EVERGREY avait annoncé que cet album serait différent des autres, et il est vrai que, sans parler de rupture, on note un changement évident.
En premier lieu, les atmosphères sombres qui donnaient aux albums précédents une personnalité si forte ont été mises en retrait. Certes, le groupe ne tourne pas complètement le dos à la nostalgie que l’on retrouve sur de nombreux passages et il continue de nous offrir des paroles dérangeantes, mais tout ceci ne constitue plus l’élément essentiel de leur musique. De même, les longues structures auxquelles le groupe nous avait habitué ont disparues. Les 12 titres sont donc étonnement courts puisqu’ils dépassent rarement les 4 minutes.
En revanche il n’est pas possible de parler de révolution car les Suédois continue d’imprégner cet album de leur forte personnalité. On retrouve tout ce qui a fait leur succès : des parties instrumentales soignées, des atmosphères riches, une ambiance envoûtante et une efficacité indéniable. Car, si l’on a toujours tendance à évoquer le côté sombre d’EVERGREY, il ne faut pas oublier qu’il sait aussi nous offrir de bons gros riffs.
Monday Morning Apocalypse est un album très varié qui passe aisément du Heavy puissant à la ballade mélancolique accompagnée de chant féminin et de piano. L’auditeur se promène à travers différentes atmosphères et constate qu’à chaque fois, EVERGREY fait preuve d’une aisance insolente.
Il est vrai que la première écoute est assez déroutante puisqu’on doit à la fois encaisser le changement musical et s’avaler une succession de titres officiant dans des genres différents. Mais l’étonnement laisse rapidement place au plaisir.