VULCAIN (FRA) - Marc Varez et Vincent Puzio (Mai-2011)
30 ans… Déjà trente ans que VULCAIN a débuté sa carrière dans la région parisienne… Et les voilà de retour, en 2011, avec un live qui les replace direct en plein cœur de l’actualité… Il y aurait tant de choses à dire sur un groupe qui a apporté ses lettres de noblesse au Hard-Rock français, de par sa longévité, son courage, et son honnêteté. Une plâtrée d’albums toujours intéressants et novateurs, une perpétuelle recherche pour aller de l’avant malgré des difficultés liées au biz’, les concerts, les galères, les joies, les peines... Il était donc indispensable d’aller à la rencontre de ces survivants du Rock, qui n’ont pas fini de faire parler d’eux, n’en doutons pas. Et c’est dans le fief du trio, au sein même du magasin Backline dans le IXième arrondissement si coloré de Paris que le rendez vous est donné. Quelques confidences, des déclarations plus sobres, mais surtout beaucoup d’éclats de rire pour un résumé de l’histoire de ce qui restera pour longtemps « Le groupe français numéro 1 ».
Line-up : Daniel Puzio (Chant, Guitare), Vincent Puzio (Basse), Marc Varez (Batterie)
Discographie : Rock’n’Roll Secours (1984), La Dame De Fer (1985), Desperados (1985), Big Brothers (1986), Big Brothers (1986), Live Force (1987), Transition (1989), Big Bang (1992), Vulcain (1994), Atomic Live (1996), Compilaction (1997), Stoppe La Machine (1998), En Revenant (2011), V8 (2013)
M-I Interviews du groupe : Marc Varez et Vincent Puzio (Mai-2011), Daniel Puzio (Avril-2013)
Metal-Impact. Ok les gars, on va commencer par un classique du groupe. Ca va les mecs ?
Vincent Puzio. Impeccable !
Marc Varez. Nous ça va toujours, la grande forme !
MI. J’ai pu voir ça ! On va parler de la reformation qui a eu lieu l’année dernière, car je pense que nos lecteurs aimeraient bien savoir comment tout ça s’est passé ?
Marc. Ca s’est passé d’abord parce que 10 ans d’arrêt, le temps de respirer un peu chacun de notre côté, après toutes les pressions qu’on a eu sur l’ensemble d’une carrière qui a duré une bonne quinzaine d’années, et puis l’envie de rejouer ensemble malgré tout, parce que ça nous manquait la scène, même si Daniel et moi avions monté des projets, et sans arrêt on avait droit à « Et VULCAIN, et VULCAIN ? »… Et comme on avait de la demande au niveau des fans on s’est dit qu’on allait remettre ça, et c’est Vincent qui a plus ou moins coordonné le truc, qui nous a dit « Ok, on se retrouve, on voit ce que ça donne, si on repart sur la route… ». Tout ça s’est fait en septembre/octobre 2009, et dès novembre on attaquait les répétitions, et puis voilà…VULCAIN c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas ! Alors voilà, on avait de la demande, mais on ne savait pas trop où on allait, on espérait que ça fonctionne, et c’est allé au-delà de nos espérances, puisqu’à peine la reformation annoncée, nous avons eu un contact pour aller jouer au Canada, on a été programmés sur le Hellfest, on a eu beaucoup de demande puisqu’on a fait une vingtaine de concerts sur l’année de la reformation, ce qui est pas mal pour un groupe français, et puis partir entre temps au Canada, le Hellfest, et le concert avec MOTORHEAD, avec qui le lien est revenu naturellement, donc voilà, on a juste fait une pause de dix ans, on a embrayé, on a passé la première et voilà, à fond les gamelles !
Vincent. Le temps de se refaire une petite santé !
Marc. Voilà, il fallait juste qu’on se repose un peu, de toute cette première période qui a été riche en albums, en évènements et en tournées, mais aussi en pression, en déceptions, tout ce qui fait partie de la vie des groupes de Rock.
