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HELL ON EARTH - Gibus à Paris (08/10/08)


Groupes Présents au concert : STICK TO YOUR GUNS - ANIMOSITY - THE RED CHORD – CATARACT - EVERGREEN TERRACE - WALLS OF JERICHO
Date du Concert : 8 octobre 2008
Lieu du Concert : Gibus (Paris, France)
Photos du concert sur le Flickr de Moloch

Alors que je suis au sommet de la queue (près des couilles) qui plonge profondément dans la salle du Gibus, je m’inquiète. Il est 18h45, arriverais-je assez tôt pour profiter de l’ouverture du Hell on Earth tour par PROVIDENCE, groupe de hardcore parisien, annoncé ici à 18, ailleurs à 19 heures. Un groupe de jeunes gens lourdement chargés, remontant à contre courant vers l’air libre, me rassure. Je ne raterais rien : c’est le groupe lui-même, qui, annulé pour cause de timing serré, rentre chez sa mère, plutôt vénère. En voila qui ont du être contents du voyage.
A part les quelques fans et le groupe, ce changement de programme ne semble pas trop gêner le public qui se prépare à affronter six shows biens bruts sous les boules à facettes de cette salle qui n’accueille visiblement pas toujours que des coreux :
STICK TO YOUR GUNS - ANIMOSITY - THE RED CHORD – CATARACT - EVERGREEN TERRACE - WALLS OF JERICHO

