Livre qui, pour les cinquante ans de la naissance du rock, a voulu retracer une évolution exhaustive des styles de musique postérieurs. C’est un projet ambitieux qui a été mal traité…
Tout se préfigure d’entrée de jeu, avec un tableau de la « généalogie du rock » qui est illisible : police imitation écriture manuscrite sur fond de gribouillis, la tonalité est donnée.
L’étude se divise en divers chapitres chronologiques (rock, soul, psyché, funk, glam, hard et heavy, disco, punk, new wave, hip-hop, techno…etc). Musicalement et historiquement, c’est un entrelacs d’erreurs et d’a priori : dates approximatives non vérifiées, amalgames de styles impardonnables et stéréotypes sur le Metal en général - qui, de plus, n’est traité qu’en une petite dizaine de pages -. Voici un petit extrait : « Le Black Metal eut du succès jusqu’en Amérique du Sud avec le groupe SEPULTURA. Le look se contentait de caricaturer à l’extrême le look des hardos, on jouait derrière un rideau de cheveux longs en se berçant violemment d’avant en arrière et en hurlant des borborygmes d’un air possédé […] Ce qui comptait pour ces groupes, c’était de jouer plus fort et plus vite que le voisin » (page 120). A vous d’apprécier… (!!)
En revanche, on remarque bien l’influence d’un des deux auteurs majeurs, Tania Bruna-Rosso, (qui a préalablement écrit 50 ans de look) car elle détaille et analyse les accessoires et les tenues vestimentaires de chaque tendance musicale. Tout cela illustré par des photos en noir et blanc. Ainsi vous apprendrez que certains musiciens préfèrent les pantalons en cuir moulant, que d’autres préfèrent les sweats à capuches, que certains se maquillent ou que, pour ne citer qu’eux, la tribu des hard rockers « porte les cheveux plus longs que les babas, [..] veut retrouver le côté crade des Stones » pour adopter un « côté animal » (page 116).
Le seul côté attractif réside, selon moi, dans les pages « le saviez-vous ? » à la fin de chaque chapitre. Quelques anecdotes nous sont livrées et m’ont beaucoup amusées mais elles sont elles aussi perdues entre les adresses et noms de boutiques où vous pourrez vous « déguiser » au mieux selon votre style de musique… L’ouvrage se termine sur un hommage à Marc Alexandre Millanvoye, décédé dans le tsunami de 2005 : ajout superflu qui plombe tout.
Somme toute, c’est un livre dont vous pouvez vous passer à moins que vous aimiez tout savoir sur le rapport qui unit les musiciens à leurs vêtements. Empruntez-le et préférez à sa lecture du temps à jouer ou écouter de la musique.