MI. Plus spécialement dans la vie des groupes de Rock français, j’ai l’impression…
Marc. Non, je crois que c’est un peu chez tout le monde pareil, tu as forcément des moyens de pression, un jour c’est à cause du business, et le lendemain c’est justement parce qu’il ne se passe plus rien. Tu as souvent des moments de pression. Il faut savoir vivre avec, jusqu’au moment où il faut décompresser. Nous c’est ce qu’on a fait pendant dix ans, ça nous a fait grand bien puisqu’on est repartis, gonflés à bloc avec que des bons plans.
MI. Donc cette reformation c’était vraiment pour le fun, vous n’aviez pas l’impression que VULCAIN avait encore des choses à dire et avait mal clôturé son histoire ?
Marc. C’était vraiment pour le plaisir de rejouer ensemble, pas du tout par rapport à une carrière, inachevée ou non. On ne s’est pas posé cette question là, c’était vraiment pour le plaisir de rejouer ensemble, et c’est aussi pour ça qu’on ne s’est pas précipités à faire un nouvel album. On voulait juste se faire plaisir et faire plaisir aux fans en rejouant les titres qu’on avait joués pendant vingt ans, qui ont éclaté tout le monde et c’est ce qui s’est passé, d’où la démarche pour marquer le retour, ne pas revenir avec un nouvel album qui aurait certainement fait chier tout le monde dès le départ…
MI. Pas forcément le public…
Vincent. Le public, il est là pour faire la fête, les gens connaissent tous les morceaux…
MI. C’est vrai que pour les fans, VULCAIN, c’est surtout du live…
Marc. Oui, c’est pour ça qu’on a voulu revenir en se basant sur nos racines, en trio, et en faisant un live pour faire plaisir au public. Et c’était la première fois de notre carrière qu’on avait l’occasion de faire un DVD, d’avoir des images de VULCAIN, chose très rare. On voulait vraiment avant tout faire une super fête avec les fans… Je pense que si tu reviens à l’heure actuelle en voulant faire du fric, c’est que tu es un abruti et que tu n’as rien compris. Il faut avant tout faire ça pour le fun et puis s’éclater vraiment ! Y’a pas un groupe de Hard qui peut se targuer d’être devenu millionnaire un jour…
Vincent. Oui, parce que pendant les dix ans qui se sont écoulées, on a tous trouvé le moyen de gagner de l’argent ! Alors c’est pour ça qu’on ne fait pas ça dans cette optique… C’est vraiment pour le plaisir de se retrouver tous les trois sur scène, avec le public qui connaît tout par cœur… C’est génial !
MI. Justement, quand vous avez recommencé à jouer, est ce que les automatismes sont revenus tout de suite, facilement, parce que vous avez tous joué avec des musiciens différents…
Vincent. Quand on s’est retrouvés on a dit qu’on allait faire une répète, et on voyait si ça repartait ou pas, et c’est reparti…
Marc. Ce qui est une évidence, c’est que tous les vieux titres, et c’est pour ça que les premières setlists de nos concerts portent sur les deux premiers albums, c’est comme si on les avait joués hier ! Là où ça nous a demandé un peu plus de travail, le genre de chansons où tu t’arrêtes et tu dis « Ah non, là, ça fait pas comme ça », ont été les titres plus récents du genre ceux de Big Bang, ou ceux de Transition, mais on s’est vraiment éclaté. Tu sais, quand tu as dix huit ans de carrière, autant de concerts et autant de chambres d’hôtel en commun, de studios… On se connaît par cœur ! Donc musicalement c’est sur que tout est revenu très vite !
MI. Est-ce que vous pouvez nous raconter un peu comment s’est fait ce concert au Hellfest, comment ça s’est organisé, comment vous l’avez vécu ?
