné l'impression de changer de style musical. Les autres membres de Green Carnation n'étaient pas prêts pour ce genre d'évolution, alors quand Emperor m'a proposé cette place, je n'ai pas eu besoin de réfléchir bien longtemps.

MI. Et pourquoi être revenu en 1999 ?

Tchort. On avait une idée de base, on pourrait presque qualifier ça de vision, lorsqu'on a commencé : c'était d'enregistrer un album ensemble. Au début, on ne savait pas comment utiliser nos instruments, seul ce rêve nous motivait. Mais lorsque l'on s'est séparés, tout ce qu'on avait accompli, c'était cette démo ; alors en 1999 on a senti qu'il était temps de faire une nouvelle tentative. Le problème, c'est qu'une fois cet objectif atteint, les autres membres du groupe se sont estimés satisfaits et n'ont pas voulu continuer. Ils n'étaient pas prêts à se fixer un nouveau but, pour eux-mêmes et pour le groupe. Moi, si.

MI. "A Blessing In Disguise" est presque à l'opposé de "Light of Day, Day of Darkness" car plus mélodique et intimiste. Comment définirais-tu ce changement et pourquoi cette évolution ?

Tchort. En ce qui me concerne, j'ai l'impression que "A Blessing In Disguise" correspond à une progression naturelle, mais aussi qu'il sonne un peu comme "Light of Day", si "LOD" était un album à part entière. Ce que je veux dire, c'est qu'il y a beaucoup de "LOD" dans des morceaux comme "Lullaby in Winter" et "Rain" par exemple. "A Blessing In Disguise" est moins monotone que "LOD" et a un son différent. Il raconte aussi plusieurs histoires, tandis que " LOD" n'en racontait qu'une.

MI. Parles-nous des messages ou émotions que tu as voulu transmettre à travers "A Blessing In Disguise" qui, pour une fois, n'est pas un concept album...

Tchort. Comme toujours, notre but est de faire de la bonne musique. Peu importe qu'il y ait un concept derrière ou pas. Composer de bonnes mélodies, expérimenter des structures différentes pour nos chansons, essayer des éléments et des styles avec lesquels nous n'avions pas encore travaillé.

MI. Peux-tu nous dire un mot sur le titre "The Boy In The Attic" car il est assez complexe dans sa structure musicale et de plus il est lié au choix du nom de l'album...

Tchort. Durant la pré-production, on avait appelé ce morceau "Acid". Je voulais composer une chanson simple d'un côté, et massive et orchestrale d'un autre, mais je ne voulais pas l'aborder de la même manière que les autres morceaux, avec beaucoup de cordes, de claviers, de chœurs, etc. Alors j'ai décidé d'enregistrer toutes les voix avec les lignes de guitare, ce qui nous a donné sept ou huit harmonies et chants différents, avant d'ajouter la basse, la batterie, les vocaux, le mellotron et le piano. Le résultat est une chanson très différente de ce qu'on trouve dans le reste de l'album.

MI. Comment s'est passée la phase de composition par rapport aux autres ?

Tchort. Tout a été différent cette fois-ci : l'écriture, l'enregistrement, le studio, l'illustrateur de la pochette, le label, la musique, etc. Et en fin de compte l'album est bien plus réussi que "LOD". À mon avis, on ne peut que se féliciter d'avoir changer de manière si radicale sans que cela nuise à l'enthousiasme des médias et des fans.

MI. D'où te viens ton inspiration car tu écoutes surtout de la musique extrême et cela n'est pas le cas de Green Carnation ?

Tchort. Mon inspiration vient de la vie elle-même. C'est une source d'inspiration bien plus vaste et profonde que tout genre de musique ou que tout artiste en particulier. Mon fils me donne aussi matière à réflexion, tout comme mes expériences passées. C'est aussi ce que j'essaie de représenter dans mes textes et ma musique.

MI. Vos morceaux contiennent beaucoup d'ambiances, cela n'est pas trop dur de tout reproduire en live ?

Tchort. Je ne pense pas qu'il soit important de recréer exactement la même atmosphère sur scène que sur CD. Dans ce cas, autant rester chez soi et profiter d'un son parfait sans risque de se faire bousculer et renverser de la bière dessus. D'un autre côté, il est impossible de recréer un son à 100% identique, surtout du fait qu'on a utilisé 30 musiciens sur "Light of Day", alors qu'on est seulement six sur scène. La version de l'album qu'on entend en concert est donc légèrement différente, plus adaptée à ces conditions. On y a aussi ajouté quelques nouvelles harmonies, etc.

MI. Vous ne vous êtes que très peu produit en concert depuis votre reformation en 1999, pourquoi ?

Tchort. Le premier line up qui a enregistré "Journey To The End Of The Night" ne voulait pas jouer en concert. Ils ne sont pas montés sur scène depuis 91/92 et ne voulaient pas commencer maintenant. Dans ce nouveau line up, tous les musiciens ont l'expérience de la scène et s'éclatent un max en concert, ce qui explique pourquoi le groupe a tant repris du poil de la bête récemment.

MI. Vous avez une tournée Européenne de prévu en Novembre 2003, peux-tu nous en dire un poil plus ?

Tchort. C'est notre toute première tournée, et nous n'avons joué que deux fois à l'étranger dans le passé. La tournée va passer par l'Allemagne, la Hongrie et l'Autriche. On va partager l'affiche avec les Allemands de Suidakra et les Suédois de Mørk Gryning. Les styles musicaux des trois groupes sont assez différents, mais je crois que chacun est assez représentatif de son genre, alors le public devrait en avoir pour son argent. Cette tournée se terminera en Norvège avec les deux autres groupes, et on devrait commencer une autre tournée en janvier 2004 pour couvrir le reste de l'Europe.

MI. Une vidéo de "Light of Day, Day of Darkness" à été tournée, sera t'elle commercialisé ? Un DVD en préparation peut-être ?

Tchort. Je ne sais pas. La société de télévision qui a tourné la vidéo n'a toujours pas eu le temps de la monter. Je crois qu'il y a 15 heures de rushes en tout, alors si je peux te garantir une chose, c'est qu'elle n'est pas prête de sortir.

MI. Comment et pourquoi s'est fait le choix du label Season Of Mist ?

Tchort. Ils nous ont fait une bonne offre et ils avaient une distribution mondiale, contrairement à notre précédent label, il était donc naturel qu'on change de label après notre premier contrat.

MI. Tu es dans trois formations à l'heure actuelle, si tu devais choisir un groupe, dans lequel resterais-tu ?

Tchort. Blood Red Throne, Green Carnation et Carpathian Forest. Pourquoi est-ce que je choisirais alors que j'ai tout ce qu'il me faut ?

MI. Cela fait longtemps que tu évolues dans les sphères du Metal et dans différents styles. Quelle est ta vision de la musique et comment vois-tu l'avenir de celle-ci ?

Tchort. J'ai remarqué que je prêtais de moins en moins d'attention à ce que faisaient les autres groupes et au cheminement que suivait le genre, alors je dirais que ma musique évoluera selon mon humeur, voilà tout.

MI. Que penses-tu du support internet et des webzines ?

Tchort. J'utilise fréquemment et j'approuve entièrement ces deux supports.

MI. Je te laisse conclure...

Tchort. Jetez un œil sur notre site (ndlr : lien ci-dessous) pour rester au courant de nos dernières infos. Venez faire la fête avec nous sur notre tournée. À bientôt.