Après des années de galère pendant lesquelles ces Islandais nous balançaient une quantité impressionnante de démos et un album auto-produit, il était temps de passer aux choses sérieuses. C’est le cas ici, avec cet album signé chez Spikefarm et enregistré au fameux studio Finnvox. Le chant en Islandais est devenu anecdotique (seulement 2 morceaux) et le Black/Pagan Metal est passé à la trappe. Le groupe nous sert un style beaucoup plus original, allant puiser dans des influences diverses dont le mélange est audacieux, faute d’être toujours agréable.
On peut retrouver des accents Black dans certaines rythmiques ainsi que dans le chant agressif qui peut également s’apparenter au Hardcore dont il emprunte une hargne revendicative. Mais il est difficile de définir ce style et de le ranger définitivement dans une catégorie particulière tant l’ensemble est torturé. En effet, dès que SOLSTAFIR semble s’ancrer dans un style, il en sort aussitôt : on trouve des passages extrêmement calmes, suscitant l’émotion (“Ljosfari” ou le break de “Ghost Of Light” par exemple), des variations de rythmes, des structures multiples qui rappellent le Progressif, quelques chœurs en clair, sans oublier une intro lyrique en chant féminin. Bref, SOLSTAFIR emprunte un chemin peu fréquenté et livre une œuvre originale.
Pourtant le groupe se perd dans les circonvolutions de son écriture et, ce qui est plus grave, il perd l’auditeur. Car, à force de compliquer les choses, de partir dans différentes directions, on finit par décrocher et à ne plus écouter que d’une oreille fatiguée. Et il faut bien avouer que les 70 minutes de cet album seulement découpé en 7 morceaux finissent par être longues.
La production est extrêmement médiocre. C’est sans doute voulu, mais ce n’est pas une raison.