EMERGENCY GATE (de) - Rewake (2009)
Label : Silverwolf Records
Sortie du Scud : 23 janvier 2009
Pays : Allemagne
Genre : Death / Power Metal Mélodique
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 48 Mins
En ce moment, à l’université, j’assiste à des cours de relativité. Vous savez, toutes ces histoires de dilatation du temps et contraction des longueurs. Alors pourquoi vous parlerais-je de cela, me demanderez-vous. Il est vrai que m’étaler sur ma vie n’a jamais été mon violon d’Ingres, néanmoins ceci me permet de rebondir sur une des conséquences directes de cette science, soit les voyages temporels. Si le lien avec cet album ne vous apparaît toujours pas, soyez patients. Il est donc, théoriquement, possible de voyager dans le futur ; en revanche, l’inverse se révèle grandement utopique, et ce, particulièrement à cause de divers paradoxes engendrables tel que celui de l’écrivain.
Et c’est ainsi que je recoupe sur Rewake d’EMERGENCY GATE. Les Allemands reviendraient au début des années 90 pour sortir cet album, il serait, sans aucun doute, acclamé par la critique et vu comme une référence. Et c’est là tout le paradoxe ! Comment auraient-ils pu composer le titre « Slave » alors que les morceaux d’IN FLAMES dont il est pompé (« Ordinary Story » et « Episode 666 ») n’existeraient pas et ne sortiraient que bien plus tard ? Les instrumentales acoustiques de ces même Suédois n’auraient fait leur apparition qu’à partir de 1995, et pourtant le titre « Unbeing » en ferait ses fondations. Et c’est cette même fin de période qui verrait fleurir les ballades pianotées d’EVERGREY (que l’on retrouve néanmoins sur « Remains »), ou encore, qui serait témoin du paroxysme mélodique de SENTENCED, dont le spectre hante l’album. L’âme plus moderne de SOILWORK erre également dans ce méandre et « Life v2.0 » reprend SONIC SYNDICATE à la lettre. Un retour en arrière des Allemands ne conduirait alors plus au simple paradoxe, mais bien à l’effondrement complet de la quatrième dimension sur elle-même !
Toutefois, il serait dommage de blâmer EMERGENCY GATE pour "si peu" ; ils ne sont pas les premiers et loin d’être les derniers à se servir dans les meilleurs plats. Le groupe a fait un énorme pas en avant depuis leur précédent album Nightly Rain. La nouvelle production est propre, claire et résolument moderne. L’accent a été mis sur les mélodies des guitares, qui délivrent des riffs efficaces et entraînants. La basse, étant en retrait, c’est le batteur, nouveau venu dans le line-up, qui se charge d’octroyer un relief ardent aux compositions. Celles-ci, bien que classiques, proposent d’agréables passages. Effectivement, les musiciens sont compétents et le démontrent, outre des riffs solides, par des solos virtuoses (« Double Suicide », « …Of Stars And The Drifting ») et des ponts mélodiques bien amenés, à l’image de « The Purpose ». Les claviers, omniprésents, se contentent d’orner les compositions par divers samples et accentuent l’aspect accrocheur des mélodies.
L’acoustique « Unbeing » reste tout de même sympathique et « Remains » constitue un break magique et cristallin dans l’album, où le piano se marie avec la guitare et les violons. Fabian Kießling parti, c’est Matthias Kupka (anciennement chez SUIDAKRA) qui le remplace au micro. Il délivre, sur ce morceau, une très bonne performance de sa voix claire rocailleuse, poignante et délicate. La puissance arrive vers le final, avec une batterie plombante et des riffs mélancoliques.
Sur les autres titres, Matthias se montre bien plus énervé que son prédécesseur, et sa prestation Power insipide, en alternant un chant hurlé énergique et des vocaux clairs plus sirupeux, parfois orientés vers le Metalcore (« Gold & Glass »). Néanmoins, certaines de ses interventions manquent de professionnalisme, à l’exemple du morceau d’ouverture qui débute par un "Are you readyyyy ?" très amateur. Il faudra aussi m’expliquer le délire d’incorporer, au moment du pont d’« Elementor », des reportages d’actualités sur les incendies, d’autant plus qu’ils masquent un très bon solo.
Rewake est donc un bon album, ni plus, ni moins, malgré des influences beaucoup trop prononcées. L’évolution par rapport au précédent opus est tout de même nettement appréciable, et EMERGENCY GATE semble enfin se réveiller, notamment depuis l’arrivée de son nouveau frontman. Maintenant, à savoir si le groupe mérite un intérêt prononcé ou non, on le découvrira de part leur prochain album, qui ne devrait pas tarder à sortir.
Ajouté : Mardi 27 Avril 2010 Chroniqueur : CyberIF. Score : Lien en relation: Emergency Gate Website Hits: 9944
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