Marc. Tout a été très vite et quand on a annoncé notre reformation, on a eu deux trois appuis dans le métier parce que je crois qu’avec la carrière qu’on a eu, et c’est sans doute notre force, c’est qu’on est respectés, ce qui est une chose très importante dans ce milieu là. Et donc nous avons eu quelques coups de main, entre autre de la maison de disques à qui ont s’est adressés pour revenir, qui avait un poids sur le Hellfest, qui avaient déjà LOUDBLAST, BLASPHEME et quelques artistes à eux, et bien sur l’incontournable Olivier Garnier qui nous a aussi donné un gros coup de main la dessus. Donc on s’est retrouvés à la programmation du Hellfest, et pour nous c’était la reconnaissance de notre reformation, et l’occasion de revenir par la grande porte… Après le déroulement… Tu te retrouves sur une scène pareille et puis dans les loges avec les têtes qu’on connaissait, SAXON, MOTORHEAD, ça a été extraordinaire, de revoir ce monde là, d’être dans cette organisation qui est vraiment extraordinaire, et on leur tire notre chapeau… Et nous, toujours dans l’effet boule de neige qui a suivi notre retour qui se passe super bien, ARTE vient faire un reportage sur nous, avec une interview de deux heures dans les loges du Hellfest, et du coup, il y a eu un petit sujet dans « Tracks » qui était assez sympathique. Voilà, que du bon, et puis les retrouvailles avec MOTORHEAD, ce qui fait que ça a été un peu plus facile pour revenir avec eux en décembre, à Lyon, en fin d’année dernière.
MI. Mais ça n’a pas été trop dur de se remettre dans VULCAIN après avoir monté tous ces projets, toi avec BLACKSTONE, Daniel avec MR JACK, ça vous a apporté des choses ?
Marc. Peut être de faire autre chose que du VULCAIN, et s’exprimer dans ce qu’on avait envie de faire à ce moment là… Quand tu décides de faire une pause avec VULCAIN, c’est justement pour faire autre chose, si on avait fait chacun de notre côté un groupe qui ressemblait à VULCAIN, on aurait été cons ! C’est notre vie, c’est au fond de nous c’est dans nos veines, VULCAIN, c’est dans nos veines !
MI. Et tout de suite vous avez choisi le trio !
Marc. C’était évident parce qu’on avait fini comme ça et que pour nous c’était la bonne formule. Même si effectivement on nous l’avait beaucoup demandé lors de notre reformation, et ça aurait été possible de rappeler Didier Lohezic, le premier guitariste du groupe, malheureusement il a quelques problèmes auditifs. Donc, ça n’aurait pas été simple de reprendre la route avec lui, et d’autres raisons plus personnelles… Mais on savait qu’en trio ça fonctionnait, et qu’on était tous les trois sur la même longueur d’ondes… Quant aux deux autres guitaristes qui sont passés dans le groupe, c’était totalement exclu, parce qu’on voulait vraiment revenir à quelque chose de « primitif ». Et puis je crois que l’époque des guitaristes qui « tricotent », on l’a testé dans notre carrière, et ça n’était certainement pas comme ça qu’il fallait revenir aujourd’hui…
MI. Et justement, avec le recul sur trente ans de carrière, ne regrettez-vous pas de n’avoir pas abordé certains albums sous la forme d’un trio, je pense notamment à Big Brothers que vous avez longtemps regretté si je ne m’abuse ?
Marc. Oui, mais c’était plus un regret de production. Et puis des problèmes internes qui surgissaient déjà sur ce troisième album, travailler avec un producteur qui appliquait à la règle les standards de production ce qui fait qu’on s’est sentis un peu perdus, et comme te le dit Vincent, et te le dirait aussi certainement Daniel au niveau des textes qui est aussi concerné, c’est un album qu’on a fait trop vite derrière Desperados qui nous avait déjà permis de gravir un échelon important. Je pense qu’il aurait fallu laisser les compos mûrir un peu, que l’on produise ça autrement, car on regrette la production de l’époque. Mais attention, on ne crache pas sur cet album, car il contient de très bonnes compos mais qui n’ont pas été réalisées comme il aurait fallu… Je pense qu’il nous aurait fallu un petit peu plus de temps, c’est tout.
MI. Vous qui avez souvent eu des galères avec les labels, surtout dans la seconde partie de votre carrière, comment se passent les relations avec XIII BIS, qui est un label très connu pour héberger pas mal de groupes français ?
Marc. Ca a été très simple pour nous, puisque depuis la fin du groupe, c’est XIII BIS qui possède la majorité du catalogue de VULCAIN. Donc lorsqu’on s’est reformés on a les a simplement appelés pour leur dire qu’on se reformait, et savoir s’ils nous suivaient ou pas… Et voilà, ils nous ont suivi, et tout se passe bien pour le moment.
