ARKAN, à ne pas confondre avec la milice des Tigres du criminel de guerre Serbe, est un groupe Français de Death Metal oriental. Ce quintet originaire de la région Parisienne se caractérise par la rencontre en 2005 de Foued (batterie) des groupes au succès grandissant THE OLD DEAD TREE et HORRESCO REFERENS ainsi que de Abder (guitares) membre quant à lui de DAWN OF DECLINE. Ces deux musiciens se retrouvent pour ainsi dire dans le projet de construire un groupe aux harmonies ouvertement orientales. Les origines maghrébines de certains des membres du groupe y étant certainement pour quelque chose, il va de soi que l’alliance du Metal et des ambiances musicales du Levant plaisent et attirent de plus en plus, à en voir la réussite des formations de référence évoluant dans cette fusion de styles et de cultures : NILE et son Brutal/Death sur fonds de fables sur l’Egypte, MELECHESH et ses légendes et mythes mésopotamiens ou encore ORPHANED LAND et son univers aux emprises du Proche Orient. Pour ce faire, les deux musiciens franciliens recrutent d’autres musiciens issus de groupes de Metal connus en Algérie. Ainsi, le concept développé tout au long de ces six plages narre les doutes d’un terroriste-kamikaze jusqu’aux derniers instants de sa vie. Un sujet chaud bouillant collant précisément avec l’actualité et les faits divers. Pour ce qui est de la forme, ARKAN propose un Death Metal somme toute assez classique et académique, avec un niveau de jeu correcte et honnête. Le rendu du son et la production rendent justice à un ensemble homogène qui est auto-produit par les membres eux-mêmes. « Burning Flesh », le premier titre confirme cette analyse. Un bon morceau de Death qui remue. Les éléments orientaux font leur apparition sur l’intro et l’outro du morceau « Roots of Despair » avec l’emploi de percussions arabes. Ce sera tout jusqu’au break où quelques rythmiques nous rappellent le degré soit disant oriental des compositions, suivi d’un solo de bonne facture. L’interlude instrumental « Desert Lament » ne semble que montrer ici le talent des musiciens. Cela ne sert pas à grand chose dans ce cadre précis. Avec « The Way of The Cross », on rentre dans le vif du sujet avec un riff Thrash Death énorme. Le titre se mémorise et ne fait pas de quartier avec un break rondement bien mené et des variations vocales intéressantes. Brutal et excellent. L’autre interlude instrumental « Fateful Night », bien qu’aéré et atmosphérique casse un peu l’ambiance. Pour en finir, avec « Ray of Hope », la brutalité reprend son droit, comprenant notamment une rythmique orientale saccadée à la MELECHESH et un final Thrashy éclatant. On peut toutefois nourrir quelques regrets car les touches orientales ne sont pas criardes et apparaissent de façon timide sur les titres (percussions sur « Roots of Despair »). Par ailleurs, on peut également s’interroger sur la présence d’interludes instrumentaux qui pour un Mcd résulte un peu mince et superflu. De plus amples passages à caractère orientaux auraient été souhaitables pour se démarquer de la masse et apposer un sceau sur une scène Metal française pas encore accoutumée à ce mélange de style. Néanmoins, un bon début prometteur qui devrait être de bon augure. A voir sur le premier album du groupe prévu pour le printemps 2007 !