AOSOTH (FRA) - Ashes Of Angels (2009)
Label : Agonia Records
Sortie du Scud : 27 novembre 2009
Pays : France
Genre : Black Metal Brutal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 46 Mins
On connaissait MkM pour son habileté à vomir sa vésicule biliaire à la tête d’un des plus téméraire et émérite représentant français du Black Metal, actif depuis 1994 à savoir ANTAEUS. On connait moins celui qui est capable de récidiver au cœur d’un side-project totalement annexe : AOSOTH. A première vue, l’intérêt que présente ce nouveau bébé se veut limité. Le traditionnel argument de la liberté artistique retrouvée qu’offre pareil dessein tient la route au début, beaucoup moins après l’écoute de cet Ashes Of Angels qui observe à mon goût, trop de similitudes avec les récents brulots d’ANTAEUS. A la différence peut-être que l’un possède une fanbase solide et rustique tandis que l’autre n’a pas encore des hordes de vieux barbus peinturlurés à ses guêtres, guettant un signe du Mal comme un chien bavant devant un rumsteck.
Si c’est ça la « liberté artistique », alors soit, AOSOTH mérite toute mon attention. Trois-quarts d’heure plus tard, je suis pourtant toujours intimement convaincu que le public d’ANTAEUS mouillera sur AOSOTH et inversement, sans jamais laisser nouvelle âme s’intégrer à cette élite de fins experts. Du Black Metal par ci, du Black Metal par là, j’ai bien l’impression que MkM (épaulé par BST, instrumentaliste multifonctions) possède un registre assez restreint qu’il compense par une brutalité surdéveloppée. Le personnage entretient une vision très authentique d’une scène qu’il chérit au plus haut point. Pour preuve, cette déflagration de haine est comme un flashback douloureux au milieu des années 1990, quand le ciel de Scandinavie luisait d’un noir intense et qu’aucune lueur cuivrée ne venait rayer ce miroir parfait. La production regorge d’imprécisions, chose classique pour un groupe qui tente de raviver la flamme du Black old-school. De prime abord, on serait pourtant tenté de chercher chez AOSOTH des qualités là où il n’y en a pas vraiment. L’évidente sympathie (ou antipathie) que provoque MkM n’est pas innocente à cela. Hélas, on revient très vite sur une jurisprudence comme pour DEVIAN avec Legion (ex-MARDUK). Ce n’est pas parce qu’un musicien excelle dans un groupe que toutes ses apparitions environnantes seront du même calibre. C’est un peu le cas ici, Ashes Of Angels se perd dans des structures outrancièrement malsaines déjà plusieurs fois entendues… La belle présence de la lead qui s’aventure dans des zones parfois psychédéliques et le charisme de MkM au micro ne suffisent pas à combler les lacunes principales : manque de clarté, brutalité exagérée, production souillée. Et le pire dans tout ça, c’est que tous ces défauts sont sans aucun doute désirés, afin de provoquer j’imagine un profond malaise chez l’auditeur. Celui qui n’y est pas habitué n’esquissera qu’une grimace. Sans s’enfoncer dans la sinistrose, grâce à quelques morceaux qui valent le détour (« Cries Out Of Heaven », « Teaching/Erasing ») ainsi que l’auto-reprise du « Inner War » d’ANTAEUS, ce deuxième album pour MkM et BST s’avère être une légère déception par rapport aux éloges et attentes placées en lui.
La violence sonore est ici un cheveu trop développée. Surtout, c’est la pauvreté de la réponse à la question « quelles sont les différences entre AOSOTH et ANTAEUS » qui m’interpelle. Certes, tendons l’oreille, on trouvera des variations ! Mais « haine, excès et approche malsaine » sont présents chez l’un comme chez l’autre. Et nous ne sommes pas tous amateurs de Black. Ceci étant, cet essai en demi-teinte ne remet pas en cause le talent de MkM et son implication remarquable au sein de la scène Black française, qu’il est l’un des derniers à porter à bout de bras…
Ajouté : Vendredi 07 Mai 2010 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Aosoth Website Hits: 14052
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