MI. Avec le peu de recul que vous avez, comment jugez-vous donc ce nouveau live ?
Marc. Je crois qu’on est super contents de ce que l’on a réalisé, c’est toujours difficile de faire un live. Parce que tu sais que le jour où tu enregistres tu as un peu plus de pression que d’habitude, et au final tu te dis que c’est pas forcément le meilleur concert qu’on ait fait, mais il a le mérite d’être là, et au-delà du jeu basique du groupe, il y a plein d’émotion qui se dégage, on voit que le public est super heureux, que nous aussi, quand Didier remonte sur scène…
Vincent. On a eu un super montage déjà, et puis c’est vrai, Didier… Alors c’est sur, c’est certainement pas le concert où on a le mieux joué d’un niveau technique, mais au niveau de l’émotion…
MI. Je pense que c’est l’émotion qui a toujours primé chez VULCAIN… Le Trabendo, ça c’est imposé ou c’est comme ça, par hasard ?
Marc. Disons qu’on a eu le choix entre trois salles, et celle là était la plus adapté au niveau largeur pour la captation… Les autres salles qu’on nous a proposées étaient bien aussi, mais moins pratiques pour ce qu’on voulait faire…
Vincent. Le Trabendo, c’est une super régie pour les caméras, beaucoup plus de place…
Marc. Donc c’est pour ça qu’on la choisi…
MI. Quand on regarde ce DVD il y a un moment très émouvant quand Didier remonte sur scène, on sent l’émotion palpable, alors comment ça s’est passé avec lui, parce que ça faisait déjà un bail qu’il était parti du groupe…
Marc. Ce qu’il faut savoir, c’est que Didier et Daniel ne se sont jamais perdus de vue, ils bossent même ensemble maintenant… Le départ de Didier Lohezic n’a jamais été du à une mésentente, c’était des problèmes personnels, on est toujours restés très potes avec Didier…
MI. Mais est-ce qu’il était aussi ému qu’il en avait l’air ?
Marc. Mais là, ça se concrétisait devant le public, mais on avait déjà vécu une ou deux répètes ensemble, il est venu pour qu’on mette quelques trucs au point ensemble, pour pas qu’il arrive comme ça un peu comme un cheveu sur la soupe, et déjà la première répète, ça faisait bizarre de le voir installer son ampli, brancher sa gratte, et là, on s’est dit, « Putain, on est quatre ! », et puis tu vois, on a joué « Rock N’Roll Secours », et instinctivement, les trois se sont mis devant la batterie, et…c’était vraiment très bien !
MI. Vous avez des échos de la presse et du public pour ce live ?
Marc. A priori, on n’a pas lu grand-chose de négatif pour l’instant, on a trouvé une petite chronique quelque part, mais visiblement rédigée par un mec qui n’était pas trop concerné par le sujet. Sinon, tous les mecs qui aiment VULCAIN et qui ont écouté l’album et vu le DVD, retrouvent le groupe. Ce qui prouve qu’on a pas menti encore une fois, et une fois de plus, chapeau à Richard Remy qui a monté ça, parce qu’il a fait un travail d’enfer…
Vincent. On ne voulait pas revenir comme ça, par hasard, on voulait vraiment marquer un grand coup.
MI. Et le coup de remettre le clip de « Soviet Suprême », que je n’avais pas revu depuis l’époque, c’est une idée de qui ?
Marc. Justement, comme on était parti pour faire plaisir aux fans avant tout, et que l’on partage plein de trucs ensemble, les deux clips on devait les mettre, on a aussi inclus un petit reportage sur le concert du Trabendo pour l’ambiance, le Hellfest tant qu’à faire on l’avait, on l’a monté tant bien que mal, et ça fait un bon bonus aussi, parce que pour nous c’est un joli souvenir On aurait voulu mettre plein d’autres choses, des images du Canada, mais on avait que des films amateurs, des images pas vraiment exploitables, parce que ce qu’il faut savoir, c’est que lorsque tu fais un truc propre comme on a fait au Trabendo, tu ne peux pas te permettre de mettre cinquante trucs pourris derrière, pour garder une unité dans le projet, il y a aussi des questions de droits, on avait retrouvé des documentaires télé des années 80, mais le problème c’est que tout se monnaye de nos jours, et on était donc hors budget pour certaines choses… Mais ça n’est pas exclus qu’un jour on sorte un truc avec plein d’archives, mais là, c’était un peu compliqué…
Vincent. On va sortir le bêtisier de VULCAIN !
