ASKING ALEXANDRIA (uk) - Reckless & Relentless (2011)
Label : Sumerian Records
Sortie du Scud : 5 avril 2011
Pays : Angleterre
Genre : Deathcore / Trance
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 42 Mins
Je ne sais plus avec certitude combien de fois ai-je relu ma chronique du Stand Up And Scream, premier album d’ASKING ALEXANDRIA avant d’entamer celle-ci. Peut-être simplement ai-je voulu comprendre avec mes yeux et non mes oreilles ce qui clochait dans Reckless & Relentless ou plus bêtement, pourquoi ce dernier n’est pas au niveau de ce premier. Neuf mois exactement ont passé depuis ce papier et énormément d’artistes ont défilé dans les enceintes de ma chaine-hifi depuis, et dire qu’un autre à pris la place d’ASKING ALEXANDRIA dans mon cœur serait erroné. Avec ces anglais, c’est toujours un rapport très particulier, parce qu’ils matérialisent, parfois avec exagération, tout ce qui me fait défendre le Deathcore contre vents et marées. Ils ont la musicalité que BRING ME THE HORIZON n’a pas, ils ont le talent et la bouteille qui manque à tous ces jeunes groupes, ils ont un état d’esprit très juvénile et ils ne sont pas hostiles aux nouvelles tendances musicales (Trance, Electro…), ce qui les différencie des mastodontes séniles comme DESPISED ICON. Avec ce second album, ASKING ALEXANDRIA continue sa marche féroce, mais un peu bornée dans un univers qu’il ne connaît que trop bien.
Dès potron-minet, on est assailli par « Welcome », une instrumentale solennelle et un peu trop théâtrale. S’enchaînent alors dans un équilibre vacant les quelques tueries que sont « Closure » ou « To The Stage ». On reconnaît alors ces guitares gémissantes, typiquement Deathcore avec une lead hystérique et une rythmique au taquet. Une fois encore, ce type de procédé fait tilt car ils sont diablement entrainants. Et une fois encore, ASKING ALEXANDRIA fait ce qu’il sait faire de mieux : des enchaînements incalculables entre breakdowns monumentaux et chant de tête magnétique. A la différence près que cette fois, la formule dès plus convenue fait moins son petit effet, au point d’en venir à préférer haut-la-main les DEVIL WEARS PRADA dans le registre. L’album défile sans rencontrer trop d’obstacles, la production est lisse, les partitions sont bien écrites mais il y a quelque chose qui me dérange. La façon d’interpréter les compositions laisse paraître une certaine prétention que je trouve fâcheuse. Les British font dans la surenchère, ce qu’ils faisaient déjà sur Stand Up And Scream mais plus discrètement. Les parties atmosphériques qui faisaient l’excellence de certains titres comme « Not The American Average » ou encore « Final Episode (Let’s Change The Channel ») se font rarissimes, il y a très peu de pauses ou de moments de réflexion. L’ensemble est granuleux, opaque tout en restant sauvage et, il faut bien l’avouer, plutôt efficace. Le chant de Danny Worsnop n’est plus aussi incisif et pénétrant. D’ailleurs, le personnage est tout aussi décevant que sa prestation, puisque le jeune homme ne cache plus son addiction démesurée à l’alcool. Pour autant, les grandes lignes de Stand Up And Scream sont conservées et ASKING ALEXANDRIA ne fuit pas un style qui lui a offert le haut de l’affiche. C’est pourtant regrettable qu’il faille attendre la neuvième piste, à savoir « The Match » pour entendre une ébauche de sample Electro, ces mêmes samples qui ont construits leur réputation. Ce sont des faits comme celui-ci qui me font dire que les britanniques ont, quelque part, cherché à se ranger. Les prises de risques sont éparses mais quand elles sont présentes, on tombe irrémédiablement sur des hits comme « Another Battle Down » et ses orchestrations classiques ou « Someone, Somewhere », très aboutie également car des plus chargées en émotion. En ce qui concerne tous les morceaux que je n’ai pas cité (une bonne demi-douzaine), c’est parce qu’il n’y a rien de fondamental à en dire, donc rien à en retenir. Avec Stand Up And Scream, les trois-quarts des créations avaient trouvé leur place au chaud sur ma playlist personnelle, ce qui n’est pas le cas avec ce Reckless & Relentless.
Je ne voulais pas me l’avouer mais il ne faut pas se cacher la face, ce disque est très en-dessous de son prédécesseur. Il s’en tire avec une note honorable pour la simple et bonne raison que les ingrédients du succès d’ASKING ALEXANDRIA, même s’ils sont moins bien accommodés, sont toujours solidement ancrés dans leur Deathcore. Mais très honnêtement, si quelqu’un vient me voir pour débattre du problème majeur du Deathcore, à savoir une image prétentieuse et une musique aseptisée, je repenserais à cet album avant de lui donner entièrement tort.
Ajouté : Mercredi 10 Août 2011 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Asking Alexandria Website Hits: 9668
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