LOCH VOSTOK… tu parles d’un blaze ! Si en plus tu rajoutes une pochette très vilaine, style thrash-hardcore des années 80, c’est pas vraiment vendeur tout ça !
En plus, pas de bol, ça commence comme un album de Black assez cheap, tout laid, et on se dit que la chronique va vite être expédiée (ce qui tombe assez bien quand on est en retard justement).
Mais bon, désolé (pour moi), c’est plus compliqué que ça. Une fois le début du premier morceau passé, on réalise vite que LOCH VOSTOK c’est tout sauf du qui râpe. C’est un peu comme le Malibu-pêche, c’est doux au palais, mais ça arrache assez vite. D’ailleurs, le second titre fait bien penser à IN FLAMES, avec son savant mélange sirop de fraise/vodka. L’alternance des voix Baloo en colère/Bambi-qu’a-perdu-sa-moman est classique mais séduisante, et à lui seul, un titre comme « Jonestown Slumber Party » saura satisfaire les plus exigeants. « Xerox Nation » nous rappellera aux meilleures heures de STRATOVARIUS, combiné à une énergie que n’aurait pas renié Robb FLYNN. La voix de Teddy Möller sait caresser, cajoler mais aussi se faire inquiétante, voire menaçante. Polyvalent qu’on vous dit !
« Destruction Time Again ! », et le voyage se poursuit sur des routes souvent arpentées par Jorn LANDE avec ses différents groupes, l’analogie se situant non seulement sur le plan musical, mais aussi sur le talent vocal des deux protagonistes. Les riffs ajustés au millimètre au rythme de la batterie, les envolées de clavier, tout est là.
Le faux beat de « Symbiosis » sonne la cloche de rappel du progressif, mais du vrai, celui qui fait tomber les barrières de genre et non pas les partitions. Car c’est de chansons qu’il s’agit, pas de compétition, même si les instrumentistes présents sont plus que compétents. « Falself » débute comme le meilleur Thrash, s’envenime sur les épines de la haine, avant de planer au dessus de nuages de subtilité et de mélodie. « True Deciever » (sic) semble être un bon résumé des débats précédents, et se finit la santé sur « Gestalt », synthèse de tous les courants possibles du Metal, des origines à nos jours.
Cet album est une surprise, une bonne surprise d’ailleurs, de la part d’un groupe intelligent, pas indigent, et avenant. Les harmonies sont léchées, le rythme plombé, et le chant habité. Pour conclure, je ne peux que recommander l’écoute de Destruction Time Again ! à tous ceux qui ont l’esprit ouvert, l’âme guerrière, et la flûte traversière. Là, je m’égare..alors..à bientôt !