Marc. Ah ben on a de quoi, parce que depuis qu’on s’est reformés, il s’en passe de belles dans les chambres d’hôtel !
MI. Oui, mais si c’est un DVD classé X à la fin ! Mais bon, parlons de projets, et que va-t-il arriver à VULCAIN pour cette fin 2011 et 2012, est ce qu’on va enfin avoir droit à cet album ?
Marc. [Rires] Bah effectivement, on s’est mis sur de nouvelles compos, mais c’est comme pour la reformation, on veut prendre notre temps et pas faire n’importe quoi. Du coup on prend le temps de réaliser un nouvel album, si il doit y avoir un nouvel album.
Vincent. Pour l’instant, on veut faire des concerts parce qu’on n’en a pas assez ! Donc, je fais un appel à tous les organisateurs, on est preneurs ! Pour l’instant on n’a pas de structure pour gérer les concerts, on a Jacky qui fait ça pour nous et qui fait ça très bien. On aimerait faire plus de concerts, donc je lance un appel à toute la France…
Marc. Nous, on veut vraiment faire de la route…
Vincent. Nous on doit faire des concerts et si on fait des concerts, peut être qu’il y aura un album.
MI. C’est donnant-donnant alors ?
Marc. C’est pas que c’est donnant-donnant, mais quand tu sais le temps que ça prend de faire un album, de le préparer et de le réaliser jusqu’au bout. C’est sur que si c’est pour derrière retomber dans les mêmes galères qu’on a eues il y a vingt ans, c’est pas la peine. Donc là pour l’instant, notre reformation s’est super bien passée, on a eu plein de dates au départ, et il nous faut encore des concerts pour prouver qu’on est bien vivants.
MI. Justement, pouvez vous nous reparler de ce fameux concert avec MOTORHEAD ?
Marc. Celui de décembre à Lyon ?
Vincent. On est rentrés en contact directement avec les musiciens, au niveau du son, les techniciens étaient disponibles pour nous, et on a passé une super journée, comme si on était intégrés dans cette famille. Même dans les loges et tout, bon, mais ça n’a duré qu’une journée…
Marc. Dès la balance Lemmy est venu nous parler, lui qui est sauvage et qui a la réputation d’être un peu ours. Il est tout de suite venu et c’était magique… Aucun souci avec Mikkey Dee que je croise souvent. Une belle journée, après on est allés les voir dans les loges, on a pas mal discuté, c’est même Lemmy qui a rappelé que la première fois que VULCAIN avait joué avec MOTORHEAD, c’était à Lyon…
MI. Quelle année le premier concert avec Motorhead ?
Marc. Alors 83, Daniel s’est trompé sur le DVD, il dit 82 mais c’est 83 !! [Rires]
MI. Alors justement en parlant de 82/83, beaucoup de lecteurs et de fans ne connaissent pas les débuts du groupe, parce que vous faites quand même partie du patrimoine français…
Marc. On est bientôt classés !!!
MI. …Comment ça s’est passé au début, VULCAIN, c’est né de quoi ?
Vincent. Et bien à la base, Daniel c’est mon frère !! [Rires]… On jouait déjà ensemble, et il a rencontré Didier par l’intermédiaire d’un pote avec qui il bossait, donc voilà, la moto, le Rock…J’ai été intégré à l’ensemble à la basse, et notre pote Richard qui jouait de la batterie… Les parents de Didier se barraient le week-end, donc on débarquait c’était les matelas sur les fenêtres, on foutait les amplis à fond, on jouait des nuits entières tous les week-end… Ca a commencé comme ça… On a organisé des concerts dans notre région du Val de Marne, et puis des gens ont commencé à s’intéresser à nous…
Marc. Entre temps, Frank Vilatte qui a pris la place de Richard, parce qu’apparemment, enfin, je te parle de ça…
Vincent. Oui, Richard avait du mal à suivre, et Frank qui était un pote de Didier était un batteur de folie, qui était dans notre trip MOTORHEAD, on l’a donc pris comme batteur, on est partis en Angleterre pour participer à une compil’, et on a enregistré Rock n’Roll Secours en Suisse, et puis des changements de line-up, Frank est parti, et Marc est arrivé, et depuis plus de vingt ans il est avec nous…
MI. Marc, ton premier souvenir de VULCAIN ?
Marc. Déjà, mon premier souvenir…
Vincent. On était déjà déformés quand il est arrivé ! On avait pris une claque, Frank était parti, Didier aussi d’ailleurs… Donc quand il est arrivé, Daniel et moi on était un peu sur une patte si tu vois ce que je veux dire…
Marc. Donc moi déjà, je les avais vus sur scène, dans le public, et dans ma tête je me disais, « Faudrait que je joue dans un groupe comme ça en fait, c’est ça qui m’éclate », j’avais 18 ans… Et quelques temps après, j’avais rencontré Pierre Guiraud, le chanteur de SATAN JOKERS qui m’a dit que les mecs de VULCAIN cherchaient un batteur et que je devrais y aller… J’étais tout jeune et tout, j’osais pas, il m’a poussé, j’ai été sur les rangs pour l’audition et puis ces cons là m’ont pris ! [rires]. Et puis après, que du bon… Moi l’image que j’ai de VULCAIN, c’est du speed tout le temps, parce que l’audition s’est passée rapidement, il a fallu répéter rapidement, parce qu’on allait rapidement enregistrer le deuxième album ! On a fait deux semaines de répète, et je me suis retrouvé en Suisse, à Genève, pour enregistrer l’album, tout très vite donc ! En plus il fallait répéter pour un concert à Genève à la fin de l’enregistrement… Et puis t’arrives, t’as a peine vingt balais, tu rentres dans un groupe qui tourne, qui fait des disques, on est partis en Hollande, et puis en Angleterre, enfin, un rêve de gosse qui se réalise ! Et puis tu rencontres MOTORHEAD, je me souviens sur le troisième album, Big Brother, j’avais fini mes batteries, et un journaliste m’a emmené à Zurich, voir MOTORHEAD, ça a été ma première rencontre avec Lemmy…
MI. Et bien justement, avec ce live vous fêtez les 25 ans de Desperados, qu’a de spécial cet album, alors que pour les fans, le plus culte reste Rock N’Roll Secours ?
Marc. Bah c’est souvent ça pour les fans, c’est toujours le premier album, le premier jet… Moi je pense que les compos sur Desperados sont plus fines, plus abouties, le groupe était en place…
Vincent. Un truc différent avec une autre production…
Marc. Voilà, c’était parti…Un super album, je ne dirai pas le contraire…
MI. VULCAIN a justement eu toute une phase d’affinement dans sa première période, qui à donc culminé avec Transition, l’album le plus décrié de toute votre discographie, vous avez voulu tenter quoi avec celui là, mis à part quelque chose de différent ?
