Fort d'une carrière bâtie en presque deux décennies sur une introspection mouvementée, Trent Reznor semble tourner le vitriol de ses propos vers le monde qui l’entoure, le contexte mondial en général, américain en particulier.
Critique ouverte de Georges Bush, des conflits engagés par ce dernier, des problèmes liés à l’environnement, ainsi que du fondamentalisme religieux, Year Zero nous raconte une histoire que nous ne voulons pas vivre...
Le front man dénonce notre société consumériste par l’emploi d’une campagne de promotion virale qu’il a lui-même financée : distribution de tracts menant à un site mystérieux (www.artisresistance.com), message codé au dos des T-shirts de la tournée (www.iamtryingtobelieve.com), des clés USB ont été disséminées au début de sa tournée européenne, les quatre titres du nouvel album y figurent dans le but d’être mis à disposition sur le web par les fans.
Ces pages en dévoilent d'autres, révélant le contexte de son album concept : un saut dans le temps à l’année 2022, l'année zéro, le début de la fin de notre civilisation. Ce n’est rien de dire que tout y est pour le pire dans le pire des mondes : état policier, eau de consommation viciée par une drogue distillé par l'état, environnement pollué, l’émergence d’une église despotique et enfin l’apparition dans le teaser de l’album d’une manifestation « divine »... Tous les médias sont mis à contribution pour mettre en place un ARG (Alternate Reality Game) sollicitant la fan base mondiale du groupe.
L’album en lui-même est difficilement comparable à ce qu'a déjà produit NINE INCH NAILS.
La facture du disque est très homogène, presque d’un bloc : pas de gros hits comme « The Hand That Feed » ou « Only » qui se démarquaient vraiment de la masse de With Teeth comme des singles.
Toutes les compos sont énormes, difficile d’écouter autre chose que l’album en entier.
Quelques titres sont uniquement instrumentaux, comme l'intro musclée « hyperpower! ».
Quand on connaît le contexte de l'ARG, chaque morceau prend sa place dans l'histoire, mais nul besoin de le connaître pour se laisser envahir par cette ambiance lourde et pesante qui émane de l'ensemble du disque, comme le laissait présager le puissant single « Survivalism » et son clip.
Le son global très compressé, les compositions atomiques et la variété de l'ensemble font que l'on passe véritablement un moment hors du temps, que l'on rentre totalement dans l'ambiance pré apocalyptique de ce chef-d'œuvre.
A quand le film ?
Et bien ce serait en projet…
L'album est disponible à l'écoute sur le mini site officiel : http://yearzero.nin.com