DISBELIEF (de) - Karsten "Jagger" Jäger (Fév-2005)
Après le départ de leur guitariste (Jan-Dirk Löffler), Disbelief revient avec un album qui est ma foi assez disparate. Rencontre avec leur chanteur pour nous parler de ces changements...
Line-up : Tommy Fritsch (guitare), Olly Lenz (guitare), Karsten "Jagger" Jäger (chant), Kai Bergerin (batterie), Jochen "Joe" Trunk (basse)
Discographie : Disbelief (Album - 1997),
Infected (Album - 1998),
Worst Enemy (Album - 2001),
Shine (Album - 2002),
Spreading The Rage (Album - 2003),
66Sick (Album - 2005),
Navigator (Album - 2007),
Protected Hell (Album - 2009),
Heal! (Album - 2010)
Metal-Impact. Je vais commencer par revenir à l’année dernière. Pour toi, quel a été le meilleur album Metal de l’année 2004 ?
Karsten "Jagger" Jäger. Je vais avoir du mal à répondre car j’écoute surtout des vieux trucs. J’aime le nouveau Slipknot, pas en entier, mais certains morceaux sont vraiment mortels.
MI. Comment as-tu réagi à la mort de Dimebag Darrell ?
Jagger. Oh, je suis vraiment bouleversé et triste, c’est un acte de dément. C’est une des raisons pour lesquelles nous avons intitulé notre CD 66 SICK. J’aimais beaucoup son jeu de guitare, qui était très, très particulier. Nous avons perdu un guitariste et une personne d’exception. C’était une personnalité incroyable, un fêtard monstre et une idole, bref un musicien parfait. Il va me manquer !
MI. Quel est ton meilleur souvenir pour 2004 ?
Jagger. Travailler sur 66 SICK, c’est mon meilleur souvenir de 2004.
MI. “66 Sick” est votre 6e album. Le 6 a-t-il une signification particulière pour vous ? Et quelle place lui donnez-vous dans votre discographie ?
Jagger. Je crois que « 66 SICK » est le plus énergique de nos albums. De plus, c’est le 6ème et son titre le rend encore plus spécial, c’est super, j’aime bien ça.
MI. Dans votre biographie, il est mentionné que vous avez une « palette de style extrêmement variée » sur votre dernier album. Peux-tu développer ?
Jagger. En effet, je crois que les morceaux de notre nouveau CD sont assez diversifiés. Nous avons des morceaux accrocheurs comme SICK, FOR GOD?, REWIND IT ALL et CRAWL. Puis nous avons une chanson très épique, EDGES. Ce morceau traduit parfaitement ce qu’ils veulent dire par « palette de style extrêmement variée ».
FLOATING ON HIGH est un monstre, un morceau parfait pour figurer sur notre nouvelle set-list.
MI. D’où vous vient cette nouvelle “melodic touch” et pourquoi maintenant ?
Jagger. Avant de commencer à composer, nous avons parlé de l’évolution de nos nouveaux morceaux et nous en avons conclu que les chansons devaient être plus rapides, que les parties agressives devaient prendre plus de place, de même que les parties mélodiques. Ces deux facettes devaient cohabiter dans les morceaux. Il était aussi important pour les auditeurs que les morceaux démarrent très vite, surtout 66 SICK et REWIND IT ALL.
MI. Vos textes relatent souvent des choses qui vous touchent. Peux-tu nous donner un exemple tiré de “66 Sick” ?
Jagger. LOST IN TIME parle du temps dont nous pouvons profiter car nous sommes tous débordés alors que, du moins en ce qui me concerne, j’adore me prélasser sur mon canapé en regardant la télé. C’est du luxe !
MI. Y a-t-il un message derrière tes textes ?
Jagger. Bien sûr. Je parle de la réalité et je veux qu’elle transparaisse dans les paroles de mes chansons.
J’espère que mes textes pourront faire réfléchir les auditeurs. Quand c’est le cas et que j’arrive par mes textes à pousser quelqu’un à agir de manière positive, ça me rend heureux.
MI. Il y a 4 reprises en bonus track sur la version limitée. Comment les avez-vous choisis ?
Jagger. Trois d’entre eux faisaient partie du sampler hommage. Quant à la reprise de Slayer, elle devait figurer aussi sur un sampler hommage, mais il n’est jamais sorti.
MI. Et simplement, pourquoi des reprises ?
Jagger. Pour faire connaître le nom de Disbelief. On nous a donné l’occasion de figurer sur le sampler et nous avons tout de suite trouvé cette expérience positive, et en plus c’était vraiment agréable de travailler sur ces morceaux.
MI. Qu’est-ce qui t’intéresse le plus en réinterprétant une chanson de quelqu'un d'autre ?
Jagger. Il faut transformer le morceau d’origine de manière à le faire sonner comme un de ses propres morceaux. Il faut leur imprimer sa propre identité. Quand ça marche, c’est super.
MI. Vous êtes tombé dans une impasse pendant la composition. A ton avis, comment est-ce possible ? Et comment se passe la composition habituellement au sein de Disbelief ?
Jagger. Joe est le compositeur principal. Il écrit toujours dans la salle de répétition et construit les arrangements des nouveaux morceaux avec une boîte à rythme. Il enregistre ensuite une copie de ce qu’il a écrit, et, si ça plait à tout le monde, on se réunit tous dans la salle de répétition et on arrange le tout à notre sauce.
