Le monde du Metal, bien qu’en marge des autres styles musicaux, est régit par plus ou moins les mêmes règles. A savoir, respecter le timing. Nombreux sont les groupes dans les années 80 qui ont péri dans les limbes de l’oubli pour n’avoir pas respecté ceci. On pourrait consacrer un livre entier aux pauvres hères condamnés sur l’autel de la mode, car bien que notre style de prédilection rejette les codes commerciaux de la pop ou du r’n’b par exemple, il n’en suit pas moins les préceptes.
Ainsi, prenez GAMMACIDE. Première démo en 1987, parfait, mais malheureusement, premier album fin 89. Sur un label microscopique qui plus est. Et la, plouf. N’ayons pas peur des mots, plouf. Ben oui, la vague Death à commencé a nettoyer les cotes, DEATH, OBITUARY, MORBID ANGEL et consorts sont déjà là. Alors on ne parle plus que de ça, ce sont les nouveaux messies de l’extrême. Le Thrash commence à perdre de sa superbe. Et pourtant, que de bons albums vont sortir pendant ces dernières années de répit avant le séisme grunge. C’est d’ailleurs le thème que j’ai choisi pour vous proposer quelques chroniques d’albums de Thrash notables oubliés pour cause de Death Metallite aigue.
Alors GAMMACIDE. Bon d’accord, ils avaient tout contre eux. Un nom minable (mélange de GAMMA, groupe chrétien et de DEICIDE, groupe satanique, hihi !!), une pochette vert fluo affreuse, et un label dont il était presque impossible de trouver les productions (WILD RAGS, pourtant hébergeur des fantastiques RECIPIENTS OF DEATH, dont on parlera plus tard). Qui plus est, ils se pointent à la fin des années 80 avec un album de pur classic Thrash. On appelle ça le syndrome VIO-LENCE. Les critiques, déjà passés à autre chose, n’en ont cure. Alors l’album passe à la trappe. Et c’est une honte, car cet album est plus que jouissif. Sans aller jusqu'à l’épiphanie musicale (réservée à Beneath The Remains, Reign In Blood ou …And Justice For All), on trouve là matière à s’enthousiasmer jusqu'à la fin de l’année. Pourquoi ? Parce que tout est bon ici. Victims Of Science pourrait être en fait le parfait petit manuel du thrasher qui veut avoir 17/20 à sa compo de Metal contemporain. Primo, c’est rapide, très même parfois, notamment sur « Walking Plague ». C’est franc et massif, mais les riffs sont intelligemment mis en place, car on n’est pas au souk. A ce titre, les trois premiers morceaux, « Endangered Species », « Fossilized », et « Shock Treatment », représentent la plus belle entrée en matière depuis le sacro-saint triptyque « The Last Act Of Defiance », « Fabulous Disaster », « Toxic Waltz » qu’on retrouvait sur le trop fameux Fabulous Disaster d’EXODUS. Alors pourquoi me direz vous ? Pourquoi cette indifférence ? Ben à la rigueur, on peu reprocher au chanteur un manque de conviction et une voix trop monocorde. Trop loin derrière MUSTAINE, HETFIELD ou ARRAYA. Et aussi une certaine linéarité dans la succession des morceaux. Mais n’est ce pas ce que l’on disait de Reign In Blood, 3 ans plus tôt ? Ca ne l’a pas empêché de devenir culte. Ecoutez juste pour voir, le titre « Incubus ». Merde, c’est pas du fameux ça ? On a tout la ! Le tempo, le riff costaud qui tourne sans relâche, et les contretemps qui rendent l’écoute pleine de surprise. Alors, par pitié, achetez ce cd, et rendez un hommage à posteriori à un groupe qui le mérite. Et il y en à d’autres. Croyez moi. Vous les découvrirez bientôt au travers d’autres chroniques destinées à changer le cours des choses. C’est ça la magie de METAL-IMPACT. Redonner une chance aux gens qui n’en ont pas eu…