OZZY OSBOURNE (uk) - Blizzard of Ozz (1980)
Label : Jet Records
Sortie du Scud : 18 août 1980
Pays : Royaume-Uni
Genre : Heavy Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 39 Mins
1979. BLACK SABBATH est dans le creux de la vague. Technical Ecstasy et Never Say Die, les deux derniers albums, n'ont pas rencontré leur public. Le groupe est fatigué. Après dix ans non stop et un succès en déclin, les tensions apparaissent. Ozzy Osbourne s'enfonce dans la dépression, exacerbée par une consommation excessive d'alcool, drogue et médicaments. Le Madman n'est qu'une loque. Il passe ses journées à se défoncer pendant que le reste du groupe essaye de composer le futur album. De guerre lasse, Tony, Bill et Geezer choisissent de se séparer de leur chanteur. "Il était allé trop loin, même pour nous" (Bill Ward). Ozzy va poursuivre sa dépression dans un meublé d'Hollywood gracieusement mis à disposition par son manager, Don Arden. Au bout de plusieurs mois d'excès en tous genres, il est pris en main par Sharon Arden qui le pousse à se bouger le cul, l'aide à trouver un nouveau label pour enfin monter ce putain de projet solo dont il rêve.
Reproduisant le modèle du SAB, Ozzy s'entoure d'un bassiste (Bob Daisley), d'un batteur (Lee Kerslake) et d'un jeune et prometteur guitariste (Randy Rhoads). Un jeune groupe inconnu, un guitariste prodige, un frontman complètement allumé, un manager qui y croit, voila la fine équipe qui se retrouve chez Ozzy en Angleterre pour composer un album. Le nouveau gang a tout à prouver et rien à perdre. Mis en boite en trois semaines, Blizzard Of Ozz, sort en Angleterre à l'été 1980.
Ce disque est une renaissance. C'est un Ozzy libéré, presque joyeux qui laisse exploser son enthousiasme dans un registre bien plus léger que celui du SAB. Les sujets des chansons ne sont pas joyeux - joyeux, mais l'entrain des mélodies donne à l'ensemble une légèreté optimiste. Blizzard of Ozz ne serait peut-être pas aussi exceptionnel sans son guitariste, Randy Rhoads. Contrairement à la plupart des cordistes du circuit, Randy Rhoads a reçu une formation de musicien classique. Sa mère tient une école de musique en Californie où Randy se forme à la musique avant de l'enseigner. Quittant QUIET RIOT, le groupe qu'il a fondé en 1973, il rejoint l'équipe d'Ozzy et participe aux deux premiers albums du Madman. Malheureusement, le californien trouve la mort dans un accident d'avion en 1982, pendant la tournée américaine du groupe. Etoile filante trop top disparu, Randy Rhoad a inventé un jeu de guitare inédit. Il donne a son jeu de guitare une touche et un phrasé très particulier, plus cristallin, plus libre et plus fou. L'album laisse libre cours à Randy Rhoads qui parsème les chansons de soli mémorables sur "Mr Crowley", "No Bone Movie" ou "Revelation (Mother Earth)", des soli où l'inventivité le dispute à la virtuosité.
Mais la créativité de la galette ne s'exprime pas uniquement dans le jeu de guitare de Randy Rhoads. Les neuf pistes de l'édition originale sont autant de petits bijoux ciselés, parfaits. Dès "I don't know", chanson d'ouverture plutôt évidente, bien rentre dedans, avec son riff agressif, sa construction assez simple, le ton est donné. Le morceau révèle que, même quand il assure la rythmique, Randy Rhoads est déjà un killer, alors quand il dégaine son premier solo, c'est l'extase. Et ce n'est que le début, car la tracklist se poursuit en enchaînant les tubes. "Crazy Train", "Goodbie to romance", "Mr Crowley"... Ozzy a été à bonne école et recycle les bonnes vieilles recettes utilisées avec BLACK SABBATH. L'emploi de claviers pour donner la profondeur ou poser une ambiance : l'intro de "Mr Crowley" et son orgue synth-gothique du plus bel effet ou le break au piano sur "Revelation (Mother Earth)". Voix déformée en back voice ("Revelation (Mother Earth)"), piste instrumentales pour rythmer la tracklist ("Bee", une petite échappée composée par Randy Rhoads et dédié à sa mère).
Mais le Madman ne commet pas l'erreur de dupliquer le SAB. Il trace sa propre voie, prenant ses distances avec son groupe originel dont il évite méticuleusement de fouler les plates bandes. Le résultat est à la hauteur de l'investissement. Blizzard Of Ozz est un album parfait. En tout cas dans sa version originale. Car en 2002, pour couper court à un interminable procès en rétrocession de royalties intenté par Bob Daisley et Lee Kerslake, Sharon Osbourne fait remixer l'opus en remplaçant les pistes de basse et de batterie originelles par de nouvelles prises enregistrées par Robert Trujilo et Mike Bordin. Si on peut louer l'influence salvatrice de Madame Osbourne sur la carrière de son mari, certaines initiatives privilégiant le financier sur l'artistique sont des plus douteuses (non, je ne parlerai pas de The Osbournes!).
Ajouté : Vendredi 05 Février 2016 Chroniqueur : Rivax Score : Lien en relation: Ozzy Osbourne Website Hits: 6602
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