MI. Pourquoi avez-vous décidé de travailler avec Tue Madsen ?
Jagger. Parce qu’au moment où nous avons dû choisir un studio pour enregistrer « 66 SICK », on nous a proposé plusieurs producteurs, et le travail et le son de Tue nous ont beaucoup impressionnés. Nous avons donc décidé de travailler pour la première fois avec un producteur étranger, situation qui nous a procuré de nouvelles expériences. C’était très intéressant pour nous et en fin de compte nous pensons que c’était le meilleur choix, grâce à ce son moderne et puissant.
MI. Votre vidéo clip “Rewind it All” a dû être une bonne expérience. Peux-tu nous en dire un peux plus ?
Jagger. En fait, c’est deux vidéos que nous avons tournées ! La première pour « Rewind It All » et la seconde pour le morceau titre « Sick ». Pour le clip de « Rewind It All », on a eu l’idée de faire participer des fans de Disbelief. Nous avons tourné des plans où nous apparaissons avec cette cinquantaine de personnes sur le plateau. C’était vraiment une expérience formidable. Les fans, garçons et filles, ont créé une énergie fantastique sur le plateau… Ça change de la salle de répétition, l’atmosphère y est plus austère.
MI. Après Massacre Records, vous revenez sur votre premier label, Nuclear Blast. Pourquoi ce choix ?
Jagger. Parce que nous arrivions au terme de notre contrat avec Massacre Rec. Nous avons choisi de signer avec Nuclear Blast qui offrait plus de possibilités de croissance à Disbelief. Nous connaissons personnellement plus de gens chez Nuclear Blast et notre manager est l’un des managers A&R de la boîte, alors au moins on sait qu’ils sont sérieux dans le boulot qu’ils font pour Disbelief. L’une des principales raisons est que Nuclear Blast travaille dans le monde entier tandis que Massacre Rec. se concentre surtout sur l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse. Nous voulions devenir un groupe international et avoir la possibilité de vendre nos CD partout dans le monde afin de pouvoir vivre de l’argent gagné avec Disbelief et ainsi pouvoir concentrer toute notre énergie et notre temps sur le groupe.
MI. Pourquoi avez-vous décidé de ressortir vos deux premiers albums, “Disbelief” et “Infected” ?
Jagger. C’est une idée de Nuclear Blast car ces deux CD sont épuisés. Nous avons profité du fait que nous enregistrions « 66 Sick » avec Tue Madsen pour remastériser ces CD. Il y a une nouvelle pochette et un livret super bien arrangé pour que les fans qui n’ont pas encore ces CD puissent les acheter sans regret. C’est super !
MI. Votre line-up a été stable pendant de longues années et maintenant votre guitariste est parti. Quelles sont, selon toi, les conséquences possibles pour votre musique ?
Jagger. Je pense que c’est une bonne chose pour Disbelief parce que nous avions besoin d’un deuxième compositeur pour nos nouveaux morceaux.
Jan-Dirk est resté 4 ans et demi dans le groupe, mais nous nous sommes rendus compte qu’il n’y était pas à sa place. Il n’est pas sain que tout notre matériel vienne d’une seule personne, car cette personne doit vivre avec la pression de devoir composer seule de nouveaux morceaux.
MI. Karsten a quitté le groupe une fois mais il est revenu. Pensez-vous possible que Jan-Dirk Löffler reviendra également ? Où pensez-vous que Tommy Fritsch fait définitivement parti de Disbelief ?
Jagger. Je ne pense pas que Jan-Dirk reviendra dans Disbelief. Quant à Tommy, nous ne voulons pas nous mettre de pression et refusons de décider dès maintenant s’il restera le guitariste officiel du groupe. Nous allons faire notre tournée et les festivals d’été avec lui, puis nous verrons bien ce qui se passera.
MI. En mars, vous allez donner 16 concerts de suite. N’avez-vous pas peur d’être épuisé à l’arrivée ?
Jagger. Non, parce que nous avons déjà vécu cette situation plusieurs fois dans le passé. En ce qui me concerne, ça pourrait durer plus longtemps. J’aime être en tournée pour avoir la chance de jouer tous les jours devant un public extraordinaire. C’est l’essence de la vie, l’énergie pure et la liberté totale que procure le fait d’être en tournée.
MI. Comment vous sentez-vous habituellement quand vous partez en tournée ?
Jagger. Oh, c’est toujours super agréable de produire un nouveau CD et de le promouvoir directement sur scène en tournée.
MI. Qu'aimez-vous le plus quand vous partez en tournée ? (par exemple, jouer live / voyager et découvrir de nouveaux pays, le contact avec vos fans, t’éclater avec tes compagnons de route...)
Jagger. Tout ce que tu as cité est important en tournée. Le contact avec les différents groupes, les fans, les rencontres de hasard, les amis. C’est tout ça qui nous donne l’énergie de jouer sur scène.
MI. Si tu as quelque chose à ajouter, je t’en prie. Et je te remercie de m’avoir accordé cette interview.
Jagger. Merci pour tes questions, j’espère tous vous voir en tournée, j’adore la France, venez voir 66 SICK…
Ajouté : Samedi 12 Mars 2005 Intervieweur : Kandra Lien en relation: Disbelief Website Hits: 21943
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