SAGA (ca) - Worlds Apart Revisited (2007)
Label : InsideOut Music / Wagram
Sortie du Scud : 30 avril 2007
Pays : Canada
Genre : Progressif
Type : Album
Playtime : 22 Titres - 116 Mins
Il y a des CDS qu’on demande, parce que l’on est fan du groupe, et qu’une bonne critique dithyrambique de temps en temps ça fait du bien (quoiqu’on puisse parfois être cruellement déçu, je ne parle pas de METALLICA et de St Anger bien sur…). Il y a des CDS qu’on demande parce qu’un énorme buzz entoure le groupe, nouveau venu la plupart du temps. Et il y a des CDS qu’on demande sans trop savoir pourquoi, alors qu’on connaît le groupe, et que l’on n’a jamais été un grand fan. C’est mon cas ici. Un autodafé involontaire. J’ai demandé le double live de SAGA. Alors qu’au grand jamais, je n’ai été amateur de leur musique.
30 ans de carrière, une paille. Des line-ups à gogo, des albums à la pelle, quelques hits mineurs, des concepts albums, comme tout groupe de progressif qui se respecte. Seulement SAGA n’a jamais été capable de pondre un Tales From The Topographic Oceans, The Wall, Operation Mindcrime, ou autre The Lamb Lies Down On Broadway.
Groupe majeur pour ses fans, anecdotique pour les historiens de la musique, SAGA n’a jamais fait l’unanimité, un peu le même genre de handicap que connaît IQ depuis des années. Pourtant, ses musiciens ont toujours été au dessus de tout soupçon, et bien des titres auraient comblé d’aises pas mal d’autres combos dans le monde.
Ici, on rend hommage à Worlds Apart, album sorti en 1981, et jusqu’à lors, leur plus grand succès. Les pivots sont toujours la, les frères Crichton, et Michael Sadler, et les classiques aussi. Le son de l’album est rond, clair, et rend justice au niveau technique des instrumentistes. La voix de Sadler est mise en avant bien sur, mais pas au détriment de la guitare, ni de la rythmique. L’équilibre parfait. Et c’est bien ça le principal reproche que l’on puisse faire à SAGA, et qui se trouve encore plus flagrant sur ce CD. C’est propre, carré, rien ne dépasse, pas la moindre étincelle de folie.
C’est une métaphore en soi. Une musique de qualité, bien interprétée, par des musiciens à l’aise dans leurs baskets, mais qu’est ce qu’on s’ennuie ! C’est joué comme à la parade, on se croirait presque à la fête de la musique, version luxe quand même.
Le premier CD est le parfait petit manuel de l’ennui total. Mis à part le mini hit des 80’s, « On The Loose » (pas génial d’ailleurs), et quelques titres, le remuant « You’re Not Alone », et le créatif et lourd « Ice Nice », pas de quoi finir le cul vissé dans l’ampoule du plafond !
Le second CD, plus appréciable, sauve l’ensemble d’une condamnation sans appel, avec son panaché de classiques, malgré une intro lourdingue (« Time’s Up »). L’interprétation se veut plus enjoué, plus légère, et le métier des zigs prend le dessus. Bon, on ne va pas courir non plus revendre son intégrale de KING CRIMSON, mais les titres passent mieux, et on commence à se réveiller un peu. Le magnifique « No Regrets », le bon instrumental « Conversations », le bon « No Stranger », et le sautillant « Humble Stance » remplissent leur office, et le triptyque final, « Don’t Be Late », « How Long » et « Careful Where You Step » rend le public en joie, sans tomber non plus dans l’hystérie. Alors bilan plus que mitigé, et malgré le respect que peut m’inspirer la longévité du groupe, je persiste à dire que si SAGA est toujours resté à l’ombre des ténors du genre, il y a forcément une bonne raison, plus qu’apparente sur ce double live. Il leur à toujours manqué le coté théâtral de GENESIS. La folie de Roger Waters. Le sens de l’expérimentation total de KING CRIMSON. Le jusque boutisme de SOFT MACHINE.
Trop propres. Trop gentils.
On ne compare pas une Testarossa avec une vulgaire Porsche 911.
Question de frime, c’est tout...
Ajouté : Vendredi 03 Août 2007 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Saga Website Hits: 12873
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