Marc. Le problème c’est qu’en France, le public a du mal à comprendre que lorsque tu es artiste et que tu commences à avoir une longue carrière, tu ne peux pas refaire indéfiniment ton premier album ! Comme pour METALLICA, bien que je ne nous compare pas à eux, n’auraient pas pu refaire Kill’Em All douze fois ! Ils ont toujours su évoluer, nous avions besoin aussi d’évoluer artistiquement, c’est une évolution naturelle, et Transition a été fait à une époque charnière, ça faisait déjà quelques années qu’on était là, avec trois albums, un live, et on arrivait dans les années 90, avec une musique et un business qui changeait beaucoup. Tu parlais de nos problèmes avec les labels, mais là, c’était la panique… Donc nous avec Transition, on sortait de deux ans sans rien faire, avec des problèmes de business et de procès, on négociait le début des années 90, avec tous ces groupes branleurs de manche qui étaient mis en avant, et on nous faisait comprendre que VULCAIN déjà, c’était un peu vieillot, alors on s’est dit qu’on allait tenter le coup, qu’on allait changer de guitariste et en prendre un qui soit un peu plus moderne…
Vincent. Après Big Brother, Didier est parti, alors on a fait passer pas mal d’auditions, mais on ne trouvait personne qui correspondait à VULCAIN. Et puis on est tombés sur Frank, qui lui correspondait et qui était aussi un très bon guitariste… Il avait un style, et amenait pas mal d’idées, et c’est ce qu’on voulait…Transition, si tu l’écoutes bien, c’est pas vraiment du Rock n’Roll Secours…
Marc. Normal aussi, quatrième album studio du groupe…
MI. Je me souviens des interviews de l’époque, vous parliez pas mal de David Lee Roth et Van Halen…
Marc. Je te rappelle qu’on a toujours eu l’étiquette du « MOTORHEAD Français », qui ne nous dérange pas, et qui prouve qu’on a eu moins reconnu quelque chose en nous, mais c’était aussi un besoin naturel d’évoluer…
Vincent. Non et puis quand tu prends un guitariste avec une réelle personnalité, tu vas dans son sens, c’est normal, comme avec Marco sur Big Bang…
Marc. Et c’est vrai que c’est une époque où on prenait plaisir à chiader des compos…
MI. Avant cet album, il y avait eu cette fameuse tournée, le « Big Tour », qui passait par la Suisse, dans laquelle vous aviez énormément investi, et qui au final n’a pas eu le résultat escompté, est ce que cela ne vous a pas handicapé ce décalage entre les concerts et votre statut annuel de groupe numéro 1 ?
Vincent. On a monté un truc trop gros pour la France…On était produits à l’époque par l’équipe qui produisait MAIDEN, mais c’était vraiment trop gros pour l’époque…
Marc. Mais il fallait le faire, ça a laissé un bon souvenir à tout le monde…
MI. Justement, en parlant d’argent de distribution, que pensez vous du net en général et du téléchargement ?
Marc. C’est un vaste sujet justement, parce que c’est à double tranchant. Parce que maintenant tu as la possibilité de te faire connaître au monde entier en trois clics… Bon maintenant, il faut que le monde entier ait envie de cliquer sur toi… C’est sur qu’on ne peut pas faire sans, c’est comme ça, le problème une fois de plus n’est pas l’outil en question, mais la politique qu’il y a eu autour, les mecs se réveillent dix ans après avoir annoncé un truc en disant « Ah tiens, il y a un problème », mais pour nous le problème se pose moins avec tous ces fans qu’on avait déjà à l’époque, parce qu’on sait qu’ils achèteront l’album, car ça fait partie des réflexes que nous aussi on a encore…
Vincent. Ce qui est rassurant, c’est que les gens ont encore envie d’avoir l’album chez eux… Quand tu aimes un groupe, tu as envie d’avoir l’objet, le CD, l’ordinateur c’est chiant, et donc on a cette chance que les fans veulent avoir l’objet chez eux, le découvrir et le savourer comme il se doit…
Marc. C’est une nouvelle habitude de consommation, qui a d’ailleurs été surexploitée au début, et là ça commence à se calmer, et c’est ce qui nous rassure et va dans le sens de VULCAIN, c’est qu’on a plein de jeunes en concerts qui veulent notre album, et pas nous avoir sur leur mp3… De toutes façons, je ne pense pas que ça s’arrêtera, le téléchargement s’est beaucoup calmé, en tout cas le téléchargement illégal puisque de toute façon la plupart du temps c’est payant, et si les gens jouent le jeu… C’est un discours à la con de dire « METALLICA, ils sont déjà trop riches, c’est pas grave si je les pirate ! », bah si c’est grave… Mais on ne peut pas aller contre l’évolution des choses, mais le mp3, c’est bien, ça permet à un tas de gens de découvrir des groupes différents, qu’ils n’auraient pas écoutés autrement…
MI. Qu’est ce qu’on peut souhaiter à VULCAIN ?
Marc. Ce qui nous importe c’est le Rock, le reste…
Vincent. Des sandwiches, du fromage, et du bon café !
MI. Un petit mot pour vos fans ?
Marc & Vincent. Merci à vous les mecs, et rendez vous sur la route !
Ajouté : Mardi 31 Mai 2011 Intervieweur : Mortne2001 Lien en relation: Vulcain Website Hits: 18144
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