Les jeunes STICK TO YOUR GUNS proposent un Hardcore peu original mais honnête. Ca hurle, ca frappe, ca n’ira pas jusqu’à me laisser un souvenir impérissable mais le public dynamique de ce soir s’échauffe avec entrain. Mouvements hardcore old-school avec jeu de jambe en volutes, chorégraphies agraires (pick-up style) côtoient des danses plus véhémentes : les bras comme les jambes moulinent frénétiquement et brassent l’air épais du sous sol pendant les 20 minutes de la prestation. Le moustachu bassiste de THE RED CHORD, l’homme de la soirée, et un guitariste de WALLS OF JERICHO viennent sympathiquement gratter sur un morceau. (6/10)
Les bien nommés ANIMOSITY, que j’attendais avec impatience, montent sur scène et insufflent en nous leur esprit bestial. Leur Death Metal, très rapide, tend vers le Grindcore. Le chant arraché de l’épileptique qui leur tient lieu de chanteur est jouissif. C’est brutal à souhait, le groupe envoie la purée comme rarement purée est envoyée, un délice. ANIMOSITY fait partie de ces groupent qui réinjectent une dose de fluo dans le Death metal (allez voir leur CDs et leurs T-shirts) et tentent d’extirper le genre du sombre bourbier esthétique dans lequel il s’épanouie depuis trop longtemps. A ceux qui, offusqués à l’idée de bousculer les codes, crient au scandale, ANIMOSITY répond « Yes We Can ! » en cœur avec le Barack Obama qu’arbore fièrement le chanteur sur son t-shirt. Une idée squatte mon esprit : Je ne quitterais pas le Gibus sans leur dernier album. Désir transformé en frustration par une rupture de stock en fin de soirée. Je ne suis visiblement pas le seul à avoir apprécié. (9/10)
A 20h30 THE RED CHORD entame à cappella son intro pouilleuse et donne le ton : Ils sont la pour se marrer malgré leur musique plutôt sévère. Musique d’ailleurs intéressante mais qui semble avoir un peu de mal à se trouver. Passant d’un Death Metal à la BLACK DAHLIA MURDER à un Grindcore déstructuré, en passant par du Hardcore plutôt classique. Manque de cohérence musicale qui brouille à mon avis l’identité du groupe malgré de très bon passages. L’ambiance bon enfant s’affirme avec un gouter improvisé au cœur du show : les musiciens de la tournée investissent la scène derrière Candace Kucsulain, chanteuse de WALLS OF JERICHO, portant un gâteau d’anniversaire au fier moustachu en train de maltraiter sa 4 cordes. Son attribut pileux remporte à cette occasion un grand succès, le public scande le terme en mimant ce symbole virile, qui fut si apprécié des hommes qui aiment les hommes, d’un doigt courbé au dessus de la lèvre supérieure. Signe qui traversera la soirée, repris plus tard jusque sur scène par le chanteur de CATARACT. (7/10)
Les suisses de CATARACT, seuls non ricains de la tournée, remportent un grand succès. Leur Metal Hardcore est plus lent, plus simple que la musique qui les a précédés. Plus efficace. Plus adaptée à une danse rythmée. Les adeptes de violent dancing qui sont légion dans la salle s’en donnent à cœur joie. Les coups de pied retournés fendent la fosse (et parfois les lèvres), les coudes deviennent des marteaux pilons et brisent les cotes. Excellente présence du groupe qui sait parfaitement accrocher son public par un show moins hystérique mais très cohérent et percutant. (9/10)
EVERGREEN TERRACE joue un Hardcore qui balance du coté du Punk. Les palm-mute frénétiques laissent la place à des grattages d’accords californiens boostés à la testostérone. Mélodique, entrainante, leur musique sait aussi se faire parfois très saccadée et certains riffs poussent implacablement vers un headbanging rude. Les musiciens sont tous étonnamment présents et mobiles. L’agile chanteur au physique hermaphrodite se tord en tous sens, grimpe aux hauts parleurs, tente une traversée accrochée au dessus de la foule. Jouant la démence, il sera pris au mot par des joyeux drilles du publics qui se saisissent de son mollet, le tirent violemment jusqu’à le faire tomber à moitié de la scène, coincé entre les barrières et les retours. Une jambe happée par la foule jusqu’à ce qu’un membre du staff ne le tire des griffes de son audience dont il s’extrait non sans plaisir, un peu choqué des mœurs locales. (9/10)
WALLS OF JERICHO entre en scène à 23 heures. Le public s’est densifié. La tête d’affiche n’a plus rien à prouver. Le charisme du groupe est sans faille. La chanteuse a visiblement beaucoup d’admirateur au vu du nombre d’appareils photos et de téléphones dressés au dessus de la foule pour tenter d’en capturer une image, si médiocre et imparfaite soit-elle. Je me sentais moi-même un peu con, brandissant le mien pour agrémenter cet article, participant à la multiplication exponentielle des prises de vues minables qui viennent engorger le web ou les disques durs. Malheureusement, démocratisation est trop souvent synonyme de médiocrité.
Un show très pro, cohérent, constant, qui ravie tout le monde comme à chaque prestation du groupe. Je ne résiste pas à l’appel, range mon appareil dans mon sac, et plonge dans le pit, histoire de ramener quelques bleus à la maison.
La bonne ambiance de cette tournée, sensible tout au long des concerts, se matérialise par un salut groupé de tous les musiciens de la soirée qui se serrent sur la minuscule scène du Gibus lors du dernier morceau de WALLS OF JERICHO. (9/10)

Une affiche bien composée, des groupes de qualité et une bonne ambiance ont fait du Hell On Earth une très belle soirée dont il faut également saluer l’organisation : temps de pause entre les groupes n’excédent pas un quart d’heure, extinction des feux à 23h50 pour permettre à chacun de rentrer au fin fond de sa banlieue. On peu également s’incliner devant le tarif de 20 euros, très appréciable en cette époque de grands abus (METALLICA, DOWN et d’autres…)
Le format adopté ici de 6 prestations courtes, de 20 à 50 minutes, m’a semblé très adapté et rend digeste un menu copieux. Le concert-tapas, un concept à développer !


Ajouté :  Dimanche 19 Octobre 2008
Live Reporteur :  Moloch
Score :
Lien en relation:  Hell On Earth website
Hits: